| OM : Chronologie d'une crise perpétuelle (1996-2008)Peut-on expliquer rationnellement que l'OM soit toujours en "crise" ? Quelles erreurs, volontaires ou non, ont commis les dirigeants successifs depuis 1996 ? Ceci est le récit de la vie d'un club qui génère encore la passion derrière lui tandis qu'il ne gagne plus rien, un club où la politique commerciale a totalement pris le dessus sur le secteur sportif.Au tiers de la saison 2007/2008, tel un vulgaire marronnier journalistique automnale le thème de la "crise à l'om" remplit les colonnes des journaux : 19e de la ligue 1 après 13 journées et ne totalisant que 11 points (deux victoires seulement !), ayant déjà fait sauter le fusible de l'entraineur (le malheureux Emon) le club, n'est il est vrai pas dans une bonne passe. Cependant faut-il encore s'en étonner ? Mérite t-il l'engouement qui lui est porté à travers tout le pays et plus encore ? L'OM fait vendre et intéresse c'est un fait indéniable. "Qu'on l'aime ou non ce club ne laisse pas indifférent" m'a lancé récemment un ami, supporter aveugle lui-même de ce sketch médiatique qu'est devenu l'OM. Effectivement on s'arrache l'OM et les places de stade qui vont avec lorsque le club se déplace dans notre ville mais le fait-on pour voir évoluer un club mythique ou plutôt pour être dans le coup et suivre le dernier épisode d'un mélodrame ?
"Qu'on nous laisse du temps", "Les automatismes vont s'affiner", les discours pour justifier les piètres débuts de saisons de Marseille se suivent et se ressemblent d'une saison à l'autre. Automatismes ? Mais le club n'a-t-il pas fini 2e lors de l'exercice 2006/2007 ? Ah oui c'est vrai qu'entre-temps ses dirigeants ont encore cru bon de réaliser de nombreux mouvements de joueurs avec en point d'orgue la vente de son meneur de jeu Ribéry au Bayern Munich.
Mais ne restons pas engouffrés dans cette saison 2007/2008 et remontons aux origines du crime si l'on peut dire. Contrairement à ce que de malhonnêtes historiens du ballon rond voudraient nous faire croire, l'OM a toujours été un club irrégulier. J'en tiens pour preuve qu'il apparait deuxième dans le classement des clubs comptant le plus de saisons en ligue 1 alors qu'il a quasiment 30 ans d'histoire de plus que le premier (Sochaux) et encore davantage sur les suivants. Il compte huit titres de champion (et non dix comme continuent à l'afficher les fanzines et drapeaux de supporters au sujet du palmarès) ce qui équivaut au total du FC Nantes et à peu prés à celui de l'AS Monaco. A la différence que ces derniers clubs (plus jeunes) ont remportés des titres régulièrement sur la période 1961-2001 tandis que l'OM les a quasiment trustés sur deux époques (1970-1972 et 1988-1992). Le cas de Nantes est particulièrement exemplaire puisque le club de Loire-Atlantique, promu lors de la saison 1963/1964 fut champion dés l'année suivante et sortit régulièrement à partir de là des générations exceptionnelles (1973,1977,1980,1983,1995,2001) fruit de leur centre de formation. S'il est descendu en ligue 2 au terme de l'exercice 2006/2007, ce club était celui à la plus grande longévité et régularité en ligue 1 ce qui n'est pas le fort de l'OM qui à chaque tournant de son histoire eu besoin de purgatoires en division 2 ou de traversées du désert pour pouvoir se reconstruire. Au total le club a connu quatre périodes en division 2 (1959-1962 ; 1963-1966 ; 1980-1984 ; 1994-1996) notamment suite à sa descente la plus inattendue lors de la saison 1979-1980 où il finit dernier de première division avec un effectif composé de douze internationaux, de "stars" comme on commençait à les appeler à l'époque, si ce n'est que le club avait alors perdu son âme et s'en remit aux minots pour remonter en 1984.
La gestion contestable de la remontée
S'en suivit la période de gloire sous la présidence Tapie (1986-1994) avec le dénouement que l'on sait (champion d'Europe mais relégué en division 2). Lors de la saison 1994-1995 l'OM doit retrouver la simplicité et faire face aux départs de la majorité de ses stars, Tapie va lui aussi partir progressivement et le club s'appuie alors sur une équipe modeste. Champion de D2 dés 1995, le club doit purger une saison supplémentaire en raison de la suspension infligée par la ligue et il remet le couvert l'année suivante, terminant 2e derrière Caen cette fois-ci. Les titulaires sont alors de modestes joueurs au niveau national comme Bruno Germain, Michel De Wolf, Hamada Jambay ou même Joël Cantona au milieu de terrain qui n'a en commun avec son frère que le nom. Lors de ses deux années en D2 le club est porté par un coup de génie du recrutement : l'arrivée de l'Irlandais Tony Cascarino, repéré notamment à la world cup 1994, il va marquer 61 buts en deux saisons et devenir le chouchou du vélodrome.
C'est à partir de là, que se sentant sans doute investi d'une mission de reconquête immédiate le club va péter les plombs pour la première fois de son ère post-Tapie. Au lieu de capitaliser sur le groupe de la remontée et de se repositionner progressivement dans le giron du football Français l'OM affiche des ambitions démesurées et le mot "titre" est même évoqué sous couvert de boutades. Les principales recrues estivales sont Pedros, Letchkov et Gravelaine : des joueurs connus pour leur fort caractère mais cela ne va pas s'arrêter là, l'OM se paye le gardien-star de l'équipe d'Allemagne à l'Euro 1996 Andreas Köpke. Autrement dit des titulaires en puissance qui n'accepteraient pas d'être mis de côté au profit de joueurs provenant de division 2. Ce qui aurait dû être une saison de transition sereine va se transformer en saison de toutes les pressions. Une victoire illusoire en match d'ouverture contre Lyon (3-1) renforce ce sentiment de puissance. Mais sur le long terme la mayonnaise ne prend pas dans une équipe comptant plus de dix nationalités différentes dont certains joueurs à la cote très surfaite comme les deux défenseurs Italiens Malusci et Franceschini. Le groupe se scinde naturellement en deux voire en trois et les anciens ayant contribués à la montée ne se retrouvent plus dans ce patchwork d'équipe qui a perdu son âme. Comme un symbole, l'ex-héros Cascarino ne parvient pas à mettre un seul but en D1 ce qui fera conclure aux dirigeants qu'il n'a pas le niveau, l'Irlandais signera à Nancy et au sein de ce club plus "familial" il retrouvera de sa splendeur et claquera ses 10-15 buts par saison.
Dans ce contexte, la revente du club fin 1996 au riche PDG d'Adidas Robert Louis-Dreyfus ne fait que rajouter à la confusion et à l'impression qu'il veut rapidement changer de dimension. 11e en fin de saison, place qu'on aurait jugé honorable pour un promu en temps normal mais insuffisant pour un club qui a voulu mettre la charrue avant les bœufs au nom de sa récente gloire, encore présente dans tous les esprits. D'ailleurs point d'intention de tempérer ces ardeurs dans la bouche du nouveau président du club (bientôt réduit à la simple fonction de propriétaire) qui déclare vouloir faire de l'OM "le Bayern du sud d'ici cinq ans". Dans un but de réoccuper de plein pied l'espace médiatique pour la saison 1997/1998 il fait appel au Pagnolesque Rolland Courbis pour prendre le poste d'entraineur à la place du discret (mais foncièrement plus compétent) Gérard Gili. Et cela marche ! Avec ses réseaux, Courbis attire des joueurs prestigieux tels que Claude Makalele et Laurent Blanc, qui sera mieux qu'un rempart en défense puisque aussi le meilleur buteur du club entre ses coups francs et ses pénaltys. En cours de saison ils sont rejoints par Fabrizio Ravanelli et Christophe Dugarry. Pourtant si sur le terrain le club franchit un pallier et aurait même pu rester dans la course au titre sans un effondrement inexplicable dans les dernières journées (4e au final), les méthodes en coulisses laissent à désirer et le club ne s'épargne pas des conflits extra-sportifs comme la mise à l'écart de Pedros avant son rocambolesque transfert à Parme ou des affaires douteuses comme l'arrivée de Ravanelli et les spécificités de son contrat (affaire qui ressortira au moment du départ de l'Italien à la Lazio). Bref malgré des transferts houleux et des inévitables clans dans un effectif abondant, le renouveau sportif du club prend le dessus.
D'ailleurs l'intersaison 1998 se veut plus modérée et le recrutement ne prête guère à contestation avec, en plus du maintien des joueurs ayant donnés satisfaction, les arrivées de Robert Pires, Daniel Bravo et Florian Maurice. Peter Luccin signe une arrivée fracassante avec un contrat de douze ans (il ne fera que deux saisons). Seul bémol alors, un clash avec Köpke devenu persona non grata depuis son mondial 1998 en demi-teinte et l'avènement de Stéphane Porato dans les cages. Par manque d'honnêteté envers son international Allemand l'OM se paye un nouveau conflit. Peu importe puisqu'en ce début de saison l'OM part en boulet de canon et Courbis a bien intégré que ce qui lui avait fait défaut la saison précédente c'était une meilleure efficacité offensive. Il a aussi l'intelligence à ce moment-là de procéder à un large turn-over qui permet, sans froisser la sensibilité des "stars", que tout le monde se sente concerné. Surtout il met en place un système très offensif avec le plus souvent le quatuor Pires-Maurice-Dugarry-Ravanelli qui est complété par l'entrée systématique en cours de match de Titi Camara. Les buts viennent de toute part et rapidement on comprend que tout sera possible avec cette équipe, la 3e journée offre à ce titre un retournement de situation déjà légendaire contre Montpellier au Vélodrome (0-4 à la mi-temps, victoire 5-4). Sur la scène Européenne le club s'affirme aussi comme un nouveau cador dans ce qui est encore la "vraie" coupe de l'UEFA. Toute la France ou presque se met à rêver que ce club qui a été le premier club Français à soulever la C1 soit aussi le premier à ramener la C3. Au fil des tours les qualifications se font de plus en plus laborieuses (Vigo en ¼ 2-1 ; 0-0 et Bologne en ½ 0-0 ; 1-1 grâce à un pénalty inexistant sifflé à l'extérieur) mais la finale est en vue. Pendant ce temps le championnat de ligue 1 n'a cessé d'être un chassé-croisé entre l'OM et Bordeaux (la dernière grande saison de D1 de l'avis de nombreux spécialistes) et les deux clubs ne quittent pas les deux premières places. A la veille de la dernière journée, Bordeaux compte un point d'avance et les deux clubs se déplacent chez des équipes du ventre mou qui n'ont plus rien à jouer, Paris pour les Girondins et Nantes pour les Olympiens. Le titre va balancer entre l'un et l'autre durant la soirée et choisit finalement Bordeaux lorsque Feindouno arrache la victoire à la dernière minute au Parc des Princes (2-3) alors que l'OM s'imposait à la Beaujoire (0-1). 2e avec 71 points et ceci en 34 journées puisque période où le championnat était repassé à dix-huit clubs, cela fera dire à Courbis que "on ne verra pas souvent un 2e finir avec ce total" bref le club aura était à son sommet l'année où il y avait du répondant. Et comment ne pas corroborer les propos de l'entraineur Olympien lorsque parfois le total de Lyon champion de France en 38 journées sera inférieur à celui de son club 2e en 1998-1999. En revanche on ne saurait adouber la thèse du "Contre l'OM les équipes font le match de leur vie donc on ne joue pas le même championnat que les autres". En effet si l'OM ne remporte pas le titre cette année-là la cause est surtout un match charnière qui l'a vu se faire laminer chez son adversaire direct en Gironde (4-1 au Parc Lescure).
En finale de l'UEFA contre Parme le rêve tourne court et le club qui devait faire face à de nombreuses indisponibilités et suspensions s'incline lourdement (0-3) et doit donc se contenter d'une nouvelle place d'honneur et des médailles d'argent qui vont avec.
Mauvais choix de courbis et associations incompatibles de dreyfus
Une saison à la Poulidor en somme mais quel ascension tout de même pour un club qui revenait de D2 depuis trois ans ! Croiriez-vous que c'est ça qu'allait se dire le propriétaire Louis-Dreyfus ? Oh que non il lui vient l'idée insensée d'aller chercher un administratif ne connaissant rien au football pour travailler en collaboration avec Courbis. Ce personnage répond au nom de Yves Marchand et il devient tout bonnement le président délégué du club, comprenez par là que Dreyfus s'exonère de ses responsabilités et croyant le club entre de bonnes mains se contente d'aligner l'argent sans contrôler son entreprise. Courbis, c'est bien connu est davantage un super manager/gérant dans un club qu'un pur entraineur, il laisse le plus souvent la charge du terrain à son adjoint Jacques Vankershaver et à lui le portable, le recrutement et les négociations diverses. Or Marchand vient empiéter sur ses plates bandes et ralentit le développement du secteur strictement sportif au profit des infrastructures. Faut-il y voir une causalité, toujours est-il que c'est à ce moment là que Courbis procède à des choix étonnants avec en premier lieu le renvoi pur et simple de Laurent Blanc âgé de 33 ans sous prétexte de préparer l'avenir (depuis Courbis a avoué s'être gravement trompé sur ce point). L'international rejoint l'Inter Milan pour la somme pour la moins curieuse de 18 Millions de Francs au vu de la dimension du joueur (à titre comparatif le supposé génie Brésilien Denilson a rejoint la saison précédente le Betis Séville pour 200 Millions de Francs et Sonny Anderson rejoint Lyon à l'été 1999 pour prés de 120 Millions de Francs). L'impression d'avoir bradé un des piliers de l'équipe de France sera renforcée par les belles saisons qu'il effectuera ensuite en Italie et dans une moindre mesure à Manchester United. Ce transfert n'est que le début de choix chaotiques tel le recrutement de Bakayoko en attaque, l'Ivoirien constituera pour les dirigeants un véritable casse-tête lors des tentatives de revente à chaque intersaison. Autre bizarrerie, l'arrivée de Lamine Diatta au début de l'été pour 27 Millions de Francs (oui oui) puis sa revente quasi immédiate pour 1 million de Francs de moins. Quant au remplaçant de Blanc, ne croyez pas qu'il viendrait du vivier local il s'agit d'un improbable défenseur Argentin (Berizzo) qui se mettra rapidement tout le Vélodrome à dos. Le championnat démarre péniblement : après une victoire inaugurale devant le promu Sedanais (3-0) le club enchaine quatre résultats nuls contre des équipes modestes tels Le Havre ou Bastia. L'OM, dans sa pure tradition sera poussif toute la saison en championnat et capable de coups d'éclats en Europe. La récente réforme lui a permet de participer à la ligue des champions en tant que 2e du dernier championnat Français et la première phase de poules se passera relativement sans embûche avec comme sommet une victoire sur Manchester United au Vélodrome (1-0). En championnat le club se montre capable de remporter de "gros" matches comme en témoigne son succès au Parc des Princes (0-2) mais n'enchaine aucune série de bons résultats. Il reste cependant au contact des poursuivants d'une équipe de Monaco qui prend rapidement le large, et pointe à la sixième place au soir de la réception de la Lazio de Rome en deuxième phase de poules de C1. La défaite (0-2) scelle le sort de Rolland Courbis qui selon les versions démissionne ou est viré.
La décision semble précipitée puisqu'aucune piste d'entraineur d'envergure n'a été étudiée pour le remplacer. C'est donc celui qui était alors entraineur de la réserve (CFA soit l'équivalent de la quatrième division) Bernard Casoni qui s'y colle. A partir de là se met en place ce que l'on appellera la règle de l'alternance entre entraineur à fort caractère et entraineur plus malléable. Les compétences de Casoni ne sont pas en cause mais il faut bien percevoir qu'à ce moment là il n'a pas l'étoffe pour relever le défi et qu'il lui sera dur de passer derrière Courbis. Comme de bien entendu dans ce genre de cas, les prestations des joueurs sont encourageantes pendant les deux ou trois matches suivants et on parle de "choc psychologique" ou de "déclic" mais entre fin novembre (arrivée de Casoni) et début janvier des nouveaux problèmes internes vont secouer le club et deux stars vont s'éclipser alors qu'elles juraient quelques semaines plus tôt qu'elles seraient fidèles au club. Ces deux personnalités sont Ravanelli et Dugarry, deux gros égos qui comme par hasard étaient contrôlés lorsque l'entraineur était un fort en gueule mais n'ayant désormais plus aucun mal à faire pression pour obliger le club à les vendre. Ainsi au mercato d'hiver Dugarry retourne à Bordeaux pour une somme modique tandis que Ravanelli rejoint gratuitement la Lazio bien que sous contrat, grâce à une clause tout bonnement hallucinante. D'une équipe de quasi galactiques la saison précédente le club passe la deuxième partie de la saison 1999-2000 avec une équipe au rabais dont le principal "joker" du mercato hivernal est Cyrille Pouget un attaquant au parcours jusque là très ordinaire et le défenseur Jean-Pierre Cyprien, ex espoir du foot Français qui n'a jamais confirmé au haut niveau. C'est là aussi le début d'une constante dans le concept de "joker" offensif du mercato hivernal devant sauver la maison OM, il sera le plus souvent les saisons suivantes soit un illustre inconnu (Koke, Sytchev, ...) soit un vrai talent mais sur le déclin (Nouma, Weah, ...). Une variante dans cette tendance, celle du "joker" offensif recruté en toute fin de mercato estival (Fiorèse, Moussilou). Bref le plus souvent le "sauveur" prête à rire et ne s'attarde guère plus de quelques mois sur la canebière. En guise de match de rentrée l'OM est atomisé à Bastia en coupe de la ligue (3-0) et sans la maladresse des attaquants Bastiais l'addition aurait pu être plus lourde. Au final seul quelques soubresauts permettent au club de terminer aux portes de la relégation cette saison là (15e avec 42 points) tel un festival offensif face au PSG au Vélodrome (4-1). Le club ne s'épargne pas non plus des affaires très médiatisées qui dépassent le cadre du terrain. Lors du match Marseille-Monaco, plus ou moins couperet pour le maintien, une agression a lieu à la mi-temps dans le tunnel d'accès aux vestiaires, les protagonistes sont Marcelo Gallardo le meneur de jeu Argentin de l'ASM et Christophe Galthier... Entraineur adjoint de l'OM. Des joueurs Olympiens auraient aussi étaient impliqués mais ça n'a pu être prouvé car... Il n'y avait pas de caméra ce soir-là dans le tunnel du vélodrome ! Etonnant quand on sait que le diffuseur Canal+ a comme marque de fabrique le fait de filmer au-delà du terrain. En tout cas l'arbitre fait un beau cadeau à l'OM ce jour là en expulsant les deux hommes sans le moindre discernement. Si un ramasseur de balles agresse un joueur adverse on expulsera donc les deux hommes sans distinction ? Le futur champion monégasque s'incline nettement (4-2) et la suspicion planera sur Barthez, l'ami de Casoni, pour sa prestation plus que moyenne dans les cages. Auparavant un autre incident d'importance avait eu lieu à Metz où Porato avait pété les plombs contre l'arbitre entrainant son expulsion puis avait surenchérit lors de son retour aux vestiaires en défonçant un panneau publicitaire à coups de pieds. Bref ces incidents en disent long sur le climat détestable qui a empoisonné le club lors de cette saison 1999/2000.
Casoni a eu du mal à composer avec ce groupe qu'il n'a pas vu naitre mais il se sent prêt à construire un effectif à lui pour la saison 2000/2001. On ne lui en laissera pas l'occasion. Dreyfus qui a suivi tout ça de très loin reconduit sa confiance à Yves Marchand dans le choix du futur entraineur tout en lui adjoignant un juriste, l'avocat Etienne Ceccaldi dont on ne sait encore aujourd'hui quelles ont étés les fonctions précises. "Diviser pour moins régner" pourrait être un proverbe déformé tout spécialement en hommage à Louis-Dreyfus.
Au milieu de ces deux fortes personnalités à la tête du club, l'entraineur se devait d'être un homme effacé, ce sera le rôle d'Abel Braga. Comme à l'accoutumée le recrutement partira dans tous les sens et le déficit arrivées/départs est particulièrement flagrant cette intersaison là : On laisse partir les derniers joyaux de l'équipe qui a obtenu la deuxième place en 1998/1999 comme Pires, Luccin et Maurice et on investit sur une paire de Brésiliens Marcelinho-Dill en attaque et sur un joueur sur le déclin au milieu comme Ingesson. A ce sujet ne manquons pas de rappeler la fameuse anecdote lors du pistage d'Ingesson qui était corrélé à celui de Denilson précédemment cité : Braga annonce à Marchand les possibles arrivées de ces deux joueurs et ce dernier en amateur éclairé du ballon rond (sarcasme) de se féliciter "de ses deux opportunités Suédoises". C'est bien cet homme qui a le destin du club en mains ne vous y trompez pas. En provenance de Paris, le détestable Jérome Leroy complète ce recrutement à la va vite. Quant à lui Bakayoko est conservé faute de propositions, il est le symbole de l'inconscience Marseillaise consistant à faire signer aux joueurs des longs baux quant il suffirait de les mettre sous contrat pour deux ans afin de se prémunir du cas où le joueur ne ferait pas l'affaire.
La saison sera encore plus chaotique que la précédente et à nouveau le club se sauve à la dernière journée d'une relégation en D2. Durant la saison Dreyfus se fera dicter ses décisions par la vindicte populaire au lieu de faire preuve de hauteur de vue, Braga ne passe pas l'hiver et l'ancien sélectionneur de l'Espagne Javier Clemente lui succède. Homme à poigne et aux conceptions de jeu peu spectaculaires il se heurte rapidement au rejet des supporters. Lors de la période hivernale Dreyfus réapparait en pleine lumière, il fait le tour des plateaux télés et la vérité saute aux yeux : Il n'est pas du tout au fait des dossiers. Un passage en particulier le ridiculise lors d'une émission de M6 lorsque qu'il semble découvrir en même temps que les téléspectateurs (et preuves à l'appui dans un documentaire) qu'un certain type de gens peu recommandables tournent autour du club. Début 2001 il se rend, sans doute pas innocemment, sur le plateau de la nouvelle émission de Bernard Tapie sur RTL9 ("rien à cacher"). L'ancien président historique se montre virulent envers Clemente et indique clairement qu'il n'est pas l'homme de la situation, le mal être actuel du club est par ailleurs largement évoqué. Prémédité ou non, influencé par les commentaires du café de commerce ou non mais toujours est-il que Tapie revient au club en avril 2001 sous une étiquette floue de manager sportif. Surtout pas endossé le rôle de président délégué il n'est pas fou le nanard ! Ce retour aura j'en suis sûr était balayé depuis longtemps de la mémoire des supporters au profit de l'image immaculé de la période historique 1986-1993. Cependant ne négligeons pas qu'il arrive en imposant sa loi et l'entraineur de son choix Tomislav Ivic (qu'il avait autrefois embauché et viré au cours de l'année 1991) pour les un mois et demi de compétition restant.
Retour de tapie : un mal pour un bien ?
C'est le début d'un grand ménage qui résume l'ère Tapie II puisque qu'entre avril 2001 et avril 2002 (date à laquelle on situe son départ) il sera procédé à 54 mouvements de joueurs avec là aussi son lot de sketches comme la vraie-fausse arrivée du buteur Brésilien de Porto Mario Jardel qui viendra repérer la commanderie (centre d'entrainement) et repartira le jour même. Mais en ce début de saison 2001/2002 le gag a lieu sur le banc de touche. Ivic s'en va pendant la préparation estivale pour officiellement des raisons médicales et est remplacé par l'ex-minot des années 80 José Anigo. Ce changement est promu comme un acte d'audace, comme un retour du pouvoir entre les mains de vrais Marseillais. Le discours fait long feu, Anigo est démis après une faible récolte de deux points en cinq journées et est remplacé... Par Ivic soudainement rétabli. Je vous laisse à vos suppositions sur les raisons de ce revirement mais il est évident que cela stigmatise un climat pas très serein dans la direction du club. D'ailleurs après avoir obtenu le départ de Marchand et Ceccaldi, Tapie trouve le moyen de rentrer en conflit avec Pierre Dubiton, un gestionnaire jusque là discret qui a acquis une dimension médiatique tout récemment. Dreyfus comme à son habitude ne tranche pas au plus vite et les invectives se poursuivent par presse interposée entre les deux.
Le recrutement part donc dans tous les sens et connait de nombreux ratés (Ibrahim Ba, Alfonso, Chapuis, ...) mais certaines bonnes surprises sont à noter à commencer par le nouveau gardien Vedran Runje, le Belge Van Buyten en défense ou Olembe au milieu de terrain. Seule star confirmée à signer, le défenseur international Franck Leboeuf alors sur le déclin à Chelsea. Le public commence alors à ne plus s'étonner des prestations laborieuses de son équipe. Dans un championnat d'une faiblesse criante (Lyon conquière son premier titre sur le fil devant Lens avec 66 points), l'OM mène un parcours ni bon ni mauvais, simplement quelconque et finit 9e avec la perspective peu reluisante d'une éventuelle place en coupe Intertoto pour la saison suivante. Ivic part une fois de plus en cours de saison et Albert Emon, voué à l'origine à assurer l'intérim, va finalement faire toute la deuxième partie de la saison sur le banc devant le manque de candidats au poste. Comme à l'accoutumée les jokers ont été sortis durant l'hiver il s'agissait cette fois des attaquants Lamine Sakho et Pascal Nouma. Malgré cela l'OM termine la saison dans la posture d'un anonyme, sentiment renforcé par le peu d'attraits médiatiques d'Emon.
Durant la saison les manœuvres en coulisses n'ont cessés de rendre le groupe encore plus fragile. Le remaniement de l'équipe dirigeante est déjà acquis autour du mois d'avril 2002 : Christophe Bouchet, journaliste et surtout ami de Robert Louis-Dreyfus prendra la présidence active du club pour la saison à venir, reste à lui associer un entraineur compétent mais financièrement abordable. Connaissant bien le milieu, Bouchet avait pu observer bon nombre d'entraineurs et son choix s'arrête sur Alain Perrin, en pleine ascension et ayant effectué une remarquable saison avec la modeste équipe de Troyes (5e au final). Avant même que l'exercice suivant ne débute, on note la complicité entre les deux hommes ayant pour conséquence que désormais le club ne parle que d'une seule voix.
Cependant le chantier qui se dresse devant eux est énorme. Il faut dégraisser l'effectif avant d'envisager tout recrutement. Le club est d'ailleurs sous la pression d'un contrôle de sa gestion par la DNCG si il ne remet pas les comptes à flot. RLD que tout appelle à vendre le club à ce moment-là, d'autant que son plan quinquennal de "Bayern du sud" est écoulé, refuse d'avouer son échec et bouche à nouveau les trous dans la caisse sans se soucier de ce qui les avait causés.
Plutôt que de s'égarer en promesses concernant l'arrivée de stars, la nouvelle direction du club se montre pragmatique et procède surtout à une réduction de l'effectif et à des ajustements. Exit les joueurs tapageurs tels Jerome Leroy qui signe, sans gêne aucune, à nouveau au Paris SG et affirme même que c'est le choix du cœur. En revanche c'est l'ère du recrutement de joueurs discrets et efficaces tels Celestini et Johansen au milieu de terrain. En attaque le manque demeure flagrant et le joker hivernal se nomme cette année là Sytchev. En somme le groupe est peu modifié et l'objectif affiché consiste en un plan de trois ans : saison de transition, qualification Européenne la deuxième saison et course au titre la troisième. Tout ira plus vite que prévu puisque l'OM arrache à la fin de la saison 2002/2003 une 3e place synonyme de tour préliminaire de ligue des champions et un Perrin réaliste se dit en off "que cela arrive peut être un peu tôt". Le club s'était même mis à rêver à mieux lorsqu'il a acquis le titre honorifique de champion d'automne à la fin des matches allers. Un peu de retenue semblait pourtant nécessaire au vu d'un des plus faibles total de points pour un leader à ce stade de la saison (34 points ex aequo avec Lyon). En fin de saison Lyon gagnera son deuxième titre avec un plus faible total que pour le premier (64 points) dans un championnat pourtant repassé à vingt clubs pendant l'intersaison donc comportant quatre journées de plus que l'exercice précédent. D'ailleurs les points noirs n'ont pas manqués lors de cette saison telle une tendance à perdre contre les "grosses" équipes. Mais le public est devenu moins exigeant et tolère sans emportements les deux corrections subies contre le Paris SG en championnat (3-0 au Parc ; 0-3 au Vélodrome) auxquelles il faut ajouter l'élimination subie aux tirs aux buts en coupe de France contre le même club de la capitale. Ce soudain relativisme Marseillais fera d'ailleurs réagir Tapie dans la presse "s'étonnant de la patience accordée à l'égard des nouveaux dirigeants" sous-entendant que lui n'y avait pas eu droit. Il s'attribue par ailleurs le crédit de la bonne saison d'ensemble de l'équipe composé pour l'essentiel de joueurs qu'il a recruté en 2001/2002.
Retour à l'instabilité généralisée
Le début de la saison 2003/2004 voit débouler un OM ambitieux sur la scène nationale et continentale. Le tour préliminaire de la C1 est une formalité devant l'Austria Vienne (1-0 ; 0-0) malgré une certaine frilosité au match retour mais la manne financière ainsi assurée permet de construire un groupe apparaissant très solide. A commencer par un coup de boost dans le secteur offensif : Steve marlet de retour en D1 après son escapade Anglaise, l'Egyptien Mido et surtout la révélation de l'étonnante équipe de Guingamp la saison précédente Didier Drogba. Avec la conservation de Sytchev et de Sakho dans l'effectif, c'est une belle palette de possibilités qui s'offre à l'entraineur pour composer sa ligne d'attaque. Il s'en est également fallu de peu pour que Bakayoko ne boucle une cinquième saison au club mais un accord intervient avec Osasuna alors que le championnat a déjà repris et que le pestiféré a même eu le temps d'inscrire le but victorieux à Guingamp pour la première journée. Le club doit aussi gérer le départ en préretraite de Leboeuf au Qatar. Ce coup-ci le coup semble avoir été anticipé puisque des contacts avec le grand espoir Français Philippe Christanval ont été pris depuis longtemps, seul souci le joueur rejoint le club handicapé par une blessure. Le milieu est lui aussi renforcé, Camel Meriem signe avec joie dans le club de la ville de son enfance. Le début de saison est dans la lignée de la précédente et le club semble avoir les armes pour jouer les premiers rôles. Tout juste est-il ébranlé par un cruel échec pour l'ouverture de la C1 à Madrid (4-2) où Perrin n'a pas hésité à employer une tactique ambitieuse qui a un temps déboussolé le Real Madrid. D'ailleurs le succès (3-0, triplé de Drogba) lors de la rencontre suivante contre le Partizan Belgrade leur laisse envisager une possible qualification.
Au mois d'octobre, un incident somme toute anodin va cependant gripper la belle mécanique : la grave blessure du second gardien Cedric Carrasso. Le club compte bien un autre suppléant en la personne de Benjamin Gavanon mais les dirigeants ont une autre idée en tête. Depuis plusieurs mois, Bouchet a pu comme tous observé le mal-être de Fabien Barthez devenu indésirable à Manchester United. Après une série de boulettes, le gardien de l'équipe de France a été écarté de l'équipe type et il sait bien qu'en cette saison qui s'achèvera par le championnat d'Europe des nations au Portugal son statut de remplaçant peut devenir problématique. Le sélectionneur Jacques Santini tient d'ailleurs un discours en ce sens : pour pouvoir prétendre à la sélection un joueur doit être titulaire dans son club. Et soudain la corrélation à priori peu évidente se réalise entre ces deux événements. Runje, gardien titulaire et irréprochable pour sa troisième saison consécutive voit d'un mauvais œil les tractations des dirigeants avec Barthez. Eux lui affirment qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter et que le grand club qu'ils veulent construire doit obligatoirement avoir deux "grands" gardiens. Les pourparlers s'éternisent autour d'une clause pouvant satisfaire tout le monde, les supporters sont partagés : d'une part la bonne chose que constituerait le retour de l'enfant du pays, celui qui accepta même de jouer un an en D2 en 1994/1995 alors que la génération championne d'Europe 1993 avait décampée, d'autre part ils sont contre la mise à l'écart de Vedran Runje qu'ils ont adoptés. En effet personne n'imagine sérieusement que la star Barthez s'assoira sur le banc en arrivant. Les médias ont vite fait de relayer le pistage du "divin chauve" qui met vraiment du temps à se conclure. Pendant ce temps l'équipe peut-être rendu mal à l'aise par ce climat entame une série de défaites cinglantes, Runje notamment commet des bourdes inhabituelles. A Strasbourg puis face à Lyon l'addition est lourde (4-1 les deux fois). Alors qu'il était jusque là sur la même base de points que la saison précédente l'OM plonge suite à un calendrier difficile qui le voit enchainer trois ténors au Vélodrome : Lyon, Monaco, Paris. Trois chocs, trois défaites auxquelles s'ajoute les deux revers à domicile en C1 devant Porto et le Real Madrid. Tandis que Perrin est de plus en plus menacé, Barthez arrive enfin officiellement. L'approche avec Runje se veut amicale mais rien ne résoudra cette crise dans la crise et ce dernier est le premier sur la liste des départs au marché hivernal. Concernant le licenciement de Perrin, Bouchet a tenu bon jusqu'à la trêve et avec le retour des matches contre les équipes de bas de tableau le club se maintient dans les cinq premiers à la fin des matches allers, parallèlement il obtient le billet de consolation pour la coupe UEFA en terminant 3e de sa poule de C1.
Après avoir recruté un élément par ligne au marché hivernal dont l'improbable attaquant Koke jusqu'alors remplaçant en D2 Espagnole et cédé de manière inexplicable (sous forme de prêt) l'excellent Van Buyten à Manchester City en échange de David Sommeil, le club repart de l'avant. Il se qualifie en coupe de France aux tirs aux buts face à Strasbourg en 1/32 grâce à un Barthez décisif, ce qui fait abusivement s'emballer les médias et le club même sur l'apport du gardien international. Plus tard il confirmera sa tendance aux boulettes qu'il a importé de premier league. Le retour au championnat est moins encourageant mais ne constitue qu'un revers somme toute anodin à Auxerre (2-0). Au moment où l'on ne s'y attendait plus, Perrin est démis de ses fonctions par la direction du club tandis qu'on l'avait maintenu au cœur de la crise. Officiellement c'est les prestations sportives qui sont en cause, une autre piste circulera cependant en interne durant les semaines suivantes il s'agirait du harcèlement sexuel que l'entraineur faisait subir à une secrétaire du club, qui aurait frôlé un dérapage plus grave. Toujours est-il qu'on peut voir objectivement et à l'instar du licenciement de Courbis fin 1999, que rien ni personne n'avait été approché pour lui succéder. D'où le retour au poste de José Anigo après son éphémère passage à l'été 2001. Le style tranche radicalement avec celui de Perrin, on retombe dans le cycle de l'entraineur copain, celui que les joueurs appellent "José" et non monsieur, celui qui réagit à chaud en conférence de presse et parle comme un supporter, sans aucune distance. Il a beau mettre un costard Anigo restera toujours le minot de 1984 et pas un meneur d'hommes. L'équipe se prend en mains pour le meilleur et pour le pire autour de meneurs émergents comme Habib Beye en défense, N'Diaye au milieu et l'incontournable Drogba en attaque. Le meilleur ce sera le parcours Européen qui parvient quasiment à faire oublier au public le pire, le spectacle indigent en championnat et dans les coupes nationales. Et aussi oublier l'importance que revêtait jusqu'alors l'affrontement avec le supposé ennemi Parisien. A nouveau trois matches entre les deux équipes et trois victoires Parisiennes comme la saison précédente dont une en 1/16 de coupe de France (1-2 au Vélodrome a. P), une série de 0-6 contre le club de la capitale qui donnera des arguments à ceux qui reprochent le manque de caractère de cette équipe. L'OM de cette saison là perd les matches à ne pas manquer et étonne lorsqu'il se retrouve en position d'outsider. Ainsi il s'impose par exemple à Lyon au soir de la 31e journée (1-2) alors que le club d'Aulas était archi-favori et ira chercher d'ailleurs son 3e titre consécutif en fin de saison. En revanche le club se montre incapable de se ressaisir pour accrocher une place Européenne dans les dernières journées, il ne gagne qu'un seul des six derniers matches et échoue à la 7e place. En coupe UEFA il parvient à trouver une unité avec le fameux adage qu'il n'a "rien à perdre", il ne croisera que des clubs roués aux joutes continentales à l'exception du 1/16 face aux Ukrainiens de Dniepropetrovsk péniblement écartés (1-0,0-0). Ainsi la pression n'est pas sur les Olympiens et tandis que la majorité du pays s'attend à chaque tour à l'élimination du dernier représentant Français en C3 il se débarrasse de ténors tels Liverpool (1-1 ; 2-1), l'Inter (1-0 ; 1-0) et Newcastle (0-0 ; 2-0) sous les coups de boutoirs de son arme offensive Didier Drogba. Mis en parallèle avec le remarquable parcours de Monaco en C1 (qui sort notamment le Real Madrid et Chelsea), c'est un véritable vent de renouveau qui souffle sur le foot Français de clubs qui place deux des siens dans les deux finales Européennes. La suite est bien connue et moins heureuse : Valence dispose, sans forcer son talent, d'un OM pas à la hauteur de l'événement (2-0). Le club ne capitalise pas sur le capital sympathie qu'à généré son parcours et ne fait guère illusion en pointant la sévérité de l'arbitre Italien Mr Colina qui a à juste titre expulsé Barthez en fin de première mi-temps pour un attentat sur un Valencian, provoquant pénalty et ouverture du score pour les Espagnols. Barthez va lui-même jusqu'à resservir l'épisode d'un pénalty sifflé par erreur contre lui par le même homme lors du France-Espagne de l'Euro 2000. Et le mot d'ordre repris de partout sera "ça méritait un jaune, pas un rouge, c'est une finale quand même ! Ca a faussé le match !". Comme si l'arbitrage d'une finale devrait se montrer plus clément au prétexte fallacieux de sauvegarder l'équité sportive ! Combiné à la désillusion Monégasque face à Porto (0-3) c'est le football Français qui pleure à l'aube de l'Euro 2004.
L'intersaison sera un des plus mouvementés du club qui pourtant en a pris l'habitude. Seule certitude à la fin juin-début juillet Anigo reste au poste d'entraineur (véritable choix ou économie salariale chacun en jugera) ainsi que Bouchet à la présidence. Ah oui une autre décision se veut certaine, celle de conserver Drogba, ce qui ne devrait pas être si compliqué pour un joueur ayant signé pour quatre ans l'été précédent. Les discours de "reconstruction" fleurissent et de "bâtir une équipe autour de Didier", mieux encore le mot "intransférable" est lâché à la vindicte populaire qui malgré son aveuglement sent une entourloupe poindre à l'horizon. Un seul homme, une seule proposition fait basculer l'édifice, celle émanant du président de Chelsea Roman Abramovich qui fait miroiter quelques 37 millions d'euros aux dirigeants. En mal de cash pour son recrutement qui peine à se lancer et devant gérer une masse salariale en hausse avec les retours de prêts de joueurs encore sous contrat (Chapuis, Fernandao, Sakho, Olembe, Tuzzio, ...), le club place quasiment le joueur devant le fait accompli et l'invite à rejoindre les Blues de Chelsea. Un parjure insensé jeté à la face des supporters mais qu'importe après tout puisque l'argent est là n'est-ce pas ? Que vont-ils donc en faire de cet argent ? On perd un attaquant de calibre international, sans doute faudrait-il le remplacer par un joueur équivalent, ce n'est pourtant pas ce que va faire le club qui prouve si ça devait encore l'être son manque d'anticipation. C'est tout logiquement que le public accueille avec réserve Habib Bamogo et Péguy Luyindula qui sont de simples "bons" attaquants de ligue 1. Mais les supporters ne sont pas au bout de leurs surprises au niveau du secteur offensif. Censé revenir tardivement de vacances l'Egyptien Mido a en fait négocié son transfert à l'AS Roma et entame un bras de fer avec une direction trop fébrile pour refuser une nouvelle manne financière.
En fait l'opération se clarifie au fil des jours et des transferts : détruire l'essentiel du groupe constitué par Perrin et notamment des joueurs accusés de lui être restés trop fidèles après son éviction. On retrouve donc dans la charrette des partants Celestini, Johansen, Dos Santos et même Van Buyten qui signe finalement à Hambourg. Le club cède aussi à la facilité de prêter les rares jeunes sortis du centre de formation tels Cicut et Dahou quant ce n'est pas pire à les céder pour rien à l'opportuniste Arsène Wenger d'Arsenal, ce sera le cas de Mathieu Flamini qui profite de failles administratives. Au niveau des arrivées, coups médiatiques garanties avec la signature du capitaine Parisien de l'exercice précédent Frederic Dehu en défense ainsi que celles au milieu de terrain d'Edouard Costa et de Benoit Pedretti que l'OM chipe sur le fil à Lyon. Plus énorme encore, le club s'adjuge les services du toujours vivace Bixente Lizarazu qui met fin à un exil de sept ans au Bayern Munich. Dans tous ces mouvements c'est les individus qui ont primés et le club semble avoir négligé le côté problématique de la signature de "stars" dans un effectif qui s'était ressoudé autour d'un parcours Européen la saison précédente. Mais si c'était niveau paillettes aucun souci, les noms claquent et les maillots blancs nouvellement ornés d'une croix parait-il "caractéristique" de la cité Phocéenne se vendent comme des petits pains. Alors que se passe t-il dans la tête des dirigeants quand sur le gong du marché ils choisissent de réaliser un dernier transfert houleux ? L'homme est controversée et ne faisait déjà pas l'unanimité dans son précédent club, il se nomme Fabrice Fiorèse. Un individu qui dans la dernière semaine du mois d'aout se répand en déclarations dans un magasine spécial PSG pour expliquer qu'il se voit "Parisien pour toujours", le même toujours qui, suite à son but victorieux lors d'un OM-PSG (0-1) la saison précédente s'était délecté de pouvoir "narguer ce public hostile". Et bien le voilà Marseillais le 31 aout et il veut rentrer dans l'arène par la grande porte, enfile le numéro de maillot qui était celui de Drogba et déclare "avoir retrouver une famille" (sic). Du point de vue d'un club, qui en plus de Luyindula et Bamogo pouvait compter dans le secteur offensif sur Marlet, conservé après un prêt et sur Koke le supposé talent en herbe l'opération ne paraissait pas de première nécessité. En revanche elle met à mal un effectif Parisien limité et c'est peut être cette volonté populiste de piller ce que la masse désigne comme l'adversaire numéro 1 qui a prévalu. Enfin, dernier "coup" réalisé par le club, l'arrivée du Japonais Koji Nakata (rien à voir avec le capitaine de la sélection Hidetoshi Nakata) dont les supposées qualités ne resteront connues que par lui seul puisqu'il sera fantomatique sur le terrain, peu importe là aussi puisque son recrutement a surtout pour but d'attirer le marché Japonais et que ce sera une complète réussite sur ce point.
Grâce à un calendrier clément qui le voit recevoir lors des deux premières journées, l'OM fait illusion sur ses capacités et signe deux succès. Cependant les accrocs vont faire très vite leur apparition à partir de la 4e journée où le promu Messin vient s'imposer au vélodrome (1-3) grâce à la performance éclatante d'un certain Franck Ribéry, à suivre... Début novembre l'OM stagne, après douze journées de ligue 1 il a un parcours décent mais ordinaire et insuffisant aux yeux des supporteurs (5 victoires, 4 nuls, 3 défaites) à qui on promettait monts et merveilles. Cependant les dirigeants ne sont pas encore chahutés et une semaine décisive se profile où l'OM rencontrera le PSG au parc le dimanche pour le compte de la 13e journée de championnat puis le rejouera à domicile le mercredi en 1/16 de la coupe de la ligue. Au parc le onze Olympien joue son va-tout et on croit longtemps qu'il va parvenir à stopper la série de défaites en cours contre "l'ogre" Parisien mais rien n'y fait, ni l'expulsion rapide d'Armand au bout de vingt minutes, ni l'alignement de Fiorèse en titulaire pour provoquer un déclic. Ce sont bien les individualités qui vont faire la différence mais elles seront Parisiennes : Une ouverture du score suite à une belle frappe enroulée de Pauleta et un but venu d'ailleurs d'Edouard Cissé font oublier la belle reprise acrobatique de Batlles qui avait permis l'espoir Marseillais (2-1). Le mercredi suivant c'est aux chants de "7-0 ! 7-0 ! 7-0 !" que le kop Parisien accueille les spectateurs du Vélodrome venus dans la conviction d'une réaction sans faille. D'ailleurs tout prête à croire que ce sera pour ce soir-là puisque l'entraineur Parisien Vahid Hallilhodzic a aligné une équipe B, ne considérant pas la coupe de la ligue comme un objectif prioritaire alors que son club connait un début de saison délicat dans l'ensemble. C'est donc la classe biberon Parisienne qui se rend au Vélodrome jouer ce match, épaulé par des recrues indésirables comme Ljuboja ou Boskovic. En face les Olympiens ne jouent pas à ce petit jeu et présente leur équipe type. Cela semble payer puisqu'au bout d'une demi-heure l'OM mène 2-0 et on a même droit à un coup franc direct de l'infortuné Pedretti (qui aura tôt fait de regretter son Sochaux de cœur). Tout va très vite se lézarder, à commencer par la réduction du score en toute fin de première mi-temps par Boskovic, le même homme se permet un lob sur Barthez en début de seconde mi-temps pour ramener les équipes à égalité. Dans ce contexte délicat Fiorèse fait son entrée et se fait huer des deux côtés, il n'a guère était convaincant depuis le début de la saison et sera rangé progressivement dans la case "indésirables". Le coup de grâce intervient à la 90suite à une mésentente Lizarazu-Barthez qui voit le ballon filait vers le but, accompagné d'un Bernard Mendy n'ayant plus qu'à le pousser aux fonds. Une défaite après avoir mené 2-0 et surtout une huitième de rang face au PSG ça devient trop pour des supporteurs qui demandent des têtes. La direction du club parvient à reporter l'ultimatum à la réception de Strasbourg le week-end suivant. L'échéance est retardé grâce à un succès peu probant sur le dernier du championnat mais le couperet n'en reviendra que plus vite suite à une véritable humiliation subie à Ajaccio (2-0), le comble étant que c'est un rejeté du club, André Luiz qui signe les deux buts. Le club prend acte de la situation qu'on se le dise et des décisions "radicales" seront prises les jours suivants promets-on. Jugez en plutôt : Anigo est démis de ses fonctions d'entraineur... Mais reste dans le secteur sportif pour épauler son futur successeur ; Emon assure une fois de plus l'intérim quelques jours avant que la perle rare soit recrutée sachant qu'on nous promet que des grands noms sont pistés ; Bouchet est démis de ses fonctions de président du club... Mais reste dans le directoire pour plancher à des solutions pour le club. Des choix très ambigus donc mais le meilleur reste à venir et comme souvent il est le fruit de Robert Louis-Dreyfus, celui-ci se rappelant qu'il était quand même l'argentier numéro un du club se décide à mener une sorte d'enquête sur le fonctionnement de son entreprise mais fidèle à sa conception du pouvoir il délègue la tâche à Louis Acariès, célèbre promoteur et manager... De boxe. Officiellement il s'agit d'un audit mené sur un temps illimité pour déterminer qui doit vraiment être le prochain président du club. A la fin novembre le club n'a donc plus de président à proprement parler mais concède quand même à nommer un président du directoire en la personne de Pape Diouf, l'ancien agent ayant rejoint le secteur sportif du club l'été précédent. Et l'entraineur dans tout ça ? Il a été trouvé là où on ne l'attendait pas, et il ne s'agit surtout pas d'un homme expérimenté des joutes Européennes, en fait c'est du mercenaire Philippe Troussier dont il s'agit. On se souviendra sûrement (ou pas) de lui dans quelques années comme de l'homme qui a cautionné la politique de la sélection du Qatar qui s'était lancé dans une grande opération de naturalisation express de joueurs étant barrés dans leur sélection nationale et leur proposait de revêtir le maillot Qatari à grands renforts de millions. Accessoirement il a aussi entrainé d'autres sélections Africaines comme l'Afrique du Sud mais n'a quasi pas de références en clubs. Toujours est-il qu'on parlera "d'effet Troussier" lorsque suite à son arrivée le club enchaine deux victoires contre Nantes et Caen et inscrit à chaque fois trois buts. Son mérite sera d'aplanir le groupe et de rester stable dans l'effectif alors que le mercato hivernal ouvre ses portes, il aura aussi su doucher l'égo des "stars" laissant à plusieurs reprises Pedretti et Lizarazu dans les tribunes. Un seul départ mais de taille lors du mercato : celui de Bixente Lizarazu qui a eu beau jeu d'évoquer une incompatibilité relationnelle avec le nouvel entraineur pour retourner fissa au Bayern Munich et y finir sa carrière. S'il n'y a pas de doutes sur le fait que Troussier a bien bousculé le défenseur international dans ses certitudes, le prétexte demeure bon pour fuir le guêpier Marseillais, cette machine à broyer les talents qui a si souvent fait ses preuves. Les résultats du moment apportant la légitimité à Troussier il n'aura pas non plus à affronter la défiance des supporteurs. Cependant il est cueilli à froid à la reprise de janvier par une élimination en coupe de France contre Angers, pensionnaire de ligue 2 et de surcroit au Vélodrome (2-3). Le championnat ne fait pas longtemps oublier cette saison poussive et après des bons mois de janvier-février ponctués de six victoires en sept matches, le club va couler à pic. Au soir de la 27e journée il se montre incapable à domicile de battre l'archi dernier Istres (1-1) et ne s'imposera plus qu'à une seule reprise lors des onze journées suivantes. Malgré tout, l'inconstance de la ligue 1 permet à l'OM de finir 5e et de pouvoir démarrer sur la grille de départ de la coupe Intertoto l'été suivant. Troussier ne souhaitait pas la jouer mais qu'importe puisque voilà qu'il n'est même plus aux commandes à l'orée de la saison 2005/2006, on rappelle l'ancien Jean Fernandez pour mener la barque. Ephémère entraineur de l'équipe de rêve sous Tapie 1er, l'homme espère s'inscrire dans la durée cette fois-ci. Le club donne des signes encourageants tel la fin du suspense pour la fonction de président qui revient définitivement et officiellement à Pape Diouf qui dans les faits l'était déjà.
Réputé modéré dans ses choix, l'entraineur Jean Fernandez va pourtant totalement démanteler l'ossature du recrutement de l'été précédent et alléger la masse salariale en se débarrassant de joueurs non utilisés depuis des années. Pour les bons joueurs s'étant simplement révélés incapables d'affronter la bouillotte Marseillaise tels Benoit Pedretti et Edouard Costa on trouve rapidement preneurs. Cela devient plus compliqué pour des joueurs sur le déclin comme Philippe Christanval ou Cyril Chapuis dont on choisit de résilier les contrats pour les libérer et se libérer d'une importante masse salariale. Pour d'autres encore on n'échappe pas à la traditionnelle flopée de prêts dont les Olympiens se sont faits une spécialité, c'est le cas pour Fabrice Fiorèse, ratage complet qui part se ressourcer au Qatar mais aussi pour Habib Bamogo, Koke et Rudolf Skacel, joueur sans envergure qui n'a pas percé en milieu défensif. Plus incompréhensible est la séparation avec des hommes au-dessus du lot la saison précédente tels Sylvain N'Diaye ou Laurent Batlles. Ce sera donc "une saison de transition" on ne le cache pas cette fois-ci et la déconstruction/reconstruction bat donc son plein. Côté arrivées, on nous promet la trouvaille d'un duo d'attaque flamboyant personnifié par deux Sud-Américains nommés Gimenez et Mendoza. Mamadou Niang recruté à Strasbourg est perçu dans un premier temps comme un attaquant de complément, il sera mieux que ça. Pour encadrer un effectif plutôt jeune, on réalise des bons "coups" avec les venues de joueurs libres de tout contrat tels Wilson Oruma et Sabri Lamouchi. Cependant le club, fidèle à sa légende recrute aussi dans la confusion et la polémique : en faisant venir un leader du PSG en milieu de terrain en la personne de Lorik Cana mais surtout en débauchant Franck Ribéry de Galatasaray sans verser d'indemnités alors que le joueur est encore sous contrat. Finalement le club Turc s'avérera plus frauduleux que l'Olympien en termes de contrats et le tout se réglera sans encombres. En tout cas c'est le gros transfert de ligue 1 cet été là et il fait même espérer mieux que les ambitions initiales.
En ce début de saison le Vélodrome va d'ailleurs très vite être enivré par le parfum des soirées Européennes : en effet l'OM va au bout de la coupe Intertoto et offre même deux chocs épiques à son public lors des matches retours face à la Lazio de Rome et le Deportivo La Corogne, en particulier contre ce dernier avec un renversement de situation incroyable (0-2 à l'aller, 5-1 au retour). Le voilà sur la grille de départ de la coupe UEFA et Robert Louis-Dreyfus tout à sa joie de se rappeler que c'est "son" club se laisse aller à quelques pas de danse sur la pelouse. En ce mois d'août le tableau n'est pourtant pas si clair car le club ne décolle pas en championnat et ne glane même que deux points en cinq rencontres. Gimenez a beau inscrire son premier but lors de cette 5e journée contre Ajaccio il ne sera pas le goléador tant attendu. Après cette heureuse issue en coupe Intertoto tout repart au mieux puisque lors des six journées suivantes le club obtient cinq victoires, mettant fin notamment à la malédiction contre le PSG avec un succès 1-0 sur un but de l'ex Parisien Lorik Cana. Si les résultats d'ensemble vont ensuite être satisfaisants sans qu'il puisse cependant permettre au club de tutoyer les sommets, le secteur offensif demeure le gros point négatif et le club doit encore manœuvrer au mercato hivernal pour compléter sa ligne d'attaque. Alors qu'il s'est séparé de Péguy Luyindula prêté à Auxerre il recrute un joueur ayant le même profil en la personne de Toifilou Maoulida mais la venue qui offre le plus d'intérêt est celle de Mickaël Pagis, attaquant qui a fait ses preuves dans d'autres clubs de ligue 1. Si l'on ajoute à cela le seul recrutement en défense de l'expérimenté Jérome Bonnissel (à la condition physique plus qu'incertaine) ce marché hivernal est un des plus calmes du club depuis sa remontée en D1 de 1996. Il n'y a pas de secret, cette volonté de stabilité paye avec une belle deuxième moitié de saison qui amène le club tout prés de la 3e place qualificative au tour préliminaire de la champions league mais il devra finalement se contenter de la 5e place, la faute à quelques points perdus sur la pelouse d'équipes qui descendront en ligue 2 en fin de saison comme Ajaccio ou Metz. Mais au-delà du championnat le public Marseillais a pu se remettre à rêver grâce à un remarquable parcours en coupe de France qui voit notamment un succès à Lyon en ¼ de finale (1-2) alors que le club Rhodanien visait une fois de plus un doublé coupe-championnat. En ½ c'est le Stade Rennais qui est atomisé au Vélodrome (3-0) sous les attaques menées par un Ribéry qui a éclaboussé toute la saison de sa classe malgré encore un peu d'inconstance dans les performances. Après l'épopée en UEFA deux ans auparavant c'est par la coupe de France que tout un peuple espère mettre fin à une disette de treize ans au palmarès. Puisque après quelques tours passés dans cette C3 l'OM échoue contre le modeste Zenith Saint-Pétersbourg en 1/8 de finale il a tout misé sur cette finale de coupe de France qui se profile très vite en cette année de mondial 2006 en Allemagne puisqu'elle a lieu le 29 avril. Et si l'enjeu ne suffisait pas à en faire un événement, le caractère exceptionnel de la rencontre est renforcé par l'opposition avec le Paris SG qui se profile. Des Parisiens plus que poussifs en championnat dont le nouvel entraineur Guy Lacombe joue sa tête sur ce match. Les deux clubs qui se sont si souvent affrontés les années précédentes à un stade plus avancé des deux coupes nationales (avec toujours des qualifications Parisiennes) se retrouvent au stade ultime, on se demande alors si le match va confirmer la fin du complexe Marseillais qui a freiné la domination Parisienne en cette saison 2005/2006 (superbe 0-0 au parc au match retour grâce à l'équipe réserve envoyée en signe de protestation contre un problème de quotas de places). Les recrues ont étaient très satisfaisantes en ces matches retours puisque le duo Pagis-Maoulida a inscrit 18 buts en quatre mois toutes compétitions confondues, quant à Niang il est demeuré titulaire et a inscrit la bagatelle de 17 buts sur l'ensemble de la saison. Ainsi Jean Fernandez n'a pas peur d'aligner les trois hommes ensemble dés le coup d'envoi de cette finale comme il l'a souvent fait, avec Ribéry derrière en distributeur on frôle les quatre attaquants et ce système a régalé les observateurs durant la deuxième partie de saison. Hélas pour les Olympiens tout va très vite se déséquilibrer lorsqu'ils encaissent un but venu d'ailleurs de Kalou dés la 6e minute de jeu. Paris mène sans dégager de sérénité particulière et bétonne derrière, à tel point que Pagis sort autour de la demi-heure de jeu sur blessure. Trop enclin à balancer les ballons l'OM se condamne à un exploit individuel or Ribery passe à côté de son match (ce qu'il reconnaitra avec honnêteté) et reste enfermé dans l'étreinte Parisienne au milieu. En début de deuxième période, nouveau coup de tonnerre : une frappe de quasi trente mètres de Vikash Dhorasoo qui cloue Barthez sur ses appuis (49'), qui comme à sa mauvaise habitude était quelque peu avancé. Paradoxalement c'est un des pestiférés du club Parisien qui signe le succès définitif, qui ne semble faire aucun doute à ce moment là. Dans le quart d'heure qui suit le PSG pris de confiance va même manquer de faire tourner le match à une démonstration en tirant sur la transversale (Kalou) et le poteau (Rothen) au moment où l'OM concède des coups francs inutiles. Finalement Maoulida hérite d'un ballon cafouillé et réduit le score d'un tir violent à la 67'. Les Olympiens reprennent le contrôle du jeu pendant les vingt dernières minutes mais très maladroitement et c'est donc le club de la capitale qui va chercher une coupe qu'il affectionne particulièrement (sa 4e victoire depuis 1993).
Un nouvel objectif à long terme ?
Il est très vite acquis que Jean Fernandez ne poursuivra pas au-delà de cette saison pourtant très respectable, vœu provenant sans doute des deux parties : l'homme aspirant à un environnement plus calme pour exercer son métier tandis que le club se met à la recherche d'un entraineur plus huppé. Et oui c'est officiellement le retour aux ambitions et à la volonté d'obtenir la signature d'un entraineur-star. Le club va donc démarcher en long et en large mais comprend qu'il devra vite se résoudre à la solution interne en la personne de l'éternel Albert Emon. Niveau effectif on se débarrasse de joueurs qui ont montrés qu'ils étaient en fin de cycle à commencer par la star Fabien Barthez mais aussi Abdoulaye Meité, Demetrius Ferreira, Frederic Dehu, ... Les prêts sont encore des solutions privilégiées pour de jeunes joueurs devant s'aguerrir ou pour Fabrice Fiorèse qui prend cette fois la direction de Lorient. Côté arrivées le club a fait simple avec des jeunes repérés en ligue 2 ou en national comme Ronald Zubar venu de Caen ou Mathieu Valbuena de Libourne. Par ailleurs il fait signer des contrats définitifs ou des prolongations à des joueurs ayant signés à court terme comme Sabri Lamouchi ou Toifilou Maoulida qui se voient conforter par le nouvel entraineur comme titulaires. Seule arrivée fracassante, celle de Djibril Cissé, paraissant une blague les mois précédents la venue de l'ex buteur Auxerrois devient possible par son statut d'indésirable à Liverpool. Autre facteur et non des moindres, le joueur a manqué le mondial 2006 suite à une grosse blessure en mai et rien ne garantit qu'il retrouvera tous ses moyens sachant qu'il a connu une autre très grave blessure fin 2004. En clair c'est tout un challenge que le club et le joueur relèvent en signant cette entente puisqu'au mieux on annonce qu'il pourra reprendre pour la mi-décembre. Ces quelques réserves ne suffisent pas à tempérer les ardeurs des supporters Olympiens qui tout au souvenir de l'attaquant d'Auxerre qui leur avait tant fait du mal par le passé rêvent tout hauts à l'éclatante combinaison que constituera l'association Ribéry-Cissé. Mais justement que devient-il ce Ribéry qui vient d'exploser aux yeux du monde entier lors du mondial 2006 ? Alors que le club garantissait qu'il serait là pour une deuxième saison le voilà courtisé par les plus grands clubs Européens, tout à son affolement et ayant eu sans doute des garanties, il s'exprime début août au micro de TF1 pour déclarer qu'il souhaite quitter le club. Et voilà la tempête médiatique relancée sur ce joueur après la polémique du mondial où il aurait été approché par Jean-Michel Aulas le président Lyonnais, qui logeait dans le même hôtel... Que celui de l'équipe de France. Ses déclarations sont très mal reçues par les supporters Marseillais. A nouveau sous la pression d'Aulas qui offre au joueur le double de son salaire et ayant encore en mémoire le précédent Drogba, le club se met en conformité avec ses propos du début d'été et aligne le contrat du joueur au niveau de celui proposé par Aulas. C'est à ce prix que le prodige restera, ce qui entrainera la jubilation d'Aulas prétextant avoir bluffé les Olympiens pour les obliger à mettre la main à la poche.
En tout cas, l'opération stabilité est bien réelle et le début de saison voit un OM tonitruant. A nouveau il s'échappe de la coupe Intertoto pour accéder à l'UEFA et surtout il réalise un début de saison impeccable en ligue 1. Jugez en plutôt : à la mi-septembre il compte seize points après six journées c'est-à-dire cinq victoires et un nul avec seulement deux buts encaissés... Et encore les buts encaissés !!! Ils sont le fruit du nouveau zèle de l'arbitrage visant à nettoyer les surfaces de réparations pour des fautes assez peu perceptibles, c'est ainsi que Paris et Bordeaux scorent face à eux sur des penaltys inexistants. Or ces deux rencontres le club les gagne quand même et réalisent des performances qui font figure de matches références comme celles à Auxerre à la 3e journée (0-3) et au Parc des Princes car oui c'est à Paris qu'ils s'imposent (1-3) lors de la 5e journée avec à chaque fois un grand Ribéry. Le meneur de jeu a donc bel et bien mis de côté ses réticences à repartir avec le même club. Mais alors que sur le terrain tout va pour le mieux la coulisse reprend le pouvoir avec le départ rocambolesque de Lamouchi qui joint finalement un club Qatari, sous le prétexte qu'on lui avait manqué de respect en faisant de lui un remplaçant après l'avoir prolongé. En réalité le joueur en sort tellement gagnant financièrement qu'on ne peut que le soupçonner d'avoir réalisé un gros coup à l'insu de ses dirigeants.
Fin septembre, le club va subir ses premiers couacs importants avec une défaite à Nantes, alors lanterne rouge, lors de la 7e journée et surtout une élimination prématurée en coupe de l'UEFA contre le Mlada Boleslav (défaite 4-2 après un succès 1-0 insuffisant à l'aller). Pourtant en ce début de saison il s'avère un candidat sérieux face à la suprématie Lyonnaise en ligue 1 et à la veille de recevoir les Rhodaniens lors de la 10e journée, il ne compte que cinq longueurs de retard. Il s'en fallait d'ailleurs de peu (les erreurs d'arbitrage conjuguées de Lyon-Saint-Etienne et Lens-Marseille lors de la journée précédente) pour que ce ne soit qu'un point qui sépare les deux équipes à l'aube du choc. Toutes les gazettes et observateurs du football se réjouissent d'avoir enfin un club qui va tenir la dragée haute au Lyon d'Aulas et envisagent un match à bâtons rompus. L'OL va calmer ce doux rêve en venant littéralement assommer les Olympiens sur un score sans appel (1-4), le tournant ayant été le coup franc direct de Juninho qui ouvrit le feu d'un match jusqu'alors très équilibré, l'expulsion amplement justifiée de Taiwo pour une semelle sur Malouda à la 56n'arrangeant pas les choses. Le but pour l'honneur de Bamogo est par ailleurs entaché d'une position de hors-jeu ce qui ôte toute contestation possible sur l'identité du patron de la ligue 1. Avec huit points d'avance aussitôt dans la saison c'est un boulevard qui s'ouvre pour les Gones. Dur de se relever d'un tel constat et d'une telle claque ! Le club Olympien entame une mini-crise lorsque trois jours plus tard il est étrillé de la même façon en coupe de la ligue à Saint-Etienne (4-1) contre une équipe pourtant nettement moins géniale que son adversaire du dimanche. La spirale de la défaite ne semble pas devoir s'interrompre lorsqu'un OM vaillant s'incline à Nice (2-1) lors de la journée de championnat suivante sur un pénalty à la 91'. La chute se poursuit devant Lorient et à Lille et on commence sérieusement à questionner les choix tactiques d'Albert Emon et ses compétences au-delà de celle d'intérimaire. Pourtant ce premier tiers du championnat a constitué l'explosion de Samir Nasri, véritable alternative à Ribéry quand ce n'est pas tout simplement le complément lorsqu'ils sont ensemble sur le terrain. Pour une rare fois un joueur formé au club a pu bénéficier de la patience de ses dirigeants qui l'ont lancé progressivement dans le bain sachant qu'il faisait partie du groupe depuis plusieurs années et rentrait régulièrement en cours de jeu depuis la saison 2004/2005. Pour l'heure le club reste au contact des premières places grâce à la faiblesse du championnat qui voit se succéder les dauphins de l'ogre Lyonnais. Le club se reprend avant la trêve gagnant des points précieux au Vélodrome mais toujours aussi fébrile à l'extérieur et il s'en faut souvent d'un grand Carrasso pour conserver des scores durement acquis. A la mi-décembre un petit événement a lieu avec le retour de Cissé sur les terrains : les débuts sont encourageants avec une passe décisive contre Monaco (victoire 2-1 au Vélodrome 17ej) puis un but contre Saint-Etienne (2-1,19ej).
La petite coupure hivernale va permettre au club de participer à un tournoi international en janvier où il s'oppose à la Lazio de Rome et au Bayern Munich. Même s'il subit deux défaites à cette occasion le fait qui marquera sera l'avènement de la fameuse complicité tant attendue entre Cissé et Ribéry qui ressortent comme les stars du challenge. Le déplacement à Cambrai en 1/32 de coupe de France est un rodage parfait pour Djibril le revenant qui y signe un triplé. Dans la foulée il libère les Marseillais à Rennes lors du premier match retour de ligue 1 qui les voit finalement s'imposer 0-2. En ce mois de janvier 2007, chargé encore plus que de coutume le club doit cependant y laisser des plumes et ce sera en ligue 1 puisqu'il franchit par ailleurs deux autres tours de coupe de France pour se retrouver en ¼ de finale. Il doit gérer les aléas d'un tel programme qui le voit s'imposer au Mans dans la dernière minute de la prolongation en 1/16 de coupe (0-1 a. P) et perdre une semaine plus tard face à la même équipe dans le même stade (2-0) en ligue 1. En 1/8 il sort Lyon de la coupe, ce qui semble être devenu une habitude, après un retournement de situation dont les Lyonnais avaient eux seuls l'habitude jusque là. Rapidement menés 0-1 sur un coup franc déposé par Juninho sur la tête de Cris, le club signe deux buts coups sur coups dans les arrêts de jeu par Pagis et Niang qui sont rentrés en cours de jeu. Les beaux jours semblent donc de retour à l'aube de recevoir la PSG pour le duel éternel lors de la journée suivante de ligue 1. On pourrait donc dire que tout est calme, le calme et Marseille... Comme deux notions incompatibles ! Voilà donc qu'au moment où la situation se redresse sur le terrain, Robert Louis-Dreyfus se trouve en pleine investigation visant à l'arrivée d'un repreneur. Il ne va pas y aller par quatre chemins pour "vendre" son club. Il invite au club un sulfureux homme d'affaires Canadien nommé Jacques Kachkar, le présente aux joueurs avant même que tout contrat soit signé. Ce ne sont dans un premier temps que des garanties verbales qu'exprime l'éventuel repreneur, doublé d'un message diffusé dans les médias comme quoi il serait littéralement tombé amoureux de l'OM. Kachkar obtient à partir de là ses entrées au club, s'affiche fièrement avec l'écharpe Olympienne dans la tribune présidentielle du Vélodrome et de surcroit se comporte tel un supporter moyen dans les tribunes. Il ne se contentera pas des tribunes puisque suite à ce fameux 1/8 de coupe contre Lyon il rejoint tout le monde dans les vestiaires pour fêter la qualification en dansant sur la table avec les joueurs. Déjà les compliments de toutes parts inondent l'homme dont on juge qu'il sera plus en phase avec la bonhomie locale que son prédécesseur. Or les négociations avec Louis-Dreyfus s'éternisent ce qui pousse le vendeur à obtenir une clause bien mystérieuse : une garantie qu'une certaine somme d'argent serait versée au club au cas où l'affaire n'aboutirait pas. Cette fois ci Louis-Dreyfus a eu le nez creux puisque Kachkar va soudain disparaitre des alentours du club et manquera la réunion devant finaliser la cessation. Après enquête de la LFP, celle-ci servant d'ailleurs de prétexte au Canadien pour jouer les outrés d'un tel manque de confiance, il s'avère que l'homme n'est pas solvable et donc encore moins en mesure de faire acquisition d'un club de foot. C'est vers la fin mars que s'achève ce feuilleton parallèle à la vie quotidienne du club et il serait naïf de croire qu'il n'a eu aucune incidence sur les prestations sportives.
Retour au terrain donc, nous sommes début février et au-delà de résultats plutôt bons une partie du public Marseillais prend en grippe Djibril Cissé qui aligne des performances ordinaires et montre des réactions négatives envers ses partenaires. Dans le même temps Pagis, Niang ou même Maoulida se montrent bien plus convaincants lorsqu'on daigne les aligner. Cissé sera néanmoins le seul buteur Olympien lors du "classico" face aux Parisiens qui se solde par un nul (1-1). La suite du mois est plus problématique avec des défaites à Bordeaux (1-0) et surtout à Toulouse (3-0) et une incapacité à vaincre Nantes au Vélodrome (0-0) suite à un match énorme de Fabien Barthez, la récente recrue hivernale. La rébellion face au petit poucet Vannes en coupe de France (5-0) ne peut faire figure de référence mais elle ouvre la porte des ½ finales. Lors de ce match Cissé transforme un pénalty de manière rageuse à l'attention du public du Vélodrome et n'apaise guère les tensions. Le championnat les voit enchainer les deux premiers au classement et paradoxalement le nul est arraché à Lyon (1-1) grâce à l'inévitable Niang tandis qu'au Vélodrome c'est la défaite face à Lens (0-1) avec certes un nouveau pénalty imaginaire en faveur des Nordistes comme au match aller. A ce moment là le club semble pouvoir espérer au mieux la troisième place ayant lâché énormément de terrain pour la deuxième. Mais c'est alors qu'arrive le printemps que le club et son attaque se redresse pour une fin de saison en boulet de canon : Huit victoires, un nul et une seule défaite pour les dix dernières journées de ligue 1 et une deuxième qualification consécutive pour la finale de la coupe de France. En plus d'être irrésistible au Vélodrome l'OM prend enfin des points à l'extérieur dans des matches décisifs comme à Monaco (1-2) et Saint-Etienne (1-2). Dans la bonne tenue générale, même Cissé retrouve de sa superbe et augmente son capital but pour le porter au final à 16 toutes compétitions confondues. Comme l'année précédente, la ½ finale de coupe de France est une formalité et elle permet d'admirer un des derniers grands matches de Ribéry au club. Le meneur ouvre d'ailleurs le score sur une frappe croisée imparable, Maoulida assomme en contre des Nantais entreprenants et Cissé conclut la fête (3-0). La finale s'intercale à deux journées de la fin du championnat, l'adversaire qui se présente est Sochaux une équipe du ventre mou, récemment battu d'ailleurs 4-2 au Vélodrome. Cette fois c'est sûr croit-on l'OM qui a animé cette coupe depuis trois mois va logiquement s'imposer et mettre une ligne à un palmarès désespérément vierge depuis la remontée de 1996. Emon aligne l'équipe type ni plus ni moins, il n'a guère le temps de douter puisque d'une tête croisée Cissé ouvre le score à la 5', de quoi mettre en confiance les Olympiens. Trop sans doute puisqu'au bout d'un quart d'heure ils laissent l'initiative du jeu aux Sochaliens et le danger se rapproche progressivement. Et arrive ce qui devait arriver, sur un énième centre de Leroy (oui oui Jérome celui-là même), Dagano place sa tête pour l'égalisation (67'). Malgré un jeu à l'arrêt des Marseillais, la différence ne se fait pas et il faut jouer les prolongations. Tout (re) commence pour le mieux puisque suite à un beau mouvement Maoulida adresse une belle déviation vers Cissé qui y va ce coup ci d'une tête décroisée. Il reste alors plus de vingt minutes à jouer et l'OM n'est guère rassurant : 3 minutes après le but c'est un coup franc du meneur Sochalien Karim Ziani qui échoue sur la transversale, Oruma manque le chaos cinq minutes plus tard dans un duel face à Richert, et à 4 minutes de la fin Ziani ouvre pour une nouvelle tête (décidément) de Le Tallec qui arrache le 2-2 et surtout la séance de tirs aux buts. Les Marseillais se présentent à la séance quasi accablés tandis que les Sochaliens sont pleins d'entrain, il ne faut alors pas être très fin observateur pour savoir à qui va échoir la coupe. Après les cinq tirs initialement prévus les équipes sont à 4-4, Maoulida et Bréchet étant les deux ayant échoués. Le moment vient de choisir un sixième tireur pour "la mort subite" et c'est à la surprise générale Ronald Zubar qui s'aventure à aller le frapper alors que des joueurs plus rodés à l'exercice comme Ribéry ou Oruma n'y sont pas encore allés. Sochaux vient de transformer pour le 5-4, voilà Zubar qui s'élance et voit son tir du droit magistralement sorti par Richert. La coupe va à Sochaux ! Est-ce vraiment une surprise ? N'accablons pas Ribéry pour son supposé manque de courage comme une certaine presse le fera les jours suivants mais l'équipe dans son ensemble pour une fois encore ne pas avoir su être conquérante le jour J. Robert Louis-Dreyfus, pourtant peu prompt à se mêler du secteur sportif, descendra dans les vestiaires fou de rage pour insulter les joueurs, notamment de "petits bourgeois" (sic). Peut être est-il alors encore frustré de la vente raté de ce club problématique qui a aboutit sur un camouflet prétendant que la cession du club n'était pas d'actualité. Le club aura quand même le mérite de ne pas perdre de vue les deux dernières journées de ligue 1 et il assure une deuxième place qui lui offre un accès direct à la champions league la saison suivante. Une nouvelle fois une saison à la Poulidor qui rappelle à un certain titre celle de 1998/1999 en cela que le club a semblé dessiner un vrai projet à long terme, à confirmer donc.
En revanche on ne saura pas si le propriétaire, si enclin à déléguer les tâches, avait aussi délégué les clés de la vitrine contenant les trophées du club mais elles risquent bien d'être rouillées à présent tant ça fait longtemps qu'il n'y a pas eu l'occasion de l'ouvrir. | | |
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