| L'invention de la photographieLe 7 Janvier 1839, l'astronome et physicien Louis-François Arago, grande figure figure de la science française de l'époque et député républicain, présente un nouveau procédé permettant de reproduire de
manière mécanique, les images qui se forment dans la chambre obscure, cette machine à dessiner employée, depuis le XVIè siècle, par les artistes.1839, l'année zéro de la photographie. Selon Arago, les images ainsi réalisées, des vues de Paris ou des natures mortes, se distinguent, malgré leur absence de couleurs, par une prodigieuse finesse de détails,
qu'aucun dessinateur ne saurait égaler. Enumérant diverses applications possibles dans les domaines de la science et des arts, Arago exhorte l'Etat français à en faire rapidement l'acquisition auprès de son inventeur
Jacques Louis Mandé Daguerre, qui l'a lui-même baptisé "daguerréotype".
Une invention surprenante
L'effet de surprise est réel. Hormis de brèves mentions parues dans la presse parisienne dès 1835, le secret a été bien gardé. Depuis plusieurs années, une rumeur concernant l'invention circule parmi les cercles
artistiques et scientifiques de la capitale. Mais seuls quelques rares proches de Daguerre et certains membres de l'Académie des sciences ont eu jusqu'alors le privilège de voir des images. La presse s'empare avec
d'autant plus d'enthousiasme de l'annonce que l'inventeur du procédé n'est pas inconnu du grand public : directeur depuis plus de quinze ans du Diorama - spectacle basé sur des jeux subtils de lumière, très prisé des
parisiens -, Daguerre est un homme d'images et un homme public. En l'absence d'informations sur le mode de fabrication utilisé émerge l'idée, proprement incroyable, que grâce à ce procédé la nature peut se reproduire
elle-même, dans ses moindres détails, sans intervention de la main humaine. Daguerre n'est pas le premier à en avoir rêvé. Avant lui, d'autres s'y sont essayés, sans succès. Mais les avancées considérables réalisées au
siècle précédent dans les domaines de la chimie, de la physique comme de l'optique permettent enfin au rêve de devenir réalité dans la première moitié du XIXè siècle.
Dans sa dimension purement technique, la photographie apparaît bien ainsi comme le fruit d'un long processus qui prend naissance au XVIIIè siècle avec les recherches sur la sensibilité à la lumière des sels d'argent
(nitrate d'argent ou chlorure d'argent) des Allemands Schultze (1687 - 1744) et Scheele, du Genevois Jean Senebier ou de l'Anglais William Lewis. A la suite de ce dernier, Thomas Wedgwod, fils du célèbre fabricant de
porcelaine, parvient au tout début du XIXè siècle, à obtenir, sans les fixer durablement, des empreintes d'objets, de végétaux, disposés directement sur une feuille de papier sensibilisé. Un Américain, l'astronome John
Draper, avait également entrepris des tentatives dans ce sens, au début des années 1830, tout comme l'Anglais James B. Reade. | | |
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