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Paris taillé pour l'Europe

Largement victorieux du Benfica (3-0), le Paris-Saint Germain a démontré une nouvelle fois qu'il ne donnait le meilleur de lui-même qu'en Ligue des Champions. Une démonstration qui place Paris parmi les favoris de la compétition.


Et oui, l'équipe qui a donné une baffe monumentale au Benfica Lisbonne, et ce dans le score et peut-être encore plus dans le jeu, est bien une équipe française, ce que n'aurait pas manqué de souligner Arnaud Montebourg. Un club made in France, pas vraiment parmi les dirigeants ni parmi les joueurs mais surtout pour la ville qui à l'extrême générosité et la grandeur d'âme de l'héberger. Leonardo s'était attiré les foudres du football français quand il avait dit après une défaite contre le Stade de Reims (0-1) que Paris était fait davantage pour les rencontres européennes que pour le championnat, mettant en relief la pauvreté de jeu des équipes hexagonales. Mais ceux qui ont vu le spectacle formidablement orchestré par Zlatan&Co se diront que finalement, le Brésilien n'était pas si éloigné de la vérité. Une thèse soutenue par Nasser Al-Khelaifi "pour faire des grands matches, il faut deux équipes qui veulent jouer au football. Ce n'est pas pour être désagréable avec les équipes françaises qui sont excellentes, on a pu le voir quand on a affronté Ajaccio ou Nantes en début de saison, mais les joueurs du PSG sont des joueurs de statures internationales. Je comprend qu'ils soient plus concentrés en jouant un match de Ligue des Champions que le championnat et ce n'est pas volontaire mais c'est comme ça".
Du match d'hier soir, on ne se souviendra pas du suspense, ce dernier disparaissant au bout de la cinquième minute de jeu. Mais ce qui restera dans tous les esprits et même de ceux qui ne se trouvaient pas dans l'enceinte du Parc des Princes en ce mercredi soir du mois d'octobre, c'est d'une première mi-temps parfaitement maitrisée par les hommes de Laurent Blanc qui semble enfin poser son empreinte dans le jeu parisien, ce que l'on reprochait tellement à son prédécesseur Carlo Ancelotti. La philosophie de jeu de l'ancien défenseur centrale des Bleus consiste à avoir le plus possible la maîtrise du ballon parce que, selon le Président "plus on a le ballon, plus on a des chances d'apporter le danger sur le but de l'adversaire" mais aussi parce que "avoir le ballon, ça veut dire que l'équipe adverse ne l'a pas et moins l'adversaire a le ballon, moins il te pose de problèmes derrière". Il avait essayé de la faire avec Bordeaux et y était parvenu du moins quand il jouait dans ses frontières. A la tête de l'équipe de France, il avait également eu l'ambition d'imposer cette vision du "jeu à l'espagnol" qui lui est si chère sans vraiment avoir de résultat peut-être parce qu'il n'avait pas les joueurs pour être à la hauteurs de ses envies. C'est pourquoi hier soir, il tenait à saluer ses joueurs "on a eu le ballon, c'est ce qui était prévu mais entre prévoir, vouloir et faire, il y a un monde parce qu'il faut avoir des joueurs assez techniques qui peuvent garder le ballon dans de très petits espaces et moi, j'ai la grande chance de les avoir".


Double ration de zlatan

Les quarante-cinq minutes premières minutes furent peut-être les meilleures du PSG depuis l'arrivée des Qataris à sa tête. Il y en a d'autres très bonnes, on pense à la première mi-temps du huitième de finale aller de Ligue des Champions de la saison passée contre Valence (2-1) ou au match retour du quart de finale contre Barcelone (1-1. Barcelone avait éliminé le PSG) mais celle d'hier sort du lot parce qu'on a eu le droit à tout : des buts, du jeu collectif, de la maîtrise si bien en attaque qu'en défense, des joueurs de couloir qui apportent un vrai plus à l'animation offensive "on a super bien joué en première mi-temps. Je ne peux pas vraiment expliquer pourquoi mais tout le monde tirait l'équipe vers le haut. En faire parti, c'est un honneur et une fierté. Jouer comme on a joué hier, c'est se souvenir du pourquoi on aime tant ce sport qui montre qu'avec des hommes tirant dans le même sens, on peut faire de très grandes choses". Paris ne voulait pas faire comme il y a deux semaines au Pirée (4-1) où il avait eu besoin d'une demi-heure pour rentrer véritablement dans son match. Alors Zlatan Ibrahimovic prit ses responsabilités en allumant la première mèche dès la cinquième minute à la finition d'un mouvement collectif époustouflant entre Matuidi, Verratti et Van der Wiel. Le Néerlandais, bien servi par le petit milieu venu de Pescara, trouvait Ibrahimovic, esseulé au second poteau, qui n'avait plus qu'à pousser le ballon.
Mais ça ne pouvait suffire car tout le monde sait qu'un Benfica blessé est très loin d'être à l'agonie et que la première chose et de lui annihiler toute envie de retour. Et ce coup là, c'est Marquinhos qui prit quelques distances avec son poste de défenseur central pour donner le break aux siens, à la conclusion d'un une-deux parfait de complicité entre Verratti et Ibra qui permettait à l'Italien de centrer pour Marquinhos qui inscrivait là son second but en Ligue des Champions et son troisième toutes compétitions confondues sous le maillot parisien "marquer me fait plaisir mais le plus important, c'est d'avoir gagné contre Benfica. Moi, j'essaie de m'intégrer et de montrer à Laurent Blanc qu'il peut compter sur moi. Je sais ce dont je suis capable, je connais mes qualités et je suis sûr que je peux servir à l'équipe". Le public du Parc des Princes était déjà conquis. On entendait la foule hurler au rythme des "Paris est magique" et des quelques "allez Paris-Saint Germain". Et il allait le devenir encore plus quand, approchant la demi-heure de jeu, Zlatan Ibrahimovic y allait de son doublé, le sixième de sa carrière en Ligue des Champions, pour entériner une affaire qui était d'ors et déjà bien mal engagée pour les Portugais.


Ibrahimovic y croit

La deuxième mi-temps ne servit que de décrassage pour des Parisiens la tête déjà dirigée vers le Vélodrome où ils retrouveront l'Olympique de Marseille dimanche soir. Côté Benfica, Luisao parvenait à ce que sa maison ne prenne pas complètement l'eau alors il allait voir ses coéquipiers pour leur dire que le score était assez lourd comme ça. La défense lisboète était stabilisée mais devant, la tenaille parisienne réussissait à laisser Salvatore Sirigu en sécurité. Le portier italien eut deux frappes à négocier et fut maître dans ses cages parce que décidément, hier soir, Paris était bon partout, dans tous les compartiments du jeu.
Après deux journées, Paris est premier de sa poule et la double confrontation contre Anderlecht, défait 0-3 par l'Olympiacos en Belgique, devrait lui permettre d'entretenir et même d'élargir son leadership dans la course à la première place. Mais le PSG veut plus, beaucoup plus et l'accession au dernier carré de la Ligue des Champions semble être son objectif minimum "on a montré qu'on est largement au niveau des plus grandes équipes européennes. Je suis allé à Paris parce que je voulais des titres et remporter un jour la Ligue des Champions. L'équipe progresse tous le temps. On ne connait pas nos limites mais je sens que je pourrais terminer ma carrière à Paris en remportant cette compétition". Evidemment, on entendra dans les médias que Paris est l'un des favoris pour remporter la Coupe aux grandes oreilles en mai prochain, au même titre que le FC Barcelone et le Bayern Munich. Ce qui serait sans doute excessif quoique...
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L'auteur : Fruitier Manu
29 ans, Paris (France).
Publié le 17 octobre 2013
Modifié le 13 octobre 2013
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