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Mon bilan de l'année

L'espoir c'est une bougie dans le noir... Rien n'est impossible quand on y met du sien, je l'ai appris grâce à eux...


Cette année j'ai passé les 10 mois les plus enrichissants de ma vie. J'ai appris à apprécier à nouveau les petits plaisirs du quotidien grâce à un emploi auprès d'une population de polyhandicapés (personne à déficience mentale et motrice). C'est inimaginable à quel point ce qui semble être banal pour nous prend une toute autre valeur lorsque nous suivons cette population au quotidien. Rassurez-vous je ne vais pas vous décrire chaque journée passé auprès d'eux, je me contenterai de quelques anecdotes, ces moments qui m'ont particulièrement marqués, ces moments que je ne veux pas oublier, ces moments qui m'ont fait grandir...




Une journée de pêche mémorable

Le week-end est particulièrement propice aux sorties comme certains résidents ont la chance d'avoir une famille qui a la possibilité de les accueillir. Ce week-end là une journée chargée était prévue : départ a 16H du foyer pour aller à l'étang de pêche à 10 minutes de route puis retour au foyer pour un repas dans la grande salle à manger à l'occasion d'une remise de médailles. Quelques collègues et moi avons emmené environ 6 résidents dont C. Sans qui cette histoire n'aurait pas lieu d'être. Nous sommes arrivés les derniers étant donné que la population des autres foyers ne fait pas de sieste l'après midi. La partie de pêche avait déjà débuté lorsque soudainement C. Me fait de grands signes. Mon collègue m'explique alors que son frère, faisant partie d'un autre foyer, est présent. J'accompagne donc C. Voir son frère de l'autre côté de l'étang. Après quelques photos de famille C. Et moi nous asseyons à côté de son frère qui était entrain de pêcher. Nous regardons tout trois le bouchon lorsque, ça y est, un poisson a mordu. Le frère de C. Lutte pour le ramener au bord et là... C'est le drame ! Je vois le poisson arrivé tout droit sur la tête de C. ! Je la regarde avec sa petite moue étonnée et nous explosons tous les trois de rire. J'ai souvent assisté à des parties de pêche mais les adultes se prennent trop au sérieux. Voir les sourires des résidents lorsqu'ils ont une touche, voir le visage de C. Après avoir été attaquée par le poisson, la revoir dans ma tête passer 10 minutes à nettoyer son appareil auditif alors qu'il n'avait rien... Tout cela a rendu cette journée inoubliable à mes yeux.


Une phobie dérangeante...

S. Est une résidente du logis où j'ai débuté. A mon arrivée, petit topo de la part des collègues : S. A 29 ans, elle est au foyer depuis 10 ans dans différents logis, a fait un court séjour en psychiatrie, n'aime vraiment pas la douche, le brossage des dents ou aller aux toilettes, s'est attaqué aux résidents (strangulation), aux éducateurs (coups multiples)... En gros il ne faut pas la contrarier. Mais le problème c'est que je suis du genre à tenir tête, à ne pas céder aux caprices par peur. Dès ma première semaine, j'ai pu constater à quel point elle n'aimait pas la douche, elle s'est mordue puis a essayer de me taper. Rebelote pour la fin des repas où elle est censée aller aux toilettes puis se brosser les dents. J'ai donc attendue de la connaitre un peu mieux, me suis rapprocher d'elle jusqu'à ce qu'elle me fasse confiance. J'étais devenu un peu sa chouchou non sans réussir à éviter tous les "clash" dont je suis ressortis avec quelques bleus et griffures. Petit à petit j'ai réussi à lui faire prendre des douches mais attention on ne mouille pas les cheveux ! S. Se traine mais vient jusqu'à la douche, puis S. Accepte le shampoing et finalement 4 mois plus tard environ S. DEMANDE des douches et a accepter même le bain ! Elle fait beaucoup moins de caprices, ne frappe plus les autres résidents sans raisons apparentes. Un jour, alors qu'un autre résident commençait une crise d'épilepsie. Il était agressif et m'avait attrapée par surprise alors que je lui servais à manger. S. A fait diversion en jetant son assiette et j'ai pu profiter de ce moment pour me dégager.
Après un certain âge on ne pense qu'à conserver les acquis car l'apprentissage est bien plus long pour cette population. Rien est impossible, il ne faut pas baisser les bras et y mettre du sien voilà ce que m'a appris S.


Je ne sais pas si pour vous cela prend la même valeur que pour moi. Je pense qu'il faut le vivre pour réellement en apprécier la valeur mais j'espère avoir réussi à vous arracher un sourire ^^
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Re: Mon bilan de l'année
Posté par toxictwins le 06/02/2010 20:33:56
Un sourire oui : objectif atteint! :)
Tout d'abord, j'aime beaucoup ton style d'écriture, il est simple mais efficace, tu ne fais pas de détours. Tu attends sûrement que l'on parle du fond et non pas de la forme, mais je tenais en premier à te remercier pour cela (car l'écriture doit plaire & instruire).

Sinon, évidemment, ton article est très interessant, quoique court ce qui n'est pas pour déplaire.
Il permet en effet de se rappeler qu'il faut être patient. Et surtout avec les handicapés, ce sont des humains et non pas autre chose, il ne faut donc pas baisser les bras comme tu dis parfaitement et avoir confiance en eux, ils réussiront!

Merci, c'était très agréable.
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L'auteur : Alexandra Kimm
36 ans, Hilsenheim (France).
Publié le 01 février 2010
Modifié le 17 janvier 2010
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