| L'affaire LyntEdouard Lynt se trouve dans le bureau de l'agent Bobby Beckett du FBI. Il est accusé de vol à main armée avec violence.-Passe à table Lynt ! Toutes les preuves sont contres toi !
-Selon la loi j'ai le droit de passer un coup de fil, dis-je d'un ton ferme.
-Soit, qui voulez-vous appeler ?
-Je ne suis pas tenu de vous le dire Agent Beckett !
Il me jeta un regard noir.
-Très bien, allez-y, vous avez 120 secondes montre en main.
Je pris le combiné et commençai à pianoter sur les touches. Comme à son habitude Sabrina ma meilleure amie ne se fit pas attendre, elle répondit à la première sonnerie. Sabrina était animatrice de talk show sur la chaîne Court TV, autant vous dire qu'elle avait des relations dans le milieu pénal.
-Allo Sab, c'est Ed.
-Tiens Ed, ça faisait longtemps, qu'est-ce que tu deviens ?
Je jetai un bref regard sur l'agent Beckett, les yeux rivés sur sa rollex.
-Je n'ai pas le temps de parler pour le moment Sab, est-ce que tu pourrais me rendre un service ?
-Bien sûr, tout ce que tu voudras.
-Tu ne connaîtrais pas un bon avocat par hasard ?
-Dans quel pétrin tu t'es encore fourré ?
-Je t'expliquerai plus tard, alors c'est oui ou c'est non ?
-C'est oui évidemment, depuis le temps que je bosse sur Court TV...
Elle s'interrompit quelques secondes.
-Margaret Fletchmann, ça te va ?
Mon cœur fit un bon dans ma poitrine.
-Margaret Fletchmann ? LA Margaret Fletchmann ? Chuchotai-je dans le combiné pour que Beckett n'entende pas.
Elle officiait dans l'émission "justice for all", je ne pouvais pas rêver mieux ! Je ne sais pas si vous regarder cette émission mais moi j'en suis un fervent téléspectateur, si vous voyez avec quelle énergie elle réfute des preuves pourtant incontestables ! Avec elle je serai libre dans les plus brefs délais, c'est certain.
-Herself, je l'appelle tout de suite, où dois-je lui demander de ce rendre ?
-Au bureau fédéral d'investigation de Washington Square.
-C'est comme si c'était fait, j'espère que tu ne t'ai pas mis dans une merde noire !
-Désolé Sab, je dois raccroché maintenant, encore merci.
Beckett leva enfin les yeux de sa montre.
-Il vous restait trois secondes...
-Quel dommage de les avoir ainsi gaspillées, lui dis-je sur un ton ironique.
-Bon reprenons notre interrogatoire si vous le voulez bien.
-Je ne dirai rien sans la présence de mon avocat.
-Ah, c'était donc pour ça se coup de fil.
Il me dit cela comme s'il n'avait pas entendu la discussion alors qu'il se trouvait à trois mètres de moi, la seule chose dont j'étais sûr, c'est qu'il n'avait pas ouïe le nom de mon avocate de choc et j'allais me faire un plaisir de lui annoncer qui elle était.
-Et qui est votre avocat ? Ricana-t-il.
-Margaret Fletchmann !
Il laissa échapper un "bordel de merde" qui sonnait comme le glas de la victoire à mes oreilles.
Nous nous tûmes tout deux jusqu'à son arrivée un quart d'heure plus tard, elle était exactement comme à la télé. C'était une femme petite et ronde, elle portait un tailleur un peu trop petit pour elle et des lunettes bleues immondes à mon goût mais ce n'était pas son accoutrement qui comptait mais la façon dont elle allait me défendre.
Elle jeta un regard de dégoût à Beckett et s'approcha de moi en me scrutant des pieds à la tête.
-De quoi vous accuse-t-on ?
-Eh bien...
-Taisez-vous ! Ne dites plus rien !
Sa soudaine coupure de paroles me fit sursauter.
-Qu'avez-vous dit à cet hurluberlu ? Elle tourna la tête en direction de l'agent.
-Ri...
-La ferme ! Vous voulez vraiment vous faire incarcérer ou quoi ?
Je n'osai pas répondre.
-Et vous là ! La grande gigue, de quel droit malmenez-vous mon client ?
-Madame Fletch...
-Et vous me coupez la parole en plus ! Votre insigne ne vous donne pas tous les droits Monsieur...
Elle approcha son nez pointu à quelques centimètres de son insigne qu'il portait fièrement sur son biceps gauche pour mieux lire son nom.
-... Beckett, finit-elle.
C'était jouissif de voir l'agent se faire remonter les bretelles par ce petit bout de femme, lui-même qui quelques minutes auparavant prenait plaisir à me toiser.
-Qu'avez-vous contre lui ? Demanda-t-elle d'un ton toujours aussi autoritaire.
Beckett hésita un instant.
-Nous avons trouvé...
-Vous n'avez rien ! Mon client est libre !
Elle me tendit une carte.
-Pour les honoraires appelez ma secrétaire, je file de ce pas à ma partie de bridge !
De tout l'entretien qui ne dura que quatre minutes elle n'avait même pas prit la peine de poser son attaché-case, c'était décidément un drôle de personnage.
Beckett et moi restâmes bouche bée.
A suivre... | | |
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