| Les véritables Indiana JonesAventuriers turbulent ou voyageurs obsédés par un rêve : ce sont les cinq plus grands archéologues du XIXe siècle. Découvrez les véritables Indiana Jones !Johan Ludwig Burckhardt (1784-1817) – Le site : Pétra (Jordanie)
Cette fois Johan Ludwig Burckhardt se sait prés du but. Cette penser lui permet d'endurer l'accablante chaleur sous son turban et ses vêtements de Bédouin. Car Burckhardt l'européen, citoyen suisse former en Angleterre, se fait passer pour "cheikh Ibrahim", pèlerin musulman. Dans cette région désertique du sud de l'actuel Jordanie, un chrétien risque la mort en s'engagent dans les déserts hostiles sillonnés par des groupes de Bédouin. Pour s'aventurer jusqu'ici, il a fallu un guide musulman. Pour le convaincre, Burckhardt a expliquer qu'il souhaiter sacrifier une chèvre sur le tombeau d'Aaron. Car les musulmans croient que le compagnon et frère de Moïse a été enterré dans ces montagnes. Grassement payé, le guide l'a cru. Il s'est même chargé de prendre la chèvre tandis que cheikh Ibrahim porte l'outre d'eau, indispensable pour survire. Burckhardt était encore adolescent lorsque, passionné de lectures, il avait lu chez un ancien auteur grec, Diodore de Sicile, la description d'une cité prodigieuse appelée Pétra, perdue dans le désert des Nabatéens, un peuple de Bédouins qui avait fait fortune en assurant le transport de l'encens entre l'Arabie su sud et le monde romain, deux siècle avant l'ère chrétienne. Et voilà que, au sortir d'une gorge profonde apparaît soudain, aménagée dans la falaise, une façade magnifique qui ressemble a un temple avec des colonnes et un fronton. C'est Pétra, enfin, avec ses tombes somptueuses ! Il aimerait s'y attarder, faire des croquis. Mais il risque gros. Déjà son guide est soupçonneux :"tu n'es qu'un aventurier en quête de richesses, lui déclare-t-il. Je te tuerai plutôt que de te laisser filer avec le trésor !" Et Burckhardt se voit obligé de démentir, de mentir, et de repartir ainsi, les mains vides. Il mourra à peine cinq ans plus tard, au Caire, où il aura sa tombe. Comme un musulman.
Heinrich Schliemann (1822-1890) – le site : Mycènes (Grèce)
"C'est lui ! C'est bien le masque en or dAgamemnon, le chef légendaire des Achéens, c'est Grecs ; qui d'après Homère, prirent la ville de Troie !" Devant son épouse Sophie, Heinrich Schliemann est persuadé de tenir un objet mythique. Et de vivre un rêve de gamin. Fils d'un pauvre pasteur allemand, Schliemann n'est encore qu'un enfant lorsqu'on lui présente un tableau mettant en scène l'incendie de la ville de Troie. "Si elle a existé, cette ville ne peut avoir complètement disparu" déclara-t-il alors. Il rêve de la retrouver quand il sera adulte. Puis s'impose les nécessités de la vie. Prodigieusement doué pour les langues, il en apprend plusieurs en peu de temps, parmi lesquelles le russe. Etabli en Russie, il s'enrichi dans le commerce du bois. A 46 ans, le voilà millionnaire. Il décide de consacrer sa fortune et le reste de sa vie à réaliser le rêve de son enfance. Il voyage. Après un tour du monde, il se rend en Turquie, là où il pense que se situer les ite de Troie. Et là, premier miracle : avec l'aide de nombreux ouvriers, il retrouve le site de Troie sur la colline d'Hissarlik. Il porte maintenant ses recherche sur l'ancienne capitale du roi légendaire Agamemnon : Mycènes. Il en reste de belles ruines, en Grèce, dans la partie orientale du Péloponnèse. En se fondant sur le texte d'un ancien voyageur grec, Pausanias, il met au travail ses ouvriers sur l'emplacement de la place publique, l'agora, située presque a l'entrée de la ville, près de cette porte monumentale appelée porte lionnes. Autour de lui, on se demande ce qu'il peut bien espérer trouver dans le sous-sol de la place publique. Et c'est le second miracle : il trouve là de très anciennes tombes, datant de l'époque où Mycènes était une cité brillante près de trente-cinq siècles auparavant. Dans ces tombes : des masques en or, des bijoux, des centaines d'objets en or ! Hélas pour Schliemann, on sait maintenant que ce ne sont pas les tombes d'Agamemnon et de sa famille. Elles sont plus anciennes encore et leurs trésors font maintenant l'orgueil du musée archéologique d'Athènes.
Henri Mouhot (1826-1861) – le site : Angkor (Cambodge)
En avril 1858, Henri Mouhot s'embarque à Londres pour le royaume de Siam, l'actuelle Thaïlande. Ce naturaliste français, spécialiste des papillons, est envoyé en mission par des sociétés scientifiques britanniques pour explorer le bassin de Mékong, ce grand fleuve qui prend sa source dans l'Himalaya et traverse toute l'Indochine pour parvenir dans la mer qui borde le Viêt Nam. Au cours de pénibles marches dans une forêt profondes et humide, il entend parler de ruines mystérieuses appelées Onco par les indigènes. Réalité ou pure légende ? Mouhot reste sceptique car il saut combien est puissant l'imaginaire des hommes. Plusieurs fois, il a été conduit vers des ruines perdues dans la forêt, qui se sont révélées de peu d'intérêt. Mais, savant méthodique, il n'a jamais écarté la possibilité d'une découverte de choix. Par ce jour du mois de février 1860, suivi d'un ami missionnaire et de porteurs cambodgiens, il progresse dans une forêt où dominent ces arbres larges à racines, les fromagers. Dans les hautes branches vit toutes une population d'oiseaux exotiques et de singes : parfois, au loin, on entend le feulement d'un tigre. Mouhot oublie tout cela, tous les dangers courus, et même ses chers papillons, car vient d'apparaître une longue esplanade de pierre et, au loin, une véritable forêt de monuments. Bien qu'à demi ensevelis sous les fromagers, ils laissent voir une multitude de bas-reliefs sur les murs de ce qui paraît être des temples. Aucun doute : il est certain maintenant d'avoir retrouvé Angkor, capitale de l'empire Khner abandonnée depuis près d'un demi millénaire. IL restera là trois semaines à explorer les monuments, à multi^plier les relevés et les croquis. Dévoré par les moustiques, Henri Mouhot ne sait pas encire qu'il mourra bientôt, jeune encore, emporté par la malaria.
Austen henry Layard (1917-1894) – le site : Kalah (Irak)
Austen Layard peut se sentir fier de lui. Nous sommes en décembre 1845 et cet archéologue britannique se tient devant sa tente, dans un petit camp établi près du Tigre, non loin d'une colline appelée Nimroud par les Arabes. Selon les Bédouins, c'est là qu'un légendaire chasseur connu dans la Bible sous le nom de Nemrod aurait résidé. Layard, lui, pense, plutôt que ce monticule cache Ninive, l'antique capitale des Assyriens. Layard revient de loin. Sa jeunesse, il l'a pensée comme obscur gratte-papier chez un avocat de Londres – un boulot aussi ennuyeux que mal payé. Pris d'un ras-le-bol, il plaque tout et part aux Indes où un Anglais pauvre peut espérer faire fortune. Ses voyages l'emportent dans tout l'Orient, jusqu'à Mossoul (en Irak actuel) où sa rencontre avec paul-Emilie Botta change son destin. D'origine italienne mais naturalisé français, Botta est consul de France et grand amateur d'objet antiques. Il a entrepris les premières fouilles dans la région et y a déniché de jolies pièces. Layard saisit sa chance et obtient de l'ambassadeur d'Angleterre dans l'empire Ottoman les moyens d'entreprendre, lui aussi, des fouilles sur ce site. Il rêvasse donc sur son passé lorsque deux Arabes accourent pour lui annoncer une grande découverte. En hâte, Layard enfourche son cheval et galope jusqu'au lieu de la trouvaille. Là, dans une tranchée ouverte, trône la gigantesque statue d'un taureau ailé à tête humaine ? Une merveille qui atteste de la puissance assyrienne ! On trouve même deux, chacun de ces colosses ayant autrefois servi à encadre une portes monumentale. Par la suite, Layard comprendra qu'il n'a pas découvert Ninive, mais Kalakh, une sorte de Versailles assyrien. Il entreprendra ensuite des fouilles dans une partie du site de Ninive, déjà exploré par le Français Botta. Il aura la chance extraordinaire d'y retrouver un trésor de textes cunéiformes dans la fabuleuse bibliothèque d'Assourbanipal.
John Lloyd Stephens (1805-1852) – le site : Palenque (Mexique)
Après avoir longtemps voyagé en Orient, il ouvre un cabinet juridique à New York en 1836. Mais John Stephens est davantage taillé pour l'aventure que pour les plaidoiries. Il a eu l'occasion de lire le récit d'une expédition que Del Rio, un officier espagnol, a conduite dans les forêts du sud du Mexique et qui évoque une cité maya enfouie. Aussi troque-t-il l'Orient pour l'Amérique centrale, ferme-t-il son cabinet et convainc-t-il un dessinateur et un architecte anglais, Frederick Catherwood, de l'accompagner dans son périple. Comment imaginer que la forêt tropicale dans laquelle ils vont s'enfoncer, peuplées de fauves, de singes et d'autres bestioles venimeuses, ait pu être le berceau d'une grande civilisation ? Voilà l'énigme qu'il faut résoudre. Une fois en route, Stephens et son compagnon traversent des villages indigènes où ils embauchent guides et porteurs. Car, comme Stephens l'a écrit, sans guide, dans ces denses forêts, on peut passer à deux doigts d'un temple dérobé sans le voir. Après une nuit d'orage, ils quittent le village où ils ont pris du repos, avec des vivres pour plusieurs jours. Bientôt, ils pataugent dans la boue et marinent dans leurs vêtements que les rayons du soleil, dans cette forêt humide, ne parviennent pas à sécher. Soudain, "à travers les échancrures des arbres, ainsi que le rapporte Stephens, nous vîmes la façade d'un grand et élégant bâtiment dont les pilastres étaient richement ornées de figures." Ils ont découvert Palenque, l'une des plus vastes et riches cités mayas. Et il conclut : "Nous avions atteint la fin de notre"e long et fatigant voyage et le premier regard sur les ruines nous avait récompensés de notre peine." Son compère dessinateur saute sur ses crayons et croque tous azimuts. Ses dessins – magnifiques – illustreront l'ouvrage que Stephens publiera en 1841 sur ces Incidents de voyage en Amérique centrale, considéré comme livre fondateur de l'archéologie des Mayas. | | |
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