| Paris contre GoliathLe tirage au sort des quarts de finale de la Ligue des Champions n'a pas vraiment été complaisant avec le Paris Saint-Germain qui devra affronter le FC Barcelone avec un match retour au Camp Nou. Entre grande excitation et fatalisme, les parisiens sont partagés.Vu la demande en mariage plutôt osée, qui nous rappelait Raymond Domenech un soir d'élimination de championnat d'Europe en 2008, que déclarait Leonardo à sa concubine journaliste italienne lors d'une interview qui devait faire allusion au choc qui se profilait entre son club et le FC Barcelone, pas sûr que le brésilien ait si mal reçu la sentance délivrée par les mains de Steve McManaman. Pourtant, l'ancien milieu de terrain international britanique a eu la main plutôt lourde pour le seul club français encore en lice dans une Coupe d'Europe. Était-ce par frustration de ne plus voir d'équipe anglaise dans les huit formations restantes dans cette Ligue des Champions que l'ex mancunien se montra si dur avec le club de la capitale ? Si cela avait été vrai, il aurait plutôt puni le Real Madrid qui avait éliminé Manchester United mais ce n'est pas en leur opposant Galatasaray qu'il risque de prendre sa revanche. Il s'est tout de même montré un peu plus féroce avec le Bayern Munich, tombeur d'Arsenal, qui devra se défaire de la Juventus. Le club turinois n'est pas une mince affaire mais ce n'est pas comparable à l'ogre européen que devra affronter Paris.
Le FC Barcelone, qui paraissait affaibli depuis quelques semaines et des contre-performances contre le Real Madrid, en Coupe du Roi et en championnat, et le Milan AC, en Ligue des Champions, a retrouvé ses couleurs lors de son huitième de finale retour et sa démonstration faite aux milanais (4-0) et est bel et bien le grandissime favori de cette compétition et donc de ce duel contre Paris. Surtout que les parisiens jouent contre les évènements. Malgré un mois de février périlleux, plus dans le jeu que dans les résultats du moins en championnat d'Espagne, les catalans compte encore treize points d'avance sur son principal concurrent, le Real Madrid. Ce petit, ou plutôt ce gros pécule devrait largement suffire aux blaugranas pour s'adjuger la victoire en Liga. Éliminé par son ennemi madrilène en demi-finale de sa Coupe nationale, Barcelone pourrait se recentrer complètement sur la Ligue des Champions. C'est ce qu'il avait fait en vue de son match retour contre les milanais, quand Jordi Roura avait fait reposer ses cadres (Lionel Messi, Andrés Iniesta et Daniel Alves) en championnat, ce qui lui avait plutôt bien réussi quelques jours plus tard. On se souvient également de la saison dernière et que sa défaite en demi-finale de la Coupe aux grandes oreilles contre Chelsea s'était produite quelques jours après avoir perdu le championnat "l'année dernière, nous avons perdu beaucoup d'energie parce qu'on était à la lutte en championnat avec le Real Madrid. On avait la tête un peu partout et ça nous a conduit à notre échec en Ligue des Champions. Là, ce sera différent, la Ligue des Champions devient notre grand objectif pour cette fin de saison" se souvenait Gérard Piqué.
Barcelone plutôt serein
Mais, plus que cela, c'est aussi par son adversaire que Barcelone se rassure. Quand on trainait dans le coin du Camp Nou, les avis étaient unanimes "On aurait pu tomber sur un adversaire plus compliqué. On sort plutôt heureux de ce tirage au sort. Ça aurait été plus difficile si on était opposé au Bayern Munich ou à la Juventus de Turin. Nous avons toutes les qualités pour nous imposer" jugeait Alexis Sanchez avant que son coach ne le tempère dans ses ardeurs "le tirage ne nous est pas défavorable mais il va falloir se méfier tout de même. Heureusement pour nous, la Ligue des Champions est une compétition qui exige de l'expérience et ce qui va manquer à Paris pour passer au tour suivant". Il s'agissait peut-être que de politesse mais Andrès Iniesta ne semblait pas rassuré "on va dire que nous sommes favoris mais ce n'est pas si facile que ça. À l'aller, on va devoir aller au Parc des Princes, un stade qui ne nous a que très rarement réussi dans le passé. Et Paris est une équipe très forte dans ses individualités. Ils peuvent être dangereux et peuvent insuiéter n'importe quelle autre équipe".
Du côté parisien, les déclarations n'étaient homogènes. Leonardo choisit la carte humoristique "ça va être facile, on a eu de la chance non ? Nous allons être favoris et ce ne sera pas facile à gérer". Mais on cherchait surtout à positiver et des raison de croire à l'exploit. Christophe Jallet fut le premier à se lancer et se montrait honnête "on a va affronter l'équipe la plus forte du monde et une des meilleures de l'histoire. C'était l'équipe que personne ne voulait prendre mais c'est comme ça. C'est tout de même une chance de pouvoir affronter de telles équipes". Ce qui pourrait aidé Paris, c'est qu'il ne sera attendu par personne "c'est toujours plus simple d'être l'outsider. Si Paris était tombé sur Malaga ou Galatasaray qui sont deux très bonnes équipes, il aurait été le favori et aurait du gérer ce statut dont il a beaucoup de mal à assumer quand il affronte Reims ou Sochaux donc contre un quart de finaliste de Ligue des Champions, ça aurait pu être très dur. Au moins, les parisiens n'auront pas la pression et c'est une bonne chose. Ils n'ont rien à perdre et tout à gagner, c'est la meilleure position et encore plus pour une équipe jeune comme le Paris Saint-Germain" expliquait Vincent Guérin, qui s'était imposé avec le club de la capitale contre le Barça de Yohan Cruyff en 1995 au même stade de la compétition. Du côté des hauts dirigents, on pensait à la postérité du PSG comme le déclarait Nasser Al-Khelaifi "c'est sûr que nous aurions eu beaucoup plus de chance d'aller en demi-finale si nous avions tirés Galatasaray ou Malaga. Ça aurait été bien car notre objectif suprême est de remporter cette Ligue des Champions. Mais nous tenons aussi à pouvoir rivaliser avec les plus grandes équipes du monde donc en cela, affronter le Barça va nous aider. Nous n'avons pas encore affronter d'équipes aussi fortes même si Valence et FC Porto sont de bons clubs et nous avons besoin de savoir où nous en sommes dans la hierarchie européenne".
Paris n'a rien à dire
Les qataris avaient donné comme impératif de se qualifier pour les quarts de la Ligue des Champions. Avec la victoire contre Valence, cela a été fait et Carlo Ancelotti n'aura pas la pression du résultat car personne n'ira lui reprocher de se faire éliminer par le FC Barcelone. Depuis le dernier match de la phase de poule contre Porto (une victoire 2-1), le technicien italien n'a pas changé son système en 4-4-2. Mais il ne serait pas étonnant de le voir modifier sa tactique contre la force offensive catalane "jouer en 4-4-2 contre Barcelone signifie que les deux joueurs offensifs sur les côtés devront s'impliquer rigoureusement défensivement, ce que Paris a du mal à faire en championnat et à peine mieux en Coupe d'Europe. Ce serait une erreur de faire cela car il y aurait trop de déséquilibre dans le milieu de terrain " analysait Guérin. L'ex-entraîneur milanais devrait donc modifier son 4-4-2 en 4-3-3 avec trois milieux à vocations défensives un peu comme l'équipe de France de 1998 "seule une configuration de ce genre pourrait être efficace contre Barcelone avec trois milieux comme Matudi, Verratti et Chantôme pour cadenasser le milieu de terrain barcelonais. Ils devront couper les liaisons entre Xavi et Iniesta pour ne pas être débordés. Et pour contenir Messi, il n'y a pas mille solutions possibles. Soit faut le prendre en marquage individuel, ce qui peut être efficace mais ce n'est pas assuré. Paris devra jouer bas avec deux rideaux très rapprochés pour isoler Messi" estimait Alain Roche.
Cela parait presque inévitable mais Barcelone parviendra surement à tromper la défense parisienne donc l'aspect offensif ne sera pas à négliger "Barcelone est une équipe qui fait monter ses deux latéraux, en l'occurence Jordi Alba et Daniel Alves. Ils vont libérer des espaces sur les côtés qui vont favoriser les contres. Et Paris maîtrise l'art de la contre-attaque donc je pense que des joueurs rapides comme Lucas Moura, Ezequiel Lavezzi et Jeremy Ménez, pourront faire la différence. C'est sûr que face aux catalans, il est mieux d'avoir un attaquant de pointe qui pèse sur la défense surtout quand Carles Puyol n'est pas là" soufflait Kevin Gameiro, encore sous le choc de l'annonce. Ce qu'insinuait l'ancien attaquant lorientais, c'est que Zlatan Ibrahimovic aurait été d'un grand secours mais il sera absent à l'aller "quand tu dois affronter Barcelone et que tu comptes faire quelque chose, c'est que tu as tes meilleurs joueurs. Ibrahimovic est un élément indispensable de notre équipe qui a plus d'experience de match de cette trempe. Je ne trouve pas ça normal de nous priver de lui pour une faute qui ne méritait pas deux matches de suspension. On a fait appel et j'espère profondèment que la commission va s'en rendre compte et nous rendre Zlatan "rêvait Leonardo. Après sa demande en mariage, sa fiancée lui a répondu qu'ils en reparleraient à la maison. Le brésilien a ajouté qu'ils se marieraient en cas d'une victoire parisienne sur le Barça. Pas sûr que Leonardo revienne de si tôt avec la bague aux doigts... | | |
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