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Jackpot ou cadeau empoisonné ?

La France a hérité d'un groupe plutôt abordable. Avec la Suisse, l'Equateur et le Honduras, les Bleus ont toutes les cartes en main pour s'en sortir à moins qu'un piège se dissimule sous ce cadeau.


On sait le conflit sportif qui oppose constamment la France et l'Angleterre. Il existe cependant une exception à tout cela. Cette exception a un nom. Cette exception se nomme Geoffrey Hurst. Déjà, lors de la Coupe du Monde 1966 en Angleterre, Geoff Hurst avait épargné l'équipe de France en laissant le soin à Roger Hunt de la punir (2-0). Hier soir, ce même Hurst, héros de la finale victorieuse contre l'Allemagne de l'Ouest (4-2 avec un triplé pour Hurst), se retrouvait, du haut de ses soixante-et-onze printemps, aux côtés de Zidane, Hierro, Canavarro et Cafu, avec pour tâche de répartir les huit équipes du chapeau 4 (pot des équipes européennes non têtes de série hormis celle reversée dans le chapeau 2), chapeau où figurait la France. Encore une fois, il fut clément avec les Français en les envoyant dans ce groupe E, pour y rejoindre la Suisse, l'Equateur et le Honduras.
Ce qui prouve une nouvelle fois l'histoire d'amour qui lie les tirages au sort et l'équipe de France. Histoire d'amour passionnelle qui n'aura connue qu'une dispute. C'était lors du tirage au sort des poules de l'Euro 2008 quand la France était tombée dans le même groupe que les Pays-Bas et l'Italie avec le succès que l'on connait. Evidemment, les extincteurs de service diront que la Suisse s'est sortie brillamment de son groupe de qualifications et que sa jeune génération est promise à un avenir somptueux. Ils diront aussi que l'Equateur s'est qualifié directement en finissant quatrième de la zone AmSud devant l'Uruguay. Ils diront que le Honduras a envoyé le Mexique aux barrages. Ils n'ont pas tort bien sûr mais en regardant le schéma de l'autre sens, l'image est très différente. Dans une compétition comme l'est la Coupe du Monde, il n'existe pas de groupe facile. La France est d'ailleurs très bien placée pour le savoir. En 2002, on disait que le groupe des Bleus (avec la Sénégal (0-1), l'Uruguay (0-0) et le Danemark (0-2)) était simple. La France fut éliminée. En 2006, la chance était encore sur la tête de l'équipe de France qui avait hérité de la Suisse, de la Corée du Sud et du Togo. Sur le papier, cette poule ne semblait insurmontable et pourtant, les Bleus ne finiront que deuxièmes de ce groupe en obtenant son ticket pour les huitièmes de finale que lors du dernier match contre le Togo (2-0). Pour 2010, on n'en parlera même pas pour s'éviter de souffrir inutilement.


Attention à la Suisse

Tout cela pour dire qu'il est faux de dire que ce groupe E est simple. Cependant, la fausse modestie mise de côté force à avouer que l'équipe de France est tombée dans la poule la moins difficile des huit proposées. Dans le groupe A, la France aurait joué le match d'ouverture contre le Brésil et aurait retrouvé le Mexique. Dans le groupe B, elle aurait joué contre l'Espagne. Dans le groupe D, elle aurait eu à se débarrasser de l'Uruguay et de l'Italie. Dans le groupe G, elle aurait affrontée l'Allemagne et le Ghana. Forcément, les discours qui suivirent étaient plein de réserve mais aussi de soulagement. A l'image de Hugo Lloris, capitaine des Bleus "ce serait mentir de dire que le tirage ne nous est pas favorable. On voit qu'il y a quatre ou cinq groupes très relevés et se trouver dans l'un d'eux auraient été compliqué. On est censé être capable de se sortir de ce groupe. Aucune des trois équipes ne semblent imbattables. Mais il faut faire attention à ne pas partir dans l'excès contraire. Cette poule est abordable mais elle n'est pas facile pour autant. La Suisse n'est pas tête de série pour rien. Elle a des joueurs qui évoluent dans de très bons clubs européens avec un mélange d'expérience avec Djourou, Barnetta et Lietchteiner et de jeunesse avec Shaqiri et Benhami. On doit être capable d'être au niveau mais il faudra être au rendez-vous et ne pas se dire qu'on les battra les mains dans les poches. Après, l'Equateur et le Honduras sont moins connus mais ils se sont qualifiés sans devoir disputer de barrages donc ils ne sont pas mauvais. C'est toujours dangereux de ne pas connaître ses adversaires. C'est pour cela qu'il faudra analyser leur jeu sur des vidéos, être appliqué dans la préparation pour tenir notre rang".


Un premier match contre le Honduras

Les adversaires sont les données les plus importantes d'un tirage bien évidemment. Mais il y a d'autres choses à regarder comme l'ordre des matches. A ce petit jeu là, les Bleus sont encore avantagés. Affronter la Suisse au premier match aurait été dangereux car une défaite d'entrée aurait mis la France au pied du mur mais là encore la réussite fut de son côté si bien qu'elle commencera son Mondial par le Honduras, autant dire l'adversaire qui semble le plus faible dans cette poule. Une victoire, qui ne s'apparente pas à un miracle non plus, lancerait parfaitement les Bleus. Ce que l'on regarde ensuite, ce sont les stades où devront aller les Bleus et encore une fois, les tricolores ne s'en sortent pas trop mal. Contre le Honduras, les Bleus se déplaceront à Porto Alegre. Le deuxième match des Bleus, contre la Suisse, se disputera à Salvador et le troisième match de poule contre l'Equateur se jouera à Rio de Janeiro. Pour ceux qui ne sont pas experts en géographie brésilienne, ces trois villes sont assez proches où du moins dans la même zone. Une donnée importante qui satisfaisait Didier Deschamps "ce que l'on craignait, c'était de devoir jouer à Manaus ou à Fortaleza. Elles sont dans le nord et assez éloignées des autres villes hôtes et on sait que de longs voyages usent les organismes. Moins on voyage, mieux c'est. Mais surtout, cela confirme mon choix de nous baser à Ribeirao Preto, très près de Rio".
A lire ce qui précède, on penserait que l'équipe de France est sur un chemin doré qui lui permettrait de passer assez tranquillement en huitièmes de finale. Seulement, il reste certaines craintes qui pourraient venir barrer sa route. Ces obstacles ne sont ni la Suisse, ni l'Equateur, ni le Honduras. Même si cela semble un peu bateau, il semblerait que le premier adversaire de la France sera... La France. Pas malheureux dans l'art du tirage au sort, les Bleus ont la fâcheuse tendance de se faire un croche-patte tout seul sans qu'on ne l'aide beaucoup. Quand l'équipe de France tira l'Ukraine en vue de disputer une place en Coupe du Monde, on pensait que la tâche serait aisée et elle n'obtint son ticket pour le Brésil qu'à la faveur d'un match retour flamboyant qui vint balayer un match aller plus que funeste. Les Bleus ont pris la malheureuse habitude de sous-estimer ses adversaires. Ca leur a joué de sacrés tours ces dernières années et ça a failli leur coûter leur place pour le Mondial brésilien. La tâche de Didier Deschamps sera de leur expliquer qu'être "meilleur sur le papier", comme osa le dire Benzema après la défaite face à l'Ukraine, ne sert à rien si le résultat ne suit pas. Le papier ne sert à rien. Seul le terrain distribue les vérités. D'ailleurs, sans ce foutu doute qui entoure constamment cette équipe de France, on dirait qu'en cas d'obtention de la première place du groupe E, la route des Bleus seraient dégagées car les Bleus tomberaient alors contre le Nigeria ou la Bosnie en huitièmes. Mais n'en parlons pas. Il n'est pas encore temps. Commençons par battre le Honduras. Pour la suite, on verra...
L'auteur : Fruitier Manu
29 ans, Paris (France).
Publié le 13 janvier 2014
Modifié le 13 janvier 2014
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