| Les aventures de Tintin : Les bijoux de la CastafioreCasterman sort un fac-similé un peu particulier pour un album atypique..."Les bijoux de la Castafiore est le premier titre qui n'a pas paru en nouveauté avec un dos toilé. Il est sorti sous une présentation de transition, avant celle qui a cours aujourd'hui : plat verni plutôt que pelliculé. Dos papier imprimé (en jaune) mais sans texte. Bijoux est un album atypique. Préféré de nombreux tintinophiles mais pas des plus jeunes lecteurs, il a constitué pour Hergé une sorte de défi : réaliser une aventure avec un nombre très réduit des ressorts extérieurs. Une comédie de moeurs respectant les trois "unités" du théâtre : temps, lieu et action. Pas de "deus ex machina" sinon une bien modeste pie." (Présentation Casterman)
Les éditions Casterman ont sorti au mois de mars un nouvel fac-similé des aventures de Tintin : Les Bijoux de la Castafiore. Celui-ci n'aurait pas du voir le jour, car le projet de départ de la maison d'édition était de limiter la collection des fac-similés aux titres ayant paru avec une reliure à dos dit "toilé". Cette présentation fut adoptée jusqu'au Tintin au Tibet de 1960. Cependant, sous la pression des lecteurs, Casterman a finalement choisi de publier également les trois albums suivants (Les Bijoux de la Castafiore, Vol 714 pour Sidney, et Tintin et les Picaros), non selon leur version originale sans dos toilé, mais "à la façon des fac-similés" afin d'offrir collection homogène. Casterman souligne que "cette publication n'est pas aussi fantaisiste qu'on pourrait craindre car ces trois titres on connu un tirage de tête à dos toilé (rouge ou jaune)".
Les Bijoux de la Castafiore se démarquent également par leur contenu. Jusque là les lecteurs des Aventures de Tintin étaient habitués à suivre le célèbre reporter dans des aventures trépidantes aux quatre coin du monde (Congo, Egypte, Japon, Tibet, etc...) et même sur la Lune. Dans cet album, l'action reste concentrée à Moulinsart qui fait figure de huit-clos intimiste. Hergé ne met donc pas l'accent sur une grande aventure mais sur une étude de caractères. Hergé étudie chaque personnage mais surtout la société dans son ensemble. Celle-ci s'avère peu glorieuse. La méfiance envers les gens du voyage s'installe toute de suite et conduira à les accuser en premier lieu sans preuve réelle. Les journalistes de Paris-Flash, papparazzi de la première heure, représentent le besoin de ragots et la curiosité de la société.
Hergé joue aussi sur le comique, qui provient des différentes perturbations sévissant tout au long de l'album. Tout d'abord, la marche de l'escalier brisée suscite immédiatement un comique de situation avec les différents personnages qui glissent dessus. Et bien évidemment c'est le Capitaine Haddock qui s'étale dans l'escalier et se retrouve près de la moitié de l'album cloué dans un fauteuil roulant. Cette position renforce son impuissance face à la Castafiore. Hergé multiplie aussi les bons mots avec des dialogues irrésistibles : les erreurs téléphoniques à répétition, les lapsus des Dupondt et de la Castafiore s'enchaînent pour le plus grand plaisir du lecteur. Hergé multiplie les détails qui font au final des Bijoux de la Castafiore une histoire dense et subtile. | | |
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