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Les expulsés de Brazzaville : les deux Congo dans une ère de guerre froide ?

Les migrants RD Congolais sont-ils vraiment à la base du malheur Brazzavillois ? Depuis le mois d'avril, les relations entre les deux Congo sont au plus bas de l'histoire depuis plus de 40 ans. Au 4 Avril 2014, Brazzaville lançait de manière unilatérale, l'opération'Mbata ya Mokolo'ou'gifle de l'ainé', qui consiste en la déportation des migrants irréguliers.


Depuis Avril 2014, les relations entre les deux Congo sont au plus bas de l'histoire depuis plus de 40 ans. Le choc est arrivé quant au 4 Avril 2014, Brazzaville lançait de manière unilatérale, l'opération'Mbata ya Mokolo'ou'gifle de l'ainé'. Mbata ya Mokolo est une opération qui consiste en la traque et déportation des migrants étrangers en états d'irrégularités. Selon la presse Brazzavilloise, la plupars de ces sans-papier sont accusé d'être à la base des troubles dans la société Brazzavilloise. Cette décision brusque est tombée suite à l'agression et le meurtre sauvage d'un couple de Congolais (de brazzaville) qui se rendait à la maternité pour un accouchement en partant du quartier Massengo au nord de Brazzaville.

L'homme et son épouse ont ainsi été sauvagement assassinés (l'homme a été décapité, la femme enceinte et a été violée puis éventrée et le bébé sorti du ventre sa mère avant d'être tué également).

Brazzaville et Kinshasa, les deux capitales les plus rapprochées au monde, partagent depuis plusieurs années un accord sur la traversée des ressortissants des deux pays d'un bout à l'autre. Il n'existe pas de vol de ligne reliant les deux Congo, vous n'avez que dix minutes à perdre au bord du fleuve pour passer d'un Congo à un autre Congo. Suivant les accords établit depuis des années, les ressortissants des deux Congo n'ont pas besoin de la carte de séjour et moins encore besoin d'un visa pour séjourner dans les deux Congo. Les voyageurs doivent obtenir un permit d'entré (Laisser passer) dans leurs pays respectifs valable pour un an.

Cet entendement dure depuis des années, ils remontent à l'air Mobutu et n'a pas changé au cours de temps. Grâce à cet arrangement, des dizaines de milliers des Brazzavillois ont depuis traversé la rive afin de poursuivre leurs études supérieures en République Démocratique du Congo où ils avaient jusque-là bénéficié d'un statu égale aux autochtones. A vrai dire, les brazzavillois et les Congolais ne trouvent aucune différence dans leurs manière de vivre.

Non seulement qu'ils partagent la même langue, le lingala, et différentes dialectes comme le kikongo, une langue parlée dans la partie Ouest de la RDC, mais aussi dans la capitale Kinshasa. Il serait aussi difficile d'établir une différence entre un Brazzavillois et un Congolais sous l'angle morphologique. Les deux Congo avant la conférence de Berlin ténue en 1884, n'étaient qu'un seul Royaume, le Royaume Kongo.

Puisqu'ils existent désormais en deux Etats, le droit international exige que chaque pays adopte ses lois. Chaque pays est libre d'accueillir qui il veut sur son territoire conformément à ses lois et règlement régissant l'entrée et le séjour des étrangers sur son territoire. Mbata ya mokolo part, selon les autorités Brazzavilloises, de l'idée de sécuriser le pays car soit disant que celui-ci connait une montée de criminalité imputable aux ressortissants étrangers.

Rapprochées par la culture et l'histoire, sans le fleuve Congo et le défaut de la colonisation; Belge d'un côté et Français de l'autre, il n'aurait pas existé de Congo RDC et de Congo Brazzaville, mais plutôt d'un Congo tout court. L'opération Mbata ya Mokolo cible personnellement les migrants RD Congolais que les autorités Brazzavilloises disent être à la base d'un grand nombre des casualités dans le pays. Depuis 2010, Brazzaville souffre d'une fièvre interne qui trouve bien ses racines en République Démocratique du Congo, le ditphénomène Kulunaqui est une des conséquences du phénomèneenfants de la rueen RDC.

Beaucoup plus caractérisé par des actes de violences sur des individus, des fouilles systématiques, des pillages des biens des individus, le Kuluna est un régime de terreur dans la capitale Kinshasa. Depuis des années, des dommages matériels et humains ont été reporté dans cette affaire ditePhénomène Kuluna'. Les autorités Kinoise tentent bien que mal à mettre fin à un phénomène qui a bien enfoncé ses racines. Une pratique que ses enfants de la rue, connu ici sous le nom dechegues', un dicton lingala, considèrent comme leur gagne-pain.

Les femmes vendeuses en paient bien le prix dans les marchés de Kinshasa. Elles savent tous que le Kuluna est un évènement de masse, auquel les chegues viennent par dizaines, terrorisent le marché tout entier, et arrachent aux pauvres femmes leurs marchandises.

La police Kinoise avait lancée en Novembre dernier, l'opérationLIKOFI'; une répression qui consistait en la traque des Kulunas. Et depuis lors, le phénomène a baissé sa tension dans la capitale Kinoise. De moins en moins le Kuluna fait parler de lui dans la capitale, un succès pour la police Kinoise qui s'était décidée à en finir avec les Kulunas.

Si à Kinshasa les choses ont l'air de reprendre leurs tendances normales, à Brazzaville les conséquences sont bien pires. Selon les autorités, des actes de casualité sont reportés tous les jours dans la capitale. Les deux capitales les plus rapprochées au monde, partagent bien des choses en commun, comme un couple qui partage la même grippe. A Brazzaville aussi, ce phénomène se nommeKuluna', et ces briguant de la rue deschegues'. Pourtant, ceux qui opèrent à Brazzaville ne sont pas les Congolais de l'autre rive, ce sont des autochtones Brazzavillois, les Banas Mboka comme on dit dans les deux Congo.

Pour les autorités Brazzavilloise, le Kulunas à Brazzaville sont influencés par leurs camarades de l'autre bord de la rive. Certaines pensent que Brazzaville serait infiltrées par les Kulunas Kinois fuyant la répression des autorités à Kinshasa depuis le lancement de l'opérationLIKOFIpar la police Kinoise.

Un autre problème, c'est l'immigration excessive des Kinois à Brazzaville. Mais, ce problème est aussi partagé par les voisins d'en-face qui expérimente un flow excessif des Brazzavillois. Dans mon dernier échange avec un ami Brazzavillois, Ismaël Thombet, qui a poursuit ses études supérieures en République Démocratique du Congo, à l'Institut des Techniques Appliquées, ISTA; il m'a affirmé ce que pensent les Brazzavillois du Congo voisin.

Selon Ismaël, quand vous interrogez la majorité des Brazzavillois, ils vous diront que c'est en RDC qu'il y'a de l'argent, qu'il y'a de quoi vivre. Il dit que cela justifie l'entrée excessive des Brazzavillois à Kinshasa. Certains y partent pour s'installé, et d'autres pour leurs activités journalières. Le jugement est pareil pour les Kinois, bon nombre pensent trouver de quoi vivre à Brazzaville. Alors, ils traversent en masse pour une opération que les RD Congolais qualifient de "Kobeta Libanga'ou "se chercher". Les autorités de deux pays, s'étaient retenu jusque-là de céder à une quelconque prise des mesures sévères contre ceux qui ont leur survie liée aux deux bords de la rive. Cette alliance a existée, jusqu'à ce que Brazzaville lâche sa bombe atomique, Mbata ya Mokolo.

La décision du Congo Brazzaville d'expulsé les migrants irréguliers RD Congolais qui a conduite à des sévères violations des droits humains et à des déportations brutales, a de quoi être critiquée sur tous les fronts. La communauté internationale a été la première a dénoncé cette pratique qu'elle qualifie d'un abus des droits de l'homme. L'ONU pour sa part, a exigée à Brazzaville, l'arrêt immédiat de cette opération qui a mis à la porte plus de 40,000 migrants RD Congolais.

40,000 migrants ? Non, c'est un drame. Comme vous pouvez le constaté, tout pays dispose d'une législation et d'un législateur, comme quiconque le dirait, où est la place de la justice dans tout ça ? Il est de la compétence de l'immigration d'un pays de trancher sur le sort des migrants irréguliers non pas de la police. Face à cette répression brutale de Brazzaville, on comprend vite que la loi n'a pas été correctement dite.

Certaines autorités Brazzavilloise disent par exemple, que ces migrants expulsés ne disposaient pas de carte de séjour valable. Mais pourtant, selon les accords établis entre les deux pays, les deux populations ne nécessitent pas une carte de séjour pour séjourner dans l'autre bord de la rive. Un permit d'entré émit par les autorités de son pays d'origine valable pour un an est suffisant.

Même si l'opération semble gagner de l'ampleur à Brazzaville, ce ne sont pas tous les Congolais qui adhèrent à cette initiative de l'administration Sassou. Dans un article dénommé : Zoom sur l'opération Mbata ya Mokolo', paru sur le site internet brazza-news. Com, le rédacteur de l'article qui a bénéficié de plus de 1000 lectures, se dit indigné de la largesse avec laquelle cette opération a été menée pour causer autant des dommages aux RD Congolais vivant à Brazzaville. L'article déplore aussi le fait que cette opération ait ciblée personnellement les ressortissants RD Congolais qui se sont vu refoulé en masse, pendant que le score dans la même opération chez ceux des autres nationalités n'excède pas le deux pour cent.

"Nous suggérons à nos Frères de la RDC dont nous comprenons parfaitement la colère de ne pas s'en prendre au Congolais lambda qui n'est que victimes collatérales des bévues de nos dirigeants et de ne pas s'en prendre aux emblèmes du Congo Brazzaville au risque de perdre le capital sympathie que le peuple congolais les accorde dans ces derniers eux même victimes de la barbarie d'un pouvoir gérontocrate et incompétent qui ne pense qu'à s'éterniser au pouvoir...". Poursuit l'administrateur du site internet brazza-news. Com.

Du côté de l'opposition Brazzavilloise, le M. U. D. C, Mouvement pour l'Unité et le Développement du Congo', dénonce par l'entremise de son Secrétaire Général, monsieur Bienvenu Mabilemono ce qu'elle qualifie de tactique du clan Sassou pour s'éterniser au pouvoir à travers une modification de la constitution.

"... En clair, l'élément déclencheur de cette opération "MBATA YA MOKOLO" est cet assassinat crapuleux orchestré par Denis Sassou Nguesso lui-même et ses hommes et qui a été mis sur le dos des "bandits Zaïrois" pour des raisons de calculs politiques en vue de la modification de la Constitution.

L'autre volet caché de cette opération anti-Zaïrois est bien évidement de marquer les esprits (fragiles) et prévenir ainsi les populations congolaises que s'il (Sassou) est capable de frapper les "Zaïrois" qui les terrorisent et les tuent, alors ils n'en qu'à bien se tenir et le laisser modifier tranquillement sa Constitution. (...)". Détail Bienvenu Mabilemono, Secrétaire Général MUDC.

L'article intituléLa vérité sur la fameuse opération dite Mbata ya Mokoloqui porte les déclarations de monsieur Bienvenu Mabilemono a paru au 27 Mai 2014 dans MEDIAPART. Mediapart est une véritable bombe atomique Française, célèbre pour ses révélations surprenantes. En 2011, il faisait parler de lui à nouveau, dans la révélation de l'affaire Sarkozy-Kadhafi. Une affaire mettant en cause l'ancien homme d'Etat sur le financement illicite de sa campagne présidentielle de 2007 par le clan Kadhafi. Et tout récemment, la révélation de l'Affaire Cahuzac, ancien ministre délégué du budget de François Hollande, sur les comptes illicites à l'étranger.

Le gouvernement RD Congolais se sent bien humilier pour n'avoir pas été informé sur cette opération qui lui gonfle d'un coup de plus de 40,000 personnes. Comme nous l'avions dit au départ, la décision de Brazzaville a été unilatérale, sans consultation de la partie Congolaise. Pour la RDC, c'est un coup dur. Le pays se relève à peine de ses malaises de guerre à l'est du pays, qui lui ont tant fragilisé au début de cette année.

Le président RD Congolais, Joseph Kabila, a récemment échangé un courrier avec son homologue Brazzavillois, Dénis Sassou Ngguesso. Le contenu de la correspondance n'a pas été révélé, mais il n'ya pas de doute qu'elle porte sur cette affaire. A Kinshasa, les voix dans l'opposition se prononcent de plus en plus pour la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, dans ce qu'elle qualifie de non-respect des accords bilatéraux par Brazzaville.

En cas d'un chaos diplomatiques, les deux pays seront les grands perdants. D'abord en termes de sécurité nationale, le fleuve Congo qui sépare les deux pays est une matière très sensible. Le moindre boycotte politique d'un des voisins peut entrainer à des infiltrations des milices dans les deux capitales. Pour raison de maintien de la paix et de la stabilité dans les deux capitales, la coopération bilatérale entre ces deux a été l'une de plus garantie au monde depuis des années.

A part cet aspect, le chaos diplomatique viendra comme une punition pour plus de trente mille Brazzavillois qui poursuivent leurs études supérieures en République Démocratique du Congo. Pour toutes ces familles Brazzavilloises, répertoriées par dizaine des milliers, ces expulsions de masse dont elles risquent de souffrir leur tiendra instable pour longtemps. Est-ce que Brazzaville aurait un plan de réhabilitation de toutes ces familles ? Quand on leurs interroges là-dessus, ces familles choisissent bien de vivre à Kinshasa. "Kin, chance eloko pamba" disent les uns; ce qui veut dire qu'il y'a de la chance dans l'air à Kinshasa.

Depuis le début de ces expulsions, Kinshasa tire encore son calme. Un doué des politiques extérieures pourrait alors comprendre qui joue à l'ainé dans cette affaire. Kinshasa a définitivement pris la défensive dans cette histoire, même si tout dernièrement, il instaurait aussi un régime de visa obligatoire aux migrants brazzavillois.

Dernièrement, un député nationale de l'opposition RD Congolaise exigeait du gouvernement, l'instauration de l'opération, "Leki Tosa Mokolo" ou encore "Petit-frère, respect l'ainé". Une réponse qui consisterait en la traque des migrants étrangers en situation d'irrégularité, mais qui aurait pour cible principal les Brazzavillois qui sont répertorié à plus de soixante-douze milles. Brazzaville est une ville mesquine, serait-elle prête à avaler 72,000 refoulés ? Non, la proposition a été balayée d'un coup de main. Pour la République Démocratique du Congo, il faut à tout prix éviter une débâcle diplomatique, car le moment est très mal choisi pour sa situation interne.

Malgré les critiques, Brazzaville semble pourtant déterminé à mener cette opération jusqu'au bout. Tout récemment, pour avoir été auteurs de pratiques négatives préjudiciables à l'honneur de la police et n'avoir pas respecté les règles d'éthique et la déontologie de leur métier pendant le déroulement de l'opération "Mbata ya mokolo", lancée le 4 avril à Brazzaville, 17 agents ont été radiés des effectifs permanents de la police nationale. L'échantillon de six personnes a été présenté au public, le 18 avril 2014, lors de la cérémonie de port de galons et d'insignes, organisée à l'endroit des agents inscrits au tableau d'avancement du deuxième trimestre. En échange, la police a promue 112 autres agents pour avoir observé à la lettre cette opération. Mais, qu'est-ce qui pousseraient les agents à boycotter cette opération ? Les réponses sont multiples. Certains de ces agents peuvent avoir de la famille avec les Congolaises de l'autre bord de la rive, c'est une hypothèse. Tout comme, ils peuvent avoir leurs enfants et proches qui poursuivent leurs études supérieures en République Démocratique du Congo.

Interrogé à ce sujet, la plus part des musiciens RD Congolais choyés par le public Brazzavillois, ne souhaitent pas un durcissement de ton. Parmi ceux qui plaident pour une réhabilitation des relations, on trouve Fally Ipupa, leader de la cinquième génération de la musique RD Congolaise, et un de baobabs de la musique africaine actuelle. Les musiciens RD Congolais, appellent à un apaisement de la situation et à un retour au calme.

Les diasporas RD Congolaises à travers le monde affirment déjà leurs mécontentements. Dans les réseaux sociaux comme le groupe Facebook Kongo Lisolo, ainsi que dans les médias populaires comme congomikili. Com et voiceofcongo. Net, les RD Congolais de la diaspora appellent à une réponse directe du gouvernement RD Congolais à ce qu'elles qualifient d'une violation grave des droits des migrants RD Congolais par les autorités Brazzavilloises.

Les diasporas RD Congolaises sont à craindre au moment des échauffements. Soucieux de leurs ressortissants au pays, ils n'hésitent pas à afficher leur colère en attaquant droit au nez les agresseurs de leur Nation. La peur aujourd'hui serait de voir les RD Congolais de l'étranger entré en jeu, car ils peuvent céder à des actes isolés contre leurs amis Brazzavillois, si jamais ce durcissement de ton se poursuit entre les deux pays.

L'un de dernier show case des diasporas RD Congolaises, c'est la traque de l'homme fort du Rwanda, Paul Kagame à Londre l'an dernier. Face à cette perte de patience dans tous les deux camps, il est nécessaire pour les deux pays d'harmonisés leurs politiques extérieures.
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L'auteur : Richie Lontulungu
34 ans, Kinshasa (Congo).
Publié le 16 juin 2014
Modifié le 12 juin 2014
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