Non connecté. Connectez-vous ou devenez membre (gratuit).Recherche rapide :     

Le coût d'une vie (suite et fin)

David va enfin découvrir à quoi sert le mystérieux objet trouvé dans son plancher (et vous aussi par la même occasion), et un dilemne va se poser à lui, le plus dûr de tous...


Ce soir là, quand la femme et l'ami de David rentrèrent après un long câlin à l'arrière de la voiture, dans un parking désert, ils trouvèrent un petit mot sur la table de la cuisine :

"Ne m'attendez pas pour manger, je suis allé au bureau récupérer un dossier, je ne sais pas quand je rentre."

Sans plus s'étonner, les deux jeunes gens se réjouirent du temps supplémentaire qui leur était imparti.

David, quant à lui, ne s'expliquait pas pourquoi il avait menti.
Tout en marchant dans la rue sombre, vers le café, col remonté jusqu'au menton et mains dans les poches, il se demandait pourquoi il ne leur avait pas dit la vérité.
Peut être pour avoir le plaisir de leur apprendre lui même la nouvelle. C'est vrai, depuis que Jonathan était là, il s'était installé une grande complicité, plus grande qu'auparavant, sa femme et son meilleur ami, et David sentait qu'il n'était plus la vedette, c'était donc un moyen comme un autre de reprendre un peu d'importance.

Au fond du café, sous des nuées de fumée de cigares et de cigarettes sur lesquels les habitués tiraient avec abondance, se tenait le propriétaire, il buvait une bière.

David reconnut immédiatement la silhouette de cet homme à la cinquantaine bien sentie, le dos voûté et les épaules basses, il semblait porter sur lui toute la misère du monde.
David marcha vers lui d'un pas assuré, et, lui tendant une main amicale, le salua :

_ "Bonsoir, monsieur Mélanne.
Mais au grand étonnement de David, l'homme ne lui serra même pas la main. Il prit une gorgée de bière et souffla un'bonsoir'assez lugubre.

David s'assit en face de lui, et attendit que le vieil homme lui parle.

_Je savais bien, que ça finirait par arriver, que quelqu'un le trouverait.

David ne l'interrompit pas, car il sentait que ce que cet homme avait à lui raconter était assez éprouvant, et surtout très intéressant. Alors, comme un enfant à qui l'on raconte une histoire passionnante, il écarquilla les yeux, et écouta attentivement.

_C'est un boîtier, effectivement, que votre dame a trouvé... Un foutu boîtier...
Ecoutez, dit il plus fort, relevant pour la première fois le visage vers David, et le regardant dans les yeux.
Je vais vous dire quelque chose que vous aurez sûrement du mal à croire, mais c'est vrai, quoique vous pourriez penser, je ne suis pas fou.
Il n'en fallait pas plus pour exiter la curiosité naturelle de David, qui se pencha légèrement sur la table poisseuse, afin de ne pas perdre une miette du récit.

_Vous avez remarqué le bouton, sur le devant du boîtier...

David ne répondit pas, ce n'était pas une question.

_Ecoutez bien, si vous appuyez sur ce bouton, une personne va mourir.

_Quoi ?! Cria presque le jeune mais qu'est ce que...

_Laissez moi finir ! L'interrompit le vieil homme, laissez moi finir jusqu'au bout, s'il vous plait.

_Si vous appuyez, vous disais je, quelqu'un, quelque part, va mourir, une personne que vous ne connaissez pas, et 24 heures plus tard, vous recevrez 20 000 euros.

David était à présent tout à fait atterré par ce qu'il entendait, et s'il ne posait aucune question, ce n'est pas parce qu'il n'en avait pas, mais parce qu'il en était tout à fait incapable.

_Vous pourrez appuyer autant de fois que vous le désirerez, personne ne vous demandera jamais d'où vient l'argent.

Le vieil homme avait fini, il reprit une gorgée de bière, puis attendit les multiples questions qui allaient certainement fuser.

Des questions, David en avait à la pelle, mais ne savait pas dans quel ordre les poser. Elles fusaient dans son esprit à une vitesse vertigineuse, et des milliers de fourmis parcouraient son corps tout entier.

_20 000 euros, souffla t'il, mais... D'où ? Comment ?
David s'accorda quelques secondes, le temps de faire le tri dans les idées qui le traversaient.

_La personne qui... Mourra, vous êtes sûr que je ne la connais pas ? Je veux dire, ce ne sera pas un parent, un proche, un collègue ?

Monsieur Mélanne, reprit encore une gorgée, puis posa son verre délicatement.

_Vous appuyez, vous recevez cet argent.

David regardait intensément le vieil homme, mais ce n'est pas lui, qu'il voyait, ce qu'il pouvait voir à presque le sentir, c'était des liasses de billets, ainsi que ce qu'il pourrait en faire.

Cette nuit là, ce fut au tour de David de ne pas trouver le sommeil, c'était lui, qui se retournait dans son lit, sous les protestations de Caroline.

20 000 euros...

Il s'était gardé de tout dire aux autres. Ils ne lui avaient pas demandé pourquoi il revenait les mains vides, alors qu'il était censé aller chercher un dossier au bureau, comme l'indiquait le mot qu'il leur avait laissé.
Oui, il était revenu les mains vides, mais la tête pleine.

Pendant toute la semaine qui passa ensuite, la dernière que Jonathan devait passer permis eux, David n'eu qu'une chose en tête, une question : le faire, ou non ?

C'était une somme considérable, certes, mais méritait elle une vie ? Et cette vie, celle de quelqu'un que David ne connaissait même pas, ne valait elle pas tout cet argent ?

David était torturé, jour et nuit, minute après minute, il ne parvenait pas à penser a autre chose, perdit le sommeil, et l'appétit.
Les amoureux, de leur côté, ne s'aperçurent de rien, ayant oublié le boîtier depuis longtemps, et s'adonnant à leur amour tant qu'ils le pouvaient.

Le jeudi suivant, une semaine exactement après la rencontre avec le propriétaire, David avait prit sa décision.
Le soleil radieux avait poussé Caroline t Jonathan dans le centre ville, où ils devaient à cette heure, siroter une boisson fraîche à la terrasse d'un café, David n'ayant pas tenu à venir.

Le soir tombait, et l'on pouvait voir, par la baie vitrée, le soleil se coucher derrière les buildings de la ville. David, assis en tailleur sur le parquet, regardait le boîtier, il fallait faire vite, se décider vraiment, ils n'allaient pas tarder à rentrer, une demie heure, pas plus.
Alors David ferma les yeux comme on s'en lave les mains, et d'un doigt tremblant, appuya sur le bouton rouge.
Il resta ensuite de longues minutes assis sur le carrelage, méditant.

Une sonnerie stridente le tira de sa torpeur. Le téléphone.

David se leva lentement, et se dirigea vers l'appareil, il décrocha.

_ "Allo ?
_Allo ? David ? David, mon vieux, s'est affreux, ho mon dieu, David...
C'était la voix de Jonathan, sans dessus dessous, effondré.
_Quoi ? Quoi ?! Mais parle, nom de Dieu !
_C'est Caroline, David, on était en train d'attendre le métro, il y a eu une bousculade et, elle est tombé, ho mon dieu...
_Quoi ? Hurlait David, tombé où ?! Quoi ?
Elle est tombé sur les rails, et le métro est... Ho mon Dieu ! Elle est morte, David...
David lâcha le téléphone, et tomba à terre.


Ce n'était pas une coïncidence, il l'avait tué, en appuyant, il en était sûr, c'était de sa faute.
Mais ? Ne lui avait il pas dit, que celui ou celle qui mourrait, il ne la connaîtrait pas ?

Accablé comme on peut l'être à sa place, David pleura pendant des heures, la tête dans les mains, agenouillé par terre. Jonathan rentra, et ils pleurèrent ensemble, jusqu'au matin.

Le téléphone sonna encore, lorsque David, effondré sur le canapé du salon, avait sombré dans le sommeil chimique d'un somnifère.
Il était 18h30, cela faisait exactement 24heures que David avait appuyé sur ce fichu bouton rouge.
Il fit un effort surhumain pour se lever, et décrocher.

_Allo ? Réussit il a articuler.
-Allo monsieur Lebreton ? David Lebreton ?
_Moi même...
_Je suis désolé de vous appeler en de pareilles circonstances, monsieur, je me présente, Maître dastier, je suis le notaire de votre femme, Madame Caroline Lebreton.
_Oui ?
_Elle avait souscrit une assurance vie, comme vous le savez, et comme il s'agit tout de même d'une somme de 20 000 euros, dont vous héritez, j'ai pensé que nous devrions nous fixer rendez-vous dans les plus brefs délais."
David raccrocha. Cette fois, il en était sûr, l'homme lui avait menti, David avait tué sa femme.
La somme d'argent qui l'avait tant fait hésiter lui paraissait à présent tout à fait dérisoire.

Alors qu'il allait prendre un deuxième somnifère, et retourner se coucher, comme l'avait fait Jonathan, le téléphone sonna encore.
Pensant qu'il s'agissant encore de l'huissier, David n'y prit pas garde, mais le téléphone sonna, encore et encore, et, énervé, David consentit alors à décrocher.

_ "Oui, allo ?
_C'est moi, David, c'est Mélanne.
David reprit alors tous ses esprit.
_Espèce de salaud ! Menteur ! A cause de vous ma femme est morte, pourquoi vous ne...
_je vous arrête ! Coupa Mélanne d'une voix autoritaire, ce n'est pas moi qui ait appuyé sur le bouton, il me semble...
_Mais, reprit David, vous m'aviez dit que je ne connaîtrais pas la personne qui allait mourir, et c'était ma femme !
Alors Mélanne, calmement, lui répondit la chose suivant.
_Mais êtes vous bien sûr, David, que vous la connaissiez vraiment ?
. Voir tous les commentaires et/ou en poster un (15)
Re: Le coût d'une vie (suite et fin)
Posté par auteur75 le 12/11/2005 15:29:23
Cette histoire de bouton est "outrageusement pompé" sur la génialissime nouvelle de Richard Matheson (co-auteur de "La quatrième dimension" et scénariste de "Duel" de Spielberg) : "Appuyez sur le bouton (button, button) (1966))

http://sf.marseille.mecreant.org/ouvrage/ouv009226.htm

Honte à son auteur !!!

Lisez l'original et vous m'en direz des nouvelles (sans jeu de mots)...
Re: Le coût d'une vie (suite et fin)
Posté par elodelu le 20/08/2004 07:56:58
Ecoutez les ptis loulous, normalement, on me dit que tout va trop vite dans mes recits, alors la je me suis dit je vais aller plus lentement, je vais faire plus de descriptions, je vais bien décrire les lieux, et les personnages, et là on me dit que c'est lent.

Alors bon, moi j'aime bien cet écrits, et aparement, y'a pas mal de gens qui les aiment bien, alors je vais le garder comme ça.
Voila, a bon entendeur salut!!!
Re: Le coût d'une vie (suite et fin)
Posté par lhucy7 le 20/08/2004 07:56:58
Je ne suis pas du tout d'accord avec Never Pierre, les descriptions sont justement très importantes: elles nous permettent de bien situer le récit et de pouvoir être vraiment dans le texte. J'ai comme d'habitude adoré ce texte malgré que la fin soit un peu rapide, j'aurai préféré que ce soit plus aprofondi mais après tout c'est pas moi l'auteur du texte et je pense pas avoir des conseils à te donner. Voilà c'est tout encore merci elodelu !!
Re: Le coût d'une vie (suite et fin)
Posté par jeandelemichel le 20/08/2004 07:56:58
Tout d'abord je te félicites d'avoir soigné ton orthographe et ton style d'écriture. Mais je trouve que l'histoire manque un peu de vitalité, les descriptions sont parfois inutiles et ramollissent le texte. Tu écris comme si tu étais payé à la ligne ce qui engendre trop de "blabla". Je reconnais cependant que la chute de ton texte est intéressante.
Re: Le coût d'une vie (suite et fin)
Posté par ptitlardon le 20/08/2004 07:56:58
excellent! mais quand meme quel rapiat ce david! Continue de nous enchanter par tes histoires!
. Voir tous les commentaires et/ou en poster un (15)
L'auteur : Elodie Alias elodelu
42 ans, Nantes (France).
Publié le 15 avril 2004
Modifié le 15 avril 2004
Lu 2 950 fois

. Cet article est un plagiat?
. Imprimable (pdf/html)
Recevoir la lettre d'information :
Connectés :
    0 membres et 630 visiteurs

tubededentifrice.com, ...    CNIL: 752143.     |]  ▲