| Ha jeunesse évanouie Ho vieillesse inconquérie que suis-je ?Quand des souvenirs reviennent aussi sanglants qu'un hymne à une guerre gratuite, intèrieure, et sans raison, il ne reste que le refus de soit et celui des autres, laissant pour trace un humour au goût amer, comme un fruit qui aurait muri trop vite loin de son arbreLà, regardant par ma fenêtre cette fille tout près des récifs, je m'imagine comme elle à son âge. Si jeune ! Et si fragile...
Je me revois encore courant sous la pluie trempée jusqu'à la moelle, et disons le, cette moelle avait toutes les raisons d'être consommée...
Je me revois encore tentant d'extirper avec force les fantômes de mon passé, et ceux qui occupaient une place inquiétante dans ma vie présente.
J'étais dans ma phase rébellion incontrôlée et incontrôlable, à tel point que j'avais élu domicile dans une petite cabane de pêcheur en bord de mer.
Plutôt affirmer que je n'étais pas du métier.
Il était déjà assez formidable que j'arrive à pêcher une anguille ! Alors vous imaginez bien que le rencontre avec ce fameux homme mi-poisson, mi-dieu des stations balnéaires tombait à pic !
La première réplique fut : "Que haces por alli ?"
Dans ma révolte spontanée, qui donnait certainement un sens aux mots féminisme affranchi, je ne pu m'empêcher de lui faire remarquer le baiser langoureux qu'il avait échangé quelques minutes plus tôt avec une femme, disons, de 10 ans son aîné !
Chose qui ne m'étonnait guère puisque tout mâle situé dans la vingtaine s'accordait l'obligation d'élargir sa connaissance en matière de batifolage amoureux. Il était bien clair aussi que cette vieille truite de la caste sirène recyclée en fin de parcours, y trouvait son compte.
Etait-ce de la jalousie ? Non, allons... Du simple réalisme.
Le fait est que j'avais beau tourner et retourner le problème dans tous les sens, la sensation restait la même. Vous savez comme lorsqu'on vient d'engloutir la réserve du marchand de beignets et que l'on enchaîne 2 ou 3 manèges de fête foraine bien extrêmes :
Le résultat donne l'œil bovin, la langue pendante, bref, la description parfaite du symptôme de la vache folle. L'un pouvant aller sans l'autre, je préférait encore me considérer en tant que folle.
A vous chers armateurs d'asticots
Bizarrement, voilà que me revenait tout logiquement à l'esprit toute une saison de chasse, nature, pêche et tradition, ou l'extraordinaire maniement de la canne à pêche.
Si seulement je connaissais l'art de la pêche au maquereau, il allait de soit que ma vie serait bien plus simple ! Et gnagnagna...
Il était certain que d'un coup, mes parents biologiques renaîtraient de leur cercueil, que mes parents adoptifs arrêteraient donc leur petit manège de gens pauvrement riches, et bien sûr, j'arrêterais de prendre la race masculine ou féminine, d'ailleurs, pour de la chair à pâté.
J'étais bien curieuse de connaître ces gens bizarroïdes qui m'avaient engendré. Avec tous les défauts à ma charge, je pouvais presque leur intenter un procès !
Hallelujah, je crierais lors de ma victoire ! Avec un peu de chance, je serais un peu moins sur la paille, et je pourrais avoir un logement autrement plus décent que cette cabane rongée par le sel marin... Autant rêver ! Je ne faisait plus qu'un, ou plutôt, plus qu'une avec l'océan.
Et ce dieu des mers, lui, avait de l'océan à revendre dans ses prunelles.
Après ma remarque, et j'étais fière de le dire, plus que pertinente, le pauvre petit maquereau comme piégé entre deux rochers, à viré aussi rouge que son t-shirt affublé du fameux écriteau sensé se faire pâmer toutes les filles district 15-20, LIFEGUARD.
Je n'avais rien contre les nageurs sauveteurs, juste ceux qui donnaient parfaite image à leur rôle, sans même essayer de le cacher.
Mais après tout, ma dent se faisait creuse depuis quelques jours... Il fallait bien que je me nourrisse un peu !
Je l'avoues, j'aurais pu choisir l'option malsaine, qui consistait à l'enterrer plus bas que terre, et me délecter des restes de sa gourmandise vénale envers les épluchures, mais je préférais suivre le plan B, comme dans les grandes séries B regorgeant de Safe-Brian au sourire extra blancheur.
J'optais donc pour le sourire de mise en guise de complicité naissante, - ce que les hommes sont naïfs – pour me faire inviter finalement à un sacro saint repas chez sa grand-mère, constitué de soupe à l'oignon et de morue grillée.
Après cela, j'étais quasiment sûre de me faire l'effet d'une mini anguille échouée sur le rivage, en rien comparable avec la reine des truites de mer.
Dites moi donc qui voudrait pour crachoir d'un bébé femelle cachalot en cours de digestion ? Gueurk...
Quand le passé s'en mêle
La suite de cet évènement Oh combien épique dépendait d'un seul point, je dis bien un seul, de mon passé fructueux au pays de Candy.
Nom ? Castle Drive
Ville ? Glasgow
C'est là-bas, inconsciente encore que j'étais, que mon petit bout de vie se permettait d'éclore au milieu d'une demi-douzaine de roses du japon, et des ses acolytes, autre buissons exotiques importés du Maroc.
Oh oui, moi enfant si joyeuse, si innocente, qui na jamais cru bon de quémander la raison pour laquelle un petit canard tout noir naissait d'une maman toute blanche.
Peut-être y avait il du sadisme là-dedans ?
Lorsqu'une maman canard aurait rejeté sa progéniture depuis perpette, mes préposés géniteurs eux, me traitaient en Reine. A tel point que dès la naissance, j'eu ma bonne attitrée, et tout le tralala de mise. Mais comme tous les vilains petits canards, j'avais un caractère plus que pêchu, et c'est à 15 ans que je décidais solennellement d'aller compter fleurette dans d'autres comptés, au loin. Le plus loin possible de ces incapables bornés, infoutus de signer une décharge de leurs seuls petits doigts manucurés à la perfection.
Pourquoi 15 ans ? Là aussi le mystère est grand. Cet âge qui fut novateur pour ma part, dépend d'un évènement et un seul : Ma naissance. | | |
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