| Modi-Obama : la diplomatie du visaAccusé, poursuivi par les familles des victimes, NaMo était bannis d'entré aux USA depuis 2005 suite aux émeutes de 2002 au Gujarat entre sympathisants Hindous et Musulmans pendant qu'il était Chief Minister. Aujourd'hui, c'est le nouvel homme fort de l'Inde. Qu'arrivera-t-il aux relations Indo-Américaine ?Au 16 Mai 2014, le parti principal d'opposition Indien, Bharatiya Janata Party (BJP) sous l'égide de Narendra Modi (NaMo), son fameux Chief Minister au Gujarat, un Etat fédéré situé à l'ouest de l'Inde, remportait haut la main l'élection législative dans la plus grande démocratie au monde.
Avec un record historique de 283 sièges, jamais réalisé par un parti politique en Inde depuis plus de trente ans.
La constitution indienne, dans son article 61 fixe à 272 sièges la majorité absolue pour gouverner sans coalition, le parti est bien au-delà. Avec ses alliés du NDA (National Democratic Alliance), une coalition des partis de gauche, le nombre des sièges grimpent à 302, une majorité écrasante, séismique à la chambre basse du parlement Indien (Lokh Saba en Hindi).
Qu'est-ce que le BJP peut bien faire avec une telle majorité ? Le BJP peut former un gouvernement sans coalition, néanmoins une mesure de grâce dans une politique d'ouverture. Le BJP peut modifier la constitution sans toucher aux provisions intangibles.
Pendant que les messages de félicitation ne cessent de s'accumuler, de la Russie au Japon, les Etats Unis ont bien du souci à se faire. Mais, pourquoi ce souci ? La réponse peut se trouver dans ce que les Indiens qualifient aujourd'hui d'une politique, à la va-vite Américaine.
En 2002, le clash entre les nationalistes Hindous et les musulmans dans l'Etat de Gujarat à l'ouest de l'Inde, où Narendra Modi était à l'époque le Chief Minister (CM), avait selon un bilan toujours non officiel, causé la mort de plus de 2000 musulmans et bien des dommages matériels. Entant que commandant-en-chef, NaMo (Narendra Modi en terme populaire) était accusé d'avoir été passif en laissant couler les émeutes sous un regard d'impuissance. Certaines sources voir même l'accusaient d'avoir perpétré lui-même ces émeutes, lui qui s'affirme sans tabous être un nationaliste Hindou.
Sa passion extrême à l'Hindouisme lui était reprochée, un comportement moins approprié pour un Chief Minister selon les uns. Un cas sur le cautionnement des violences communautaires était finalement ouvert en justice contre lui par les familles des victimes fin 2002. La position du BJP sur ce dossier n'a jamais chagé, et selon les ténors du parti, l'affaire était politiquement motivée. Elle était voir même, sponsorisée par le parti au pouvoir de l'époque, le Congrès.
Les Etats Unis en 2005, toujours dans une politique à la va-vite, bannis NaMo l'entré sur le territoire Américain, lui retirant son visa gratis. Cette mésure prise par Washington durera longtemps. Mais, pour un leader d'une aussi grande posture, le choc était loin d'être consommer pour les Indiens qui qualifient à l'époque les actions de Washington d'une humiliation. Où sont les astraunautes pour lire le temps...
Des sources non citées indiquent que Narendra Modi se serait sentit persécuter par les Américains. Un sentiment pas très agréable en politique.
C'est au début de la campagne électorale que le leader charismatique Advani, un des pères du BJP proposait au parti de faire de NaMo sont candidat Premier Ministre. Jouant sur la popularité de NaMo qui n'a fait qu'accroitre au fil de temps malgré l'embargo Américain, le BJP introduisit officielement NaMo comme son cheval de troie. En Inde, Narendra Modi est un homme largement soutenu dans toutes les sections de la société. Son ascention d'une vie misérable, né d'un père vendeur ambulant de thé, jusqu'à devenir un maître batisseur a de quoi séduir une population où plus de la moitié vit sous le seuil de la pauvreté. Pour les hommes d'affaires, NaMo c'est le Mister fix it Indien. Le développement rapide du Gujarat, un Etat de l'Ouest de l'Inde, sous le leadership de NaMo a servit de leçon à tout une Nation. Son attitude ouverte au micro entreprise et à l'emploi des jeunes, rouvre un regard prometteur sur l'Inde.
A deux mois des élections, les sondages devenaient de plus en plus clair que NaMo et le BJP remportaient les législatives. Et pendant ce temps, le grincement des dents commence à Washington. L'administration Obama lèvera finalement l'embargo sur le visa, qui probablement pousse l'ambassadrice Nancy Powell à presenter sa démission à Obama quelques jours suivant. Une accumulation des faits qui témoigne que Washington avait bien compris que NaMo n'avait aucune chance de perdre cette législative. Toujours durant ce même mois, la Court Suprême de Justice de l'Inde jugeait Narendra Modi non coupable, et l'affaire était classée sans suite. Un tournant dans l'histoire...
Dans une comédie diffusée au mois de février sur NDTV (New Delhi Télévision), une des chaines populaires de la capitale, on montre Narendra Modi qui se rend à mainte reprise à l'ambassade des USA à New Delhi pour un visa qu'on lui refuse à chaque fois. A la dernière tentative, le consulat grave finalement un message sur son application : 'Les USA ne soutiennent pas les violences communautaires'. Une sorte de : Nous ne cautionnons pas les criminels'. Déçu de voir ce message, l'homme ne se rendra plus jamais.
La deuxième partie de la comédie montre l'ambassadrice Nancy Powell rendre visite à Narendra Modi, lui apportant la bonne nouvelle sur la levée de l'embargo sur le visa dont il a souffert durant plus de huit ans. Pendant que l'ambassadrice Nancy Powell lui tend le communiqué, celui-ci la regarde d'un œil très sceptique.
Ces petites scènes décrites dans une comédie de moins d'une minutes semblaient ce pendant reprendre toute l'affaire à trois mois du verdict.
Après sa victoire aux législatives, les questions se posent sur ce que pourra devenir les relations entre les deux pays. On ne sait toujours pas dire si NaMo sera objectif ou subjectif. Qu'est ce qui arrivera si Air India volait à l'Orient plutôt qu'à l'Occident ? On s'inquiète sur ce que peut devenir des relations déjà tendues entre les deux pays depuis l'inculpation de la diplomatie Indienne Devyani Khobragade dans une affaire de maltraitance de sa bonne aux USA, sans prise en compte du côté des Etats Unis de l'immunité diplomatique de la diplomate. Toute cette série des drames diplomatiques, pousse les Indiens à croire que les Américains ne paient aucun respect au corps politique Indien.
Dans le plus horrible de rêve qu'ils fassent, les Etats Unis ne peuvent pas s'imaginer perdre la main sur le géant Inde, leur unique alternative pour contrer la puissante Chine dans le marché international.
"Washington prend acte de la victoire de Narendra Modi, il sera admissible pour un visa A1 une fois qu'il aura pris ses fonctions et formera un gouvernement". C'est ce que reporte Jen Psaki, la porte-parole du Gouvernement Américain dans une adresse aux médias au 16 Mai 2014. L'investiture de Narendra Modi comme premier Ministre est prévu pour ce 26 Mai 2014 dans la capitale New Delhi. La constitution Indienne stipule que le Prémier Ministre est la personnalité le plus important de l'Etat. Il est au coeur de toutes les actions, de la politique tant intérieure qu'extérieure du pays. Le président de la République regne mais ne gouverne pas, son pouvoir est réduit à l'émission des ordres militaires et à la dissolution de l'assemblée nationale, des résolutions auxquelles le Prémier Ministre peut toujours imposé son veto.
Ces paroles prononcées par Jen, qui sont évidemment la position du Gouvernement Américain, ont provoqué le mécontentement des électeurs qui accusent Washington de réduire son nouvel homme fort à un demandeur de Visa. Certains sympatisants du BJP qualifient ouvertement cette déclaration de Washington d'un sabotage.
La chaine de télévision Américaine CNN, dans son programme célèbre Amanpour, a balancé dernièrement un show sur Narendra Modi. Comme bien des gens, Christiane Amanpour se pose elle aussi la question de savoir si NaMo ne se formera pas en un second Vladimir Putin.
Il n'ya pas de doute, NaMo comme Poutine, est un action-man. Seul les Indiens savent le dire que le pays a besoin d'un homme fort comme Vladimir Poutine pour rallumer la flamme du Bharat à travers le monde et dans la scène internationale. L'Inde se veut un homme fort, avec des mots qui bercent mais aussi qui chocs.
D'ailleurs, NaMo l'a bien dit dans son discourt de victoire : Si tu me respectes je te respecterais. Des mots durs qui disent tout sur le nouvel homme fort de l'Inde. Le Kremlin pour sa part, reste convaincu sur une bonne coopération avec l'Inde pour les cinq années à venir. C'est en tout cas, ce qu'expresse Vladimir Poutine dans son adresse au BJP et Narendra Modi au 16 Mai 2014. | | |
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