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Gareth Bale, un joyau venu de Galles

A seulement vingt-trois ans, Gareth Bale figure parmi les meilleurs joueurs du monde. On verra que son parcours n'a jamais été aussi simple.


Si vous croisez un jour Jean-Michel Aulas, Bernard Lacombe ou n'importe qui ayant une étroite relation avec l'Olympique Lyonnais, ne lui parlez surtout pas de Gareth Bale. Un souvenir trop frais et trop dur n'a pas dù être avalé par la plupart des rhodaniens. Un souvenir qui remonte au mois dernier quand, un jour de seizième de finale aller de la Ligue Europa, Tottenham s'imposait à White Hart Lane sur le score de 2-1 après deux buts du gallois sur autant de coups francs directs durant le temps additionnel de la première et de la deuxième mi-temps. Ce soir là et en sortant de l'enceinte londonnienne, le président lyonnais avait été d'une fatalité extraordinaire "ce soir, nous n'avons pas été battus par l'équipe de Tottenham, non, mais seulement par un seul joueur et son nom est Gareth Bale". Maxime Gonalons avait alors ajouté "comment tu peux faire à part ne faire aucune faute à trente mètres de ton but ? On ne peut rien faire. S'il décide de marquer, il peut le faire et nous, nous ne pouvons que subir sans pouvoir dire grand chose".
Quand on le voit jouer avec son aisance balle au pied presque naturelle et un calme terrifiant dès qu'un choix crucial est à faire, on penserait voir un joueur expérimenté qui dépasserait au moins la trentaine mais il n'est né qu'en 1989 donc, sans avoir fait Math supérieur, on il n'affiche que vingt-trois, bientôt vingt-quatre, printemps à son compteur. Sir Alex Ferguson, après une confrontation contre Tottenham qui s'était achevé sur un match nul 1-1 après une belle prestation du gallois, était d'abord surpris par son âge "je vous avouerai qu'il est un peu terrifiant. Il n'a que vingt-trois ans et il joue comme si il en avait trente-cinq. Il a déjà une maturité impressionnante mais il va acquérir de l'experience avec l'accumulation des saison et j'ai peur qu'il devienne rapidement encore plus inarrêtable qu'il ne l'est aujourd'hui".
Mais le technicien mancunnien oublie assurément que la carrière de Gareth Bale est d'abord basée sur la précocité. Le jeune Bale grandit dans une famille très unie et habite dans un quartier résidentiel proche de Cardiff. Dans la famille Bale, le sport est un personnage central mais son père s'intéresse plus au rugby qu'au sport au ballon rond. Au grand dam de papa, Gareth laisse rapidement le ballon ovale de côté et préfère se tourner vers le football. Il y joue tous les jours avec ses copains, ce qui reste un souvenir impérissable "on attendait la fin des cours pour sortir le ballon de foot du sac à dos. On faisait des buts avec ce que l'on troivait et c'était parti pour une heure. C'est avec eux que j'ai apprécié le football pour la première fois". Ses parents l'inscrivent rapidement dans l'équipe jeune de Cardiff où des recruteurs viennent souvent pour scruter les enfants. On parle bien d'enfants car un recruteur de Southampton était interloqué par Gareth Bale quand ce dernier n'avait que huit ans.
A treize ans, il quitte le foyer familial et par dans l'Académie de Southampton. Très affecté par ce changement de vie, il tient à rentrer chez lui le plus souvent possible. Mais il éblouit tout le monde dès ses débuts "on savait qu'il irait loin des ses premiers touchers de balle. Il avait tout pour lui. Il n'avait que quatorze ans et il affichait un esprit très éclairé pour son âge" se souvenait Georges Prost, président de l'Académie de 2002 à 2007. Il cohabite avec Théo Walcott et devient, en 2006, le deuxième joueur le plus jeune à jouer sous les couleurs de Southampton derrière... Théo Walcott. Dès son premier match, en Championship équivalant à la seconde division, contre Milwall, Southampton s'impose 2-0.


Dans la trace des plus grands

Mais chacun sait que Gareth ne restera pas longtemps à Southampton et pendant l'été 2007, Tottenham pointe le bout de son nez mais ses préoccupations ne sont pas financières "il avait dix-huit ans à peine et n'importe quel gamin aurait demandé l'argent qu'il allait gagner. Mais quand on l'a reçu avec ses parents, il nous a juste demandé s'il jouerait. J'avais l'impression de m'adresser à un adulte. Il avait un tel tempérament" se rappelle Damien Comolli, manager des Spurs à ce moment-là. Un tempérament que tentait d'expliquer Comolli "quand je lui ai demandé quel était son poste, il m'a bien entendu répondu qu'il évoluait en tant que latéral gauche, son poste de formation. Mais il m'a aussitôt signifié que le jeu très porté vers l'avant avec Southampton l'avait fait progresser offensivement et qu'il pouvait donc jouer aussi milieu gauche et même en pointe". Ses premiers matches avec le club du sud de Londres sont prometteurs. Il marque, il passe mais le problème est que l'équipe ne gagne pas. Mais pire, c'est que les Spurs se mettent à gagner quand il était absent. Harry Rekdnapp se résout donc à ne plus le faire jouer. Une injustice pour le gallois "c'était dur à encaisser. J'étais jeune et mes débuts n'avaient pas été mauvais donc je trouvais ça dur de ne plus m'utiliser. Je me suis posé pas mal de question" se résignait Gareth Bale. Commençant à douter mentalement, c'est son physique qui le quitta quand il se blessa à la cheville droite. Une blessure qui l'éloignera des pelouses pendant six mois. Six mois où Rekdnapp adoubera Benoît Assou-Ekoto au poste de latéral gauche. Quand il revient au début de la saison suivante, il n'est que la doublure du camerounais.
Avec le temps, Gareth Bale retrouve une place de titulaire mais en tant que milieu gauche. Il devient incontournable et découvre la Ligue des Champions. Il impressionne les observateurs européens un soir à San Siro où il inscrira trois buts et surtout où il filera une belle angine à Maicon. Déjà performant sous l'ère Rekdnapp, l'arrivée d'André Villas Boas sera un nouveau tremplin pour le gallois. Lors du dernier mercato, il décide de se priver de Luka Modric, en partance pour le Real Madrid, et Raphaël Van der Vaart, pour Schalke 04, eux deux très important lors des dernières saisons des Spurs. S'il le fit, c'était pour donner les clés du jeu à l'unique Gareth Bale qui le lui rendra plutôt bien. Avec la blessure de Jermaine Defoe et la selection d'Emmanuel Adebayor avec le Togo pour la Coupe d'Afrique des Nations, l'ancien entraîneur de Chelsea décide de le positionner avant-centre et se découvre serial buteur "je lui avais dit que je pouvais le faire. Lui aussi et m'a accordé toute sa confiance. Je savais que je pouvais marquer des buts en me recentrant". Mais le technicien portugais lui a appris bien d'autres choses "il m'a dit d'arrêter de penser aux autres et à faire des passes. Il m'a dit que je ne devais pas hésiter de tenter ma chance devant le but. C'est un grand frère pour moi" confessait le jeune gallois.
Une seule question se pose et elle concerne le lieu où sera Gareth Bale dans un an. En décembre dernier, il a confirmé son attachement aux Spurs en prolongeant son contrat de trois saisons. Il se retrouvera donc libre qu'en 2016. Mais aura-t-il des envies d'ailleurs si Tottenham ne parvenait pas à se qualifier pour la prochaine Ligue des Champions ? Si Tottenham jouait la C1, la question ne se poserait plus mais de nombreux clubs se sont déjà renseignés sur lui "c'est flatteur mais je ne prendrai aucune decision sans être sûr de moi. Il faudra que je réfléchisse et que je demande conseil à mes proches" estimait Bale. On le verrait tout de même mal quitter la Grande-Bretagne, lui qui aime, dès qu'il a quelques jours de repos, retourner chez lui au Pays de Galles pour "se ressourcer" comme il aime à le dire. En juin 2008, il confiait d'ailleurs "je me vois mal vivre autre part qu'ici". Mais si Manchester United se manifestait, lui le fan invétéré de Ryan Giggs, devrait se poser la question. Paul Scholes, le Red Devil, lui n'hésite pas "Ryan n'arrête pas de nous parler de lui. Dans le vestiaire, on le connait depuis qu'il jouait à Southampton. Ryan nous a dit que s'il fallait prendre quelqu'un, ce devrait être lui". Mais un tel bijou a un coût. Le président des Spurs n'a toujours pas dit de prix mais dans les couloirs, on parle d'un montant minimum de soixante-quinze millions d'euros !!!
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L'auteur : Fruitier Manu
29 ans, Paris (France).
Publié le 18 avril 2013
Modifié le 08 avril 2013
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