| L'OmbreUn justicier masqué un peu décalé..."L'Ombre est un justicier dans la grande tradition des vengeurs masqués, mais pas n'importe lequel : il est doté avant tout d'un sens de l'humour bien à lui et d'un caractère bien trempé de Méditerranéen. En bon super-héros, il possède bien entendu une double personnalité et dispose d'une panoplie de gaz paralysants, de sérums de vérité, d'engins volants, de voitures hyper-puissantes... Son principal ennemi, "Le Général" (également appelé "L'Amiral" ou "Le Suprême"), veut faire main basse sur toutes les cargaisons d'or du monde. Ce "super-vilain", lui aussi dans la tradition des légendes noires du comics, est secondé par une bande de tueurs et par une armada d'étranges robots et de miniatures téléguidées. En trois épisodes, les aventures de l'Ombre finiront par l'entraîner jusqu'à Jaïpur pour délivrer le Rajah qui a été enlevé. Un rapt signé "Le suprême"..." (Présentation Casterman)
Une fois n'est pas coutume, ce super héros ne sort pas d'un comics anglo-saxon, mais d'une BD italienne crée en 1964 par le scénariste Alberto Ongaro et le dessinateur Hugo Pratt. Toutefois, l'Ombre est un hommage aux super héros des comics américains. Ce personnage tient à la fois de Batman, de James Bond ou encore du Fantôme du Bengale. Comme tous ses prédécesseurs, il se bat contre le crime organisé. Pour autant il n'est pas très apprécié de la police qu'il ridiculise en quelque sorte en faisant son propre boulot. Il a évidemment des gadgets et des armes de toutes sortes, comme le "gaz de la peur". Il est entouré de sa panthère Lorna et de son ami Wu, qui prend parfois des airs de Robin. Nous sommes donc en terrain connu : "Par ces références immédiatement identifiables, Pratt situe ses personnages, et de fait, peut immédiatement entrer en action sans ressentir le besoin de décrire leurs origines, leur vie "sociale", ou même leurs rapports entre eux." (introduction de Philippe Setbon dans l'édition des Humanoïdes associés de 1980)
On apprécie le côté décalé du héros. Mais il est vrai que la succession des histoires donne l'impression de répétition et on peut se lasser (le tout est de ne pas les lire à la suite). On retrouve sempiternellement le bon Peter Crane contre le méchant Sanders (d'abord appelé le Général puis l'Amiral ou encore le Suprême, sauf dans L'Ombre et le sceptre d'or, où il n'apparaît pas). En même temps, est-ce que les récits de super héros quels qu'ils soient ne sont pas toujours les mêmes ?
Les histoires de l'Ombre avaient déjà été publiées en 1980 aux éditions des Humanoïdes sous le titre Les jouets du général. Ceci est important puisque les deux éditions n'ont pas du tout le même format : celle des Humanoïdes est au format A4, alors que cette réédition de Casterman est au format italien avec un découpage en deux ou trois bandes (comme dans un format "strip"). Le débat fait rage pour savoir quelle édition suit la mise en page d'origine. L'édition de Casterman donne un rythme rapide à la lecture et peut rappeler le système de "feuilleton" des publications en journaux, mais celle des Humanoïdes nous offre une mise en page plus originale avec des longues cases verticales et un emboîtement particulier des cases. Si vous avez des renseignements sur la toute première édition de l'Ombre, n'hésitez pas à nous en faire part dans les commentaires.
Il n'en reste pas moins que le livre publié chez Casterman reste un bel objet avec sa couverture souple et son coffret, qu'il respecte ou non la mise en page d'origine. De plus, cette réédition nous offre cinq épisodes de l'Ombre, alors que Les Jouets du Général n'en présentait que trois. Alors à vous de vous faire votre propre idée sur le cas "L'Ombre". | | |
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