| Le Brésil mis en échecLe Brésil voulait absolument décrocher son ticket pour les huitièmes de finale hier soir contre le Mexique mais il n'a pas été assez convaincant et Guillermo Ochoa était là pour sauver le Mexique.On ne demandera pas à Thiago Silva, le capitaine de la Seleçao, s'il avait un peu parlé à ses coéquipiers de Guillermo Ochoa. Quoi qu'il en soit, il est certain que Ramires, Oscar ou encore Neymar n'avaient jamais vraiment entendu parler du portier ajaccien. On pourrait les comprendre d'ailleurs car quand on évolue dans des clubs de la taille de Chelsea ou Barcelone, on a souvent bien mieux à faire qu'à regarder un match de l'AC Ajaccio. Si Thiago Silva leur avait touché deux mots sur le sujet avant la rencontre, il leur aurait très sûrement parlé de ce match du début de la saison qui avait vu le Paris Saint-Germain et ses attaquants superstars (Ibrahimovic et Cavani) se casser les dents sur la défense corse et encore plus sur Ochoa. Ce jour là, le club de la capitale n'avait pu le battre car il est une chose qu'il faut absolument savoir sur lui, c'est qu'il est intouchable dans un bon jour et des bons jours, les attaquants de la Ligue 1 pourront vous dire qu'il en a un bon paquet. Avec la descente en Ligue 2 d'Ajaccio, le gardien mexicain s'était déjà préparé à plier bagages mais avec ce qu'il s'est passé hier soir sur la pelouse de Fortaleza, sans doute que la destination va quelque peu changer. Hier, il a sans doute réalisé les deux plus belles parades de ce début de Coupe du Monde. La première, il la fit alors que Neymar avait repris de la tête un centre de Daniel Alves. Il s'était alors étendu de tout son corps pour aller arrêter le ballon d'une main pleine de fermeté. Ca, c'était en première mi-temps. A cet instant, il ne se doutait pas qu'il récidiverait mais avec Thiago Silva dans le rôle de celui qui allait marqué mais qui s'est pris un mur en face dont le nom était Guillermo Ochoa. De plus, il serait malhonnête de ne résumer son match qu'à cela car il fut irrésistible de la première à la dernière seconde, sur sa ligne comme dans les airs où il s'est régalé à aller chercher dans les sommets les centres de Marcelo ou Oscar. L'ironie du sort -bien qu'il ne fera pas rire les Brésiliens ce matin- étant qu'il ne devait être que la doublure de José Jésus Corona encore vingt-quatre heures avant le premier match du Mexique contre le Cameroun lui qui était déjà remplaçant lors des deux dernières éditions.
Bien qu'il y contribua de manière évidente, Guillermo Ochoa ne fut le seul facteur capable d'expliquer que ce match fut passionnant du début à la fin. Il y avait toutes les composantes pour donner un spectacle fantastique. Il y avait de la tension, du combat mais surtout du jeu bien aidé par les espaces laissés par les deux équipes qui ne se ménagèrent pas dès que le ballon fut récupéré. Cette rencontre fut une succession de temps forts. Le premier a été brésilien avant que le Mexique ne se réveille dans le dernier quart d'heure de la première mi-temps et ne se procure des occasions sur des frappes lointaines de Herrera et de Layun. Un bon passage qui se poursuivit pour les Mexicains à l'entame de la deuxième période mais là encore, ils ne se procurèrent des occasions que sur des frappes de vingt mètres de Vasquez, Herrera ou Dos Santos qui passèrent toujours quelques centimètres au dessus de la barre transversale. Une dernière frappe de Guardado dans le temps additionnel donnera des derniers frissons dans les rangs de la Seleçao.
Neymar trop seul
Au final, on pourra dire que le match nul était somme toute logique au vu de ce qui nous avait été proposé pendant une heure et demie. Le Brésil devait concéder le match nul alors que ça faisait depuis 1976 qu'il n'avait pas remporté ses deux premiers matches de la phase de poule. Plus que le résultat en lui-même, c'est la manière qui pourrait inquiéter Scolari. Même si la question de la qualification du Brésil pour les huitièmes de finale ne se pose pas, celle concernant la première place du groupe serait digne du plus grand intérêt. Une hypothétique deuxième place dans ce groupe A lui permettrait d'éviter l'Espagne mais il devrait alors défier les Pays-Bas et on ne se félicite jamais d'affronter une équipe qui vient d'étriller la Roja (5-1) il y a quelques jours et de plus des Néerlandais qui l'avait éliminé en quart de finale il y a quatre ans en Afrique du Sud (1-2).
Le plus gros problème de cette Seleçao semble se situer devant. Déjà transparent lors du match d'ouverture contre la Croatie mis de côté le fait d'avoir provoqué un penalty qui n'avait pas lieu d'être, Fred fut erra encore comme un fantôme dans l'antre de Fortaleza pourtant surchauffée par un public tout de jaune vêtu et cette fois, il ne provoqua rien du tout. Son changement par Jo en plein coeur de la seconde période ne changea pas grand chose au fait que Neymar se retrouvait un peu seul pour dynamiser l'attaque brésilienne. Même Oscar et Ramires ne lui furent d'aucun secours. Le premier se perdait dans des passes en retrait inutiles et le deuxième pêchait par trop de précipitation. Neymar est très fort. Il est celui sur lequel repose le Brésil dans sa quête d'une sixième étoile à broder au dessus de son écusson mais il ne pourra y arriver tout seul surtout que son milieu de terrain ne semble pas irréprochable. La seule chose à mettre au crédit de la bande à Scolari, ce sera ses excellentes aptitudes à faire la différence sur les ailes mais est-ce que ça suffira ? Pas sûr... | | |
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