| Paris a été magique... En vainPendant vingt minutes, le Paris Saint-Germain était qualifié pour les demi-finales de la Ligue des Champions mais Lionel Messi est entré pour délivré les siens.Quand Leonardo a ouvert les yeux, et encore s'il est parvenu à les fermer, le manager brésilien du Paris Saint-Germain a sans doute dù se demander qu'est-ce qu'il lui avait manqué pour mettre par terre le FC Barcelone. On ne lui demandera pas la réponse mais elle devrait assurément avoir un rapport plus ou moins large avec un certain Lionel Messi. Car hier soir, sur les coups de 22h35 lorsque la qualification des catalans fut confirmée, on avait presque envie de dire que c'était Lionel Messi qui avait éliminé le PSG et non le FC Barcelone. Cette analyse serait peut-être légèrement excessive mais au fond, pas tant que cela "on a fait un grand match mais pour l'emporter et passer en demi-finale, il aurait fallu que Lionel Messi soit parisien et chacun sait que ce n'est pas le cas" jugeait Christophe Jallet dans les couloirs bondés du Camp Nou.
Le jour de son arrivée à la tête du Paris Saint-Germain, Nasser Al-Khelaifi avait déclaré vouloir repérer le prochain Leo Messi. Il ne l'a pas encore mais pire, c'est Messi qui l'élimina presque à lui seul. Avant même qu'il ne fasse son entrée sur la pelouse du Camp Nou, rien que son échauffement suffit aux supporters blaugranas pour reprendre de la voix, eux-mêmes qui avaient laissés aux spectateurs parisiens chanter "Allez Paris" pendant toute la première mi-temps. Des supporters barcelonais qui étaient restés muet car son prodige argentin n'avait pas reçu l'aval médical pour débuter la rencontre. Il ne lui a fallu que dix minutes pour se faire remarquer. Ses premières accélérations troublèrent la défense parisienne et c'est sur une nouvelle qu'il prenait de vitesse trois joueurs parisiens avant de transmettre le ballon à David Villa qui permettait, en jouant sur un pas, à Pedro d'égaliser. Mais plus que d'être l'avant dernier passeur sur le but de Pedro, son entrée à galvanisé ses partenaires alors un peu perdus ne sachant pas trop quoi faire pour mettre en difficulté ce PSG là.
Car avant l'entrée du meilleur joueur du monde et d'un des meilleurs de l'histoire, Paris a vraiment été impressionnant tant dans la rigueur défensive que dans la relance. La semaine dernière, lors du match aller au Parc des Princes (2-2), le Paris Saint-Germain avait commencé très fort et ce dès les premières secondes. Hier soir, ce ne fut pas vraiment le cas. Les dix premières minutes furent incontestablement en faveur de Barcelone qui, grâce à une relance mal maîtrisée de Christophe Jallet suivie d'une faute de Marco Verratti, obtenait un coup franc à vingt-cinq mètres que Xavi faillit poser dans les filets de Salvatore Sirigu. Mais l'orage d'un premier quart d'heure, et même un peu moins, passé, Paris reprenait ses esprits et montrait que son organisation ne permettait pas aux premiers de la Liga de se créer des occasions. Le carré défensif composé de Thiago Silva, Alex, Marco Verratti et Thiago Motta prenait de plus en plus d'assurance après dix minutes sous tension où il fallait prendre ses marques surtout pour Thiago Motta qui reprenait la compétition après sa blessure. Si bien organisé que l'on pensait que Barcelone ne parviendrait jamais à passer dans l'axe.
Paris meilleur pendant une heure
Alors c'est vrai, comme d'habitude, c'est Barcelone qui avait le ballon mais dans des proportions moins importantes qu'à l'aller par exemple (seulement 63% de possession de balle après quarante-cinq minutes). Et il y a des fois où avoir le cuir ne suffit pas pour se montrer dangereux et Barcelone a tenu à le rappeler car la défense parisienne obligeait les blaugranas à jouer long ou à tirer de loin commes les deux tirs de Cesc Fabregas qui finissaient dans les tribunes du Camp Nou.
Mais si Paris a si bien tenu, c'est parce que tous ses joueurs se sont impliqués dans le devoir défensif. Javier Pastore et Lucas Moura aidaient parfaitement Christophe Jallet et Maxwell à contenir au mieux le jeu latéral barcelonais. Ils nous avaient que trop peu habitués à cela mais Ezequiel Lavezzi et Zlatan Ibrahimovic allèrent également au pressing dès que le ballon était perdu "l'entraîneur avait demandé à ce que tout le monde participe à la récupération du ballon. Il le fallait si nous voulions jouer en 4-4-2 tout en étant bon derrière aussi" glissait Lucas Moura. Et c'est vrai que l'équilibre fut moins rigoureux quand le suédois ou l'argentin marchèrent dès que le ballon était rendu à l'adversaire.
Ayant concédéle match nul en encaissant deux buts du Barça, Paris se retrouvait dans l'obligation, s'il voulait aller dans le dernier carré de la Ligue des Champions, de marquer au moins un but et même si le score nul et vierge qu'apportèrent les parisiens en rentrant aux vestiaires était plutôt positif mais insuffisant. Surtout que le club de la capitale aurait dù mener au score tant il a eu des opportunités pour le faire. Dès la quatrième minute, c'est Lavezzi qui ne frappait pas assez fort pour inquiéter Victor Valdès. Mais d'autres occasions bien plus fremissantes vinrent des parisiens et notamment du même Lavezzi qui butait sur le portier catalan. Un quart d'heure plus tard, c'est Lucas Moura, reprenant un centre de Pastore au second poteau, qui croyait donner l'avantage au PSG d'un coup de tête rageur qui se serait logé dans la lucarne si Victor Valdès n'avait pas été inspiré une nouvelle fois. Et dire qu'on nous disait que le gardien barcelonais n'était pas à la hauteur d'un club de ce standing mais l'équipe de France et le Paris Saint-Germain, en l'espace de trois matches, pourront en attester le contraire car c'est à chaque fois lui qui fut un des joueurs clés. Et c'était toujours lui qui arrêtait de sa main opposée une nouvelle tête d'Alex.
Il semblait logique que ce soit les parisiens qui marquent les premiers et cela arriva cinq minutes après le coup d'envoi de la seconde mi-temps quand Javier Pastore s'appuyait sur Zlatan Ibrahimovic pour partir défier Victor Valdès qui n'était pas loin de détourner le tir croisé d'El Flaco qui terminait sa course derrière la ligne de but. Barcelone se trouvait alors dans une bien fâcheuse posture car il était éliminé et dans les minutes qui suivirent, jusqu'à l'entrée en jeu de Lionel Messi, Paris aurait dù en profiter pour enfoncer le clou et c'est encore Pastore qui en avait l'occasion seulement, sa reception d'un centre à ras de terre d'Ibrahimovic n'était pas assurée.
Et Barcelone se réveillait en même temps que son quadruple ballon d'or ne débarque et on connait la suite. La situation s'inversait encore une fois et ce ne sont pas les entrées conjuguées de David Beckham et Kevin Gameiro qui auraient pu avoir le même impact que celle de l'attaquant argentin. La fatigue d'une débauche d'energie sans faille commençait à se faire sentir et, pendant les vingt dernières minutes, jamais le PSG n'est parvenu à se montrer en position d'arracher les prolongations.
Une énorme déception
De l'aveu de Christophe Jallet "tout le monde sans exception avait le masque dans les vestiaires. C'était une ambiance très pesante. Il y en avait qui n'était pas loin de s'écrouler en larmes" avant que Salvatore Sirigu n'ajoute "on est tellement déçu de ce résultat et du déroulement du match. Nous n'étions pas loin de l'exploit mais nous n'avons pas eu la réussite nécessaire pour y parvenir. C'est sûr que l'on a des regrets car toute l'équipe était persuadée que quelque chose de grand voire de très grand était possible". Oh oui, les parisiens peuvent en avoir des regrets car il a réellement posé des problèmes à l'équipe catalane alors qu'on lui prédisait un bouillon comme ce qu'avait pris le Milan AC au Camp Nou, au match retour de huitième de finale. Car Paris a eu les occasions d'entrer dans le carré VIP du football européen mais c'est aussi ça l'apprantissage du haut niveau qu'il ne connait que depuis septembre et à un tel niveau, de telles occasions non concrétisées ne pardonnent pas "on joue un quart de finale de Ligue des Champions à Barcelone. On sait que l'on ne va pas avoir beaucoup de ballon donc il faut se montrer réaliste sur chaque opportunité. On en a eu pas mal en première mi-temps et on aurait dù les mettre" admettait Ezequiel Lavezzi. Mais c'est sans doute la différence entre une équipe qui se construit depuis vingt ans et une autre depuis vingt mois.
La deception est présente et c'est largement compréhensible. Cependant, les sources de satisfactions se comptent avec plus de deux mains. Déjà, Paris boucle sa première campagne européenne depuis huit ans avec une seule défaite (à Porto; 0-1) et en a été éliminé sans perdre, ce qui est une performance non négligeable quand l'équipe en question est le FC Barcelone. Mais c'est avant tout dans l'avenir que le Paris Saint-Germain a été conforté car il ne fait nul doute que le club de la capitale sera un acteur de marque lors des prochaines éditions. Paris a les joueurs pour ça. Quand on voit la prestation de Lucas Moura, qui a bougé le FC Barcelone a lui tout seul en première période grâce à ses accélérations inarrêtables, on se dit que les parisiens tiennent un des meilleurs joueurs de ces prochaines années.
Mais surtout, le Paris Saint-Germain a gagné en crédibilité en tenant tête aussi farouchement au meilleur club de la décennie. Quand il est arrivé sur la scène européenne, le PSG était raillé dans et en dehors de ses frontières. Il était caractérisé comme une équipe bâtie à coups de pétrodollars mais il a prouvé que la question était bien plus complexe. C'est sûr que l'année prochaine, si Barcelone tire à nouveau le Paris Saint-Germain, il ne se dira plus qu'il fait une bonne affaire... | | |
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