| Le Scorpion : Le démon au VaticanL'Aventure par excellence où se mêlent action, séduction, et mystère..."Le cardinal Trebaldi, âme damnée de l'Eglise, vient de se faire élire pape. Il prétend que la croix de saint Pierre serait apparue dans Rome. Fadaises, évidemment ! Le Scorpion, lui ne croit pas aux miracles. Et il décide de retrouver la vraie croix de Pierre pour la révéler à tous. Le voilà qui prend la mer vers Istanbul. Avec, à ses côtés deux femmes plus dangereuses qu'un nid de vipère : Mejaï, la Gitane qui avait juré sa perte, et une certaine Ansea Latal. Mais Rochnan, à la solde de Trebaldi, s'embarque sur ses traces..." (Présentation Dargaud)
Le quatrième volet des aventures trépidantes de Scorpion se poursuivent de Rome à Istanbul avec un rythme haletant. L'action est toujours au rendez-vous pour le damné, le semeur de troubles au Vatican (rappelons pour ceux qui n'auraient pas suivi les trois premiers épisodes que notre ténébreux héros tient son surnom de la marque d'infamie imprimée sur son épaule, indiquant qu'il est le fils de la soi-disant sorcière condamnée au bûcher pour avoir séduit "le saint des saints"). Non seulement, les auteurs maîtrisent parfaitement toutes les ficelles de l'action, mais le scénariste Desberg sait aussi tisser une histoire sombre, pleine de mystères et de complots. Il nous livre une histoire du christianisme des plus mouvementées et sanglantes, marquée par les rivalités et les soifs de pouvoir de certains. Ce qui fait surtout question ce sont les origines du christianisme de la période des apôtres jusqu'au concile de Nicée, vers 350 après Jésus Christ (d'ailleurs presque tous les albums de la série commencent par des planches remontant à cette histoire ancienne). La manipulation de cette histoire permet au cardinal Trebaldi (invention totale de Desberg) de se faire élire pape, après avoir tué son prédécesseur. Ce qui se joue dans Scorpion, c'est moins une question de religion qu'une question de pouvoir. La foi des croyants est utilisée pour asseoir la suprématie du nouveau pape.
Mais s'il n'y avait que Trebaldi, l'histoire serait bien trop simple. En effet, si les ennemis jurés, Scorpion et Trebaldi demeurent toujours au premier plan, la lutte des différentes familles italiennes sous-tend toute la série et promet bien des surprises. Unies pour garder leurs pouvoirs et enrayer le mouvement de liberté qui se propage partout en Europe, ces familles n'en restent pas moins des rivales impitoyables qui n'entendent pas laisser Trebaldi agir complètement à sa guise. Ainsi dans cet album, un personnage qui restait secondaire dans les trois premiers albums et qui ne faisaient que des rares apparitions, se retrouvent au premier plan aux côtés de Scorpion : Ansea Latal. D'abord alliée à Scorpion, elle le trahit par la suite mains non pour le compte de Trebaldi. Elle introduit une nouvelle part de mystère et d'ombres dans cet imbroglio d'alliances et de trahisons. En effet, si elle apparaît plus dans cette quatrième BD, son rôle n'en reste pas moins énigmatique. Avec cet album, on sent que le scénariste imagine une histoire sur le long terme et en maîtrise tous les aspects pour nous mener là où il veut. Les éléments s'emboîtent petit à petit, les personnages se croisent et se recroisent.
Le dessin est tout aussi brillant que la construction de l'intrigue. Dès la couverture (qui est à regarder en ouvrant complètement la BD) c'est un vrai plaisir pour les yeux. Le plus marquant chez Marini, c'est sa facilité à rendre le mouvement que ce soit lors d'une course pour échapper aux moines guerriers (planche 12), lors de l'arrivée d'un carrosse et d'une course à cheval de Scorpion (planche 15), d'un combat à l'épée (planches 22-23)... La composition graphique est très dynamique et imprime un certain rythme à l'histoire (on a effectivement une impression de rapidité ; le voyage en bateau entre Rome et Istanbul semble très rapide par rapport à la réalité). Les auteurs privilégient donc l'action et l'aventure ; le lecteur doit être emporté par les événements. Dans cette idée, le découpage de Marini est très cinématographique. Le dessinateur alterne plongée (dont on a une très belle illustration à la planche 41) et contre-plongée (planche 42). La planche 11 est construite sur l'opposition entre plan d'ensemble ou plan moyen et plan rapproché sur les différents visages ou la main du cardinal. Ces variations se retrouvent aussi dans les nombreux flash-backs qui font naviguer le lecteur entre présent et passé. Marini trouve une composition ingénieuse pour chacune de ses planches, et nous fait comprendre toute une action en peu de cases judicieusement placées. Tous les amateurs d'action et d'aventure apprécieront cette BD de cape et d'épée...
Série : Le Scorpion
Titre : Le Démon au Vatican
Auteurs : dessin de Marini, scénério de Desberg
Editeur : Dargaud | | |
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