Le Secret de l'étrangleur

"Quelles sont les conditions nécessaires pour commettre un crime parfait, un assassinat de préférence par strangulation, d'un passant solitaire dans une rue déserte, la nuit ? "... Pour le savoir, feuilletez les pages de "L'Etrangleur" ou celles du "Secret de l'étrangleur"...

Écris toi aussi un article et gagne des cadeaux ! "Paris, 1959. Une météo exécrable s'est abattue sur Paris. Le brouillard règne en maître sur la capitale, et le froid est si vif que les rues sont pratiquement désertées. Même les forces de l'ordre, exceptionnellement en grève pour protester contre la mort de plusieurs policiers, ont abandonné le pavé parisien. Bref, des conditions exceptionnelles pour commettre le crime parfait... C'est exactement l'occasion qu'attendait Valentin Esbroufe, écrivain raté et libraire désabusé, amoral et un tantinet misanthrope. Il passe à l'acte aussitôt, en étranglant au coeur de la nuit un mauvais acteur de théâtre boulevardier. Et ce n'est qu'un début ! Plusieurs autres assassinats sont planifiés, avec le concours inattendu d'un gamin que le libraire cherche à épater... " (Présentation Casterman) Passé maître dans l'art des adaptations avec Nestor Burma, Le Cri du peuple, ou encore Le petit bleu de la côte Ouest, Jacques Tardi récidive avec l'adaptation du roman de Pierre Siniac, Monsieur Cauchemar. Publié en 1960, ce polar qui comporte trois fins possibles, avait tout pour plaire à l'auteur prolifique de BD qu'est Tardi. Celui-ci rend plusieurs hommages à travers sa nouvelle création. Tout d'abord hommage au polar, genre qu'affectionne particulièrement l'auteur. Mais aussi au roman feuilleton, avec la prépublication du récit sous la forme d'un journal. Cinq numéros ont été publiés mensuellement entre mars et juillet, sous le nom évocateur de L'étrangleur (les derniers numéros sont encore disponibles en librairie). Et dans la pure tradition, Tardi relance le suspense à la dernière page pour accrocher son lecteur jusqu'au prochain numéro. Pour agrémenter le journal d'articles, l'auteur a fait appel à d'autres plumes : celles de Pierre Lebedel, de Michel Boujut, de Domique Grande. Ces articles établissent, en quelque sorte, le contexte dans lequel se déroule la BD. Troisième hommage, celui rendu à Paris. Tardi sublime une nouvelle fois la Capitale qu'il a déjà croquée sous toutes les coutures. Tout au long du récit, il promène le lecteur dans un Paris toujours pluvieux. Son dessin est toujours aussi magistral et typique et le format du journal avec des planches en A3 nous permet d'apprécier sa grande maîtrise de la composition. En jouant juste sur le noir et blanc, Tardi nous plonge dans une ambiance urbaine un peu glauque. Sa mise en scène malicieuse des personnages qui vont se croiser tout au long du récit participe pleinement au suspense. L'auteur nous les présente sans pour autant nous en dévoiler beaucoup. Le lecteur reste donc dans le "brouillard givrant" qui s'est abattu sur Paris, jusqu'aux explications ultimes. L'ensemble de l'histoire est sorti ce mois-ci en album sous le titre du Secret de l'étrangleur. Il respecte le roman original en proposant trois fins différentes (intitulées : "Deux fins inacceptables", "Papa !", "Fin apparemment inexplicable"), qui ne sont pas lisibles dans la version "journal". Mais pour les découvrir, il faudra avoir la patience de découper les dernières pages, encore scellées pour prolonger encore un peu plus le suspense. La prépublication sous format journal me semble plus originale et de meilleure qualité (papier épais, impression et mise en page irréprochables), mais la publication en album présente l'avantage d'avoir tout en un et de présenter 6 planches supplémentaires à découvrir. Titres : L'étrangleur (pour les journaux) Le Secret de l'étrangleur (pour l'album) Auteurs : Pierre Siniac, Jacques Tardi Editeur : Casterman Collection : Univers d'auteurs

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