| La chute de Kayser RibéryTouché à son genou droit après avoir été malmené une bonne partie de la saison par son dos, Franck Ribéry est en train de boucler une bien sombre année 2014, la pire de sa carrière.Depuis le 13 août dernier et l'interview donnée par Franck Ribéry à un journal allemand dans laquelle il annonçait sa retraite internationale, on savait qu'on ne reverrait plus de sitôt le gamin de Boulogne jouer balle au pied avec la tunique de l'équipe de France. Mais une autre question se pose maintenant. Une question que même Pep Guardiola semble se poser tous les matins en se rasant ou lorsqu'il fait l'appel au début de l'entraînement et qu'il constate sans vraiment de surprise que Franck Ribéry n'est pas dans le groupe. Cette question est "mais quand reverra-t-on Franck Ribéry sur un terrain de football ? ".
On est très loin d'être les premiers à se poser ce genre d'interrogation. Les journalistes allemands la posent à Pep Guardiola à chaque conférence de presse. Plus que les derniers résultats en demi-teinte des Bavarois, c'est l'absence du désormais ancien international français qui fait débat de l'autre côté du Rhin. Alors à chaque fois, l'entraîneur du Bayern répond la même chose. Il dit pour résumer que pour avoir plus d'informations sur la santé de son milieu offensif, il vaut mieux s'adresser directement à Hans Wohlfahrt, le médecin du club. Pour ceux qui l'auraient oubliés, c'est ce médecin très controversé dans le monde du football depuis quelques années qui avait clntraint Ribéry à ne pas disputer la dernière Coupe du Monde avec l'équipe de France parce que sa douleur alors ressentie au niveau du dos risquait de s'aggraver et de compromettre sérieusement le reste de sa carrière. Reste que ce dernier à interdit formellement à Franck Ribéry de rejouer avant de lui avoir donner son aval. Sur des cas comme cela, Pep Guardiola n'a aucun droit de regard et il ne manque de s'en plaindre ouvertement mais à chaque fois son club le recardre en réaffirmant leur confiance placée dans le docteur Wohlfahrt. Mais le fait est que le centre d'entraînement du Bayern Munich n'a plus revu Franck Ribéry depuis un bon bout de temps. La dernière fois qu'il a foulé une pelouse, c'était en août dernier en Championnat contre Stuttgart. Il n'avait pas été titularisé mais son entrée en jeu avait été très concluante et même ponctuée par un but qui annonçait une sorte de renaissance. Mais voilà, son genou droit a refait des siennes et a pris le relais d'une blessure au dos qui l'avait embêtée toute la fin de la saison dernière.
La déception du ballon d'or
Cette nouvelle blessure n'est malheureusement que la suite d'une trop longue liste de pépins et autres déceptions qui ont accompagné la fin de son année 2013 et toute l'année 2014. La longue descente de Franck Ribéry a commencé vers le milieu du mois de novembre dernier. Malgré la qualification des Bleus pour le Mondial brésilien aux dépens de l'Ukraine au bout d'une double confrontation haletante mais durant laquelle il ne marqua pas de but, c'est ici qu'il a perdu toute ses chances d'obtention du ballon d'or lorsque la FIFA décida de donner quinze jours supplémentaires pour les entraîneurs et les joueurs qui n'avaient pas encore votés. Deux semaines pendant lesquelles Cristiano Ronaldo permit à lui seul au Portugal de se qualifier pour la Coupe du Monde, deux petites semaines pendant lesquelles l'attaquant du Real Madrid conquit le titre que Franck Ribéry pensait qu'il devait lui revenir de droit après une saison 2012-2013 parfaite où les performances étincelantes du Français expliquaient pour beaucoup le triplé historique (Championnat d'Allemagne, Ligue des Champions et Coupe d'Allemagne) du Bayern Munich. C'est donc sans surprise que l'ancien joueur de l'OM se rendait à Zurich pour n'y prendre que la troisième place au classement du ballon d'or devancé par Lionel Messi et bien sûr Cristiano Ronaldo. Une immense déception pour celui qui avait "préparé une place exprès sur la cheminée" pour y placer le trophée. "Il était très déçu mais il avait surtout un sentiment d'injustice car il avait fait une meilleure saison que Ronaldo mais on sait comment le vote se passe. Il suffit d'être au top dans le mois qui le précède pour gagner. C'est injuste et Franck a eu beaucoup de mal à l'avaler" confiait Jean Pierre Bernès, l'agent de Ribéry.
Alors doit-on penser que les douleurs ressentie dans le dos par Franck Ribéry viennent premièrement de la tête ? Ce serait exagéré mais il ne fait aucun doute que ça n'a pas aidé à sa guérison. En plus de cela s'est ajoutées plusieurs déconvenues sportives avec des performances très moyennes du nordistes et une élimination cinglante en demi-finale de la Ligue des Champions par le Real Madrid. "Bien sûr qu'il a très mal pris cette élimination parce que la Ligue des Champions est la plus grande compétition pour Franck et le fait de n'avoir pas été là sur le terrain l'a profondément marqué" continuait Bernès.
Fin de son histoire en bleu
Puis vient forcément le dossier épineux et la relation "je t'aime-moi non plus" qu'entretient Franck Ribéry avec l'équipe de France. Une histoire qui avait pourtant si bien commencé lorsque Raymond Domenech l'avait retenu pour la Coupe du Monde 2006 pendant laquelle il avait répondu aux attentes et notamment en égalisant contre l'Espagne en huitièmes de finale. Seulement, depuis ce moment idyllique où on pensait tenir le successeur de la génération Zidane-Thuram est passé la honteuse fronde de Knysna dont Franck Ribéry est apparu comme leader. C'est à ce moment là que le lien particuliait qui réunissait tout un peuple en sa star s'est rompu parce qu'on ne peut pardonner une telle trahison quand on porte le maillot de l'équipe de France.
Ensuite, c'est une longue période pendant laquelle les deux tentèrent de se rabibocher. Et il est peu dire que ce fut très difficile entre les matches pour le moins ternes de Ribéry en équipe de France et certaines sorties médiatiques où notamment il disait ne pas se sentir à l'aise quand il jouait en France et ses louanges lancées pour l'Allemagne. Des propos maladroits qui témoignaient d'un vrai malaise. "Il était persuadé que le public français ne lui pardonnerait jamais ce qu'il s'était passé en Afrique du Sud. Il s'est confié, a simplement dit ce qu'il pensait, ce qui le chagrinait" témoigne Bernès. Mais au bout de deux années de lutte, lui et le public semblent enfin être passés au-delà des très regrettables évènements sud-africains. Il recommence à bien jouer en équipe de France et réalise un Euro 2012 convaincant. A cela s'ajoute son poids toujours plus important dans l'effectif du Bayern Munich et son entente avec Jupp Heynckes. Il est le meneur de l'équipe de France lors de la campagne de qualifications pour la Coupe du Monde 2014. Il ne fait nul doute que sans lui, la France n'aurait pris aucun vol pour l'Amérique du Sud en juin dernier. A ce moment il dit même qu'il "ne s'est jamais aussi bien senti". Mais le ballon d'or lui passe sous le nez, sa deuxième partie de saison aussi. Puis c'est son physique qui ne tient pas, ce qui le contraint de déclarer forfait pour l'équipe de France. D'un seul coup, la rédemption est oubliée et de nouveaux doutes s'installent sur la réelle implication de Ribéry pour son équipe nationale. Comment ne pas penser, en le voyant écouter davantage le médecin du Bayern que le staff médical de la maison bleue, qu'il privilégie son club à sa sélection. Et puis sont revenus les éternels débats voulant se demandant si l'absence de Ribéry serait finalement une bonne chose. Bernès précise "Franck passe pour quelqu'un d'arrogant, de très sûr de lui qui n'en a rien à faire de l'équipe de France mais c'est complètement faux. Il a toujours voué une réelle envie de jouer pour l'équipe de France mais il a eu l'impression qu'on ne l'aimait pas. Il est très sensible et ça lui fait mal d'entendre des gens dire qu'il empêchait des jeunes de s'exprimer" ajoutait Bernès.
Pour mettre un terme à cette histoire faite de hauts de bas avec plus de bas malheureusement, Franck Ribéry a annoncé au milieu du mois d'août qu'il ne souhaitait plus porter le maillot de l'équipe de France. Officiellement, il justifie son choix en disant qu'il voulait consacrer plus de temps à sa famille et à son club. Mais comment le croire quand on sait qu'il y a à peine un an, il disait encore que "finir sa carrière en équipe de France par une victoire à la maison lors de l'Euro 2016 serait un rêve". Platini a pris le sujet entre les mains en le menaçant de sanction définitive s'il refusait un appel de Didier Deschamps. Ce à quoi Ribéry à répondu en disant une nouvelle fois à la télévision allemande que sa décision était prise et qu'il n'en changerait pas. On ne sait jamais ce que le football nous réserve mais quel gâchis tout de même... | | |
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