| Pastore ne répond plusJavier Pastore est encore passé au travers de son match hier, qui a vu ses coéquipiers l'emporter sur Guingamp (2-0). Une nouvelle contre-performance qui devient habituelle mais avant tout inquiétante pour un PSG en manque de jeu.Laurent Blanc, qui n'a posé ses valises dans la capitale que depuis deux mois, doit sûrement penser que les journalistes sont une espèce d'êtres humains doués d'une mémoire bien plus faible que la moyenne. C'est sans doute un peu caricatural mais on est un peu obligé de le croire quand on écoute l'entraîneur parisien râbacher toutes les semaines la même chose. Et c'est toujours la question sur le rendement de Javier Pastore dont il est question. Avant même le début de la saison, alors que Pastore enchaînait les piètres performances lors des matches amicaux, Laurent Blanc sortait le bouclier pour clamer haut et fort, plus une métaphore qu'autre chose quand on connait le timbre de voix du Président, qu'il avait été bluffé par la préparation physique de l'Argentin qui avait été l'un des seuls à encaisser parfaitement les défis, ou plutôt tortures, imposés par le nouveau chef du banc parisien.
Puis, la saison arrivant plus rapidement qu'on ne le pensait et voyant que Pastore continuait dans son genre particulier constistant à jouer les fantômes dès qu'il foule une pelouse, Blanc était encore allé à la rescousse de son protégé "à l'entraînement, il y en a un qui m'impressionne plus que tous les autres. Et c'est Javier Pastore. Il est tellement talentueux techniquement et fort physiquement malgré son corps pas très imposant" avait alors déclaré l'ancien selectionneur de l'Equipe de France. Assurément, Laurent Blanc pensait que le début du Championnat et l'arrivée d'un attaquant de l'envergure d'Edinson Cavani devant lui pourrait le débloquer mais rien n'y fit. A Montpellier, sa prestation fut terne mais comme celle de Paris toute entière l'était également, on ne le remarqua pas plus que ça. Pour une fois, Blanc n'avait pas à expliquer la titularisation d"El Flaco".
Les matches se sont accumulés et se sont mis en parallèle les mauvaises performances de l'ancien sicilien. Mais Blanc n'a pas à le prendre pour lui même car il est loin d'être le premier entraîneur parisien qui ne parvient pas tirer la pure quintessence de l'Argentin. Il y a eu d'abord Antoine Kombouaré, le premier à l'avoir entre ses mains depuis son arrivée en France contre un gros chèque à l'ordre de Palerme. A l'époque, le Kanak tentait "il sait qu'aucun club n'avait dépensé autant d'argent pour attirer un joueur avant lui. Forcément, il s'est mis la pression car il savait que les attentes de tout le monde étaient au moins à la hauteur du montant déboursé. C'est normal qu'il ait du mal parce qu'il est jeune mais il va s'acclimater". Après des débuts tumultueux, Pastore n'avait pas augmenter le niveau, ou sinon de manière très inégale entre matches somptueux et matches piteux et malheureusement pour tout le monde, au moment de faire les comptes, les seconds nommés étaient plus nombreux que les premiers.
Ibra et Cavani doivent décrocher
Puis vint le tour du grand Carlo Ancelotti qui comptait particulièrement sur Pastore pour constituer la base de son jeu afin d'aller chercher le titre avec le succès que l'on connait ou plutôt le non succès que l'on ne peut entièrement imputer à l'Argentin mais dont la part de responsabilité est importante. Et oui, Javier Pastore n'est pas un animal que l'on apprivoise le temps d'un simple claquement de doigts. Il entame sa troisième saison dans les rangs du Paris-Saint Germain. Elle est partie pour ressembler aux deux premières. Pastore n'a pas les caractéristiques d'une diva notamment, et tout simplement, parce qu'il n'est pas une diva. Il pourrait choisir délibérément ses matches, faire sciemment le tri entre les rencontres de Championnat pas très excitantes et chocs de Ligue des Champions évidemment bien plus glamour.
Mais il en donne l'impression et ce fut le cas encore hier après-midi contre Guingamp. Sur le côté droit du milieu à trois du 4-3-3 mis en place par Laurent Blanc, Javier Pastore est encore apparu transparent avec toute cette nonchalance qui le caractérise et qui agace les supporters. Lui même le dit. Son rôle est "de mener le jeu, d'orienter le jeu vers les attaquants". En gros, il est censé être le meneur du jeu parisien. Des clés que Carlo Ancelotti ne lui avait pas cédé contrairement à Laurent Blanc mais même les clés dans les mains, l'Argentin a encore peur de conduire le bolide. Alors que Paris ne parvenait pas à ouvrir le score sur coups de pied arrêtés, les Parisiens auraient eu grandement besoin d'un Pastore de haut-niveau capable de faire marquer dans le jeu.
Douce utopie car ce que l'on voyait devant nos yeux, c'était un Pastore en train de marcher, ralentissant le jeu alors qu'on veut de lui qu'il l'accélère, le voyant donner plus de ballons à Thiago Motta ou Thiago Silva alors que devant, trois monstres offensifs en les personnes de Lavezzi, d'Ibrahimovic et de Cavani ne demandaient qu'à être servis. Conséquence logique, Cavani et Zlatan étaient contraints de décrocher pour toucher un peu le cuir, ce qui n'aide pas à débloquer l'absence de jeu des Parisiens incapables de sauter le verrou breton.
Encore titulaire après la trève internationale ?
Alors pourquoi l'entraîneur du PSG s'entête t-il férocement à titulariser Pastore ? L'Argentin est, à ce qui parait, excellent à l'entraînement mais ça ne sert à rien quand ces prédispositions ne sont pas confirmée en match donc pourquoi attendre un déclic qui risque de ne jamais arriver. Le souvenir d'une double confrontation contre Barcelone en quart de finale de Ligue des Champions pendant laquelle Pastore aurait pu être le joueur donnant la qualification aux siens tant son pressing, ses ouvertures et son but au match retour avaient été la preuve du talent brut qu'est vraiment Javier Pastore. Parce que du talent, il en a un paquet à revendre. Même hier, par des moments bien trop brefs, il a su montrer son bagage technique par la manière qu'il a eu de garder le ballon en facheuse posture ou par un ballon qui aurait pu ammener Edinson Cavani vers l'ouverture du score.
Laurent Blanc pourrait cependant commencer à s'agacer et pourrait également chercher une alternative surtout que pas mal d'hommes sont candidats. On pense à Lucas Moura, première victime du passage en 4-3-3 de Laurent Blanc, qui aime jouer dans l'axe et qui prendrait volontier le jeu parisien à sa charge. Mais il y a aussi Adrien Rabiot qui se montre souvent d'une efficacité impressionnante sur les petits bouts de matches que lui donne Blanc. Hier, en huit minutes après avoir pris la place de Pastore justement, il a dynamisé le jeu parisien et a surtout inscrit le but de la victoire dans le temps additionnel du match alors que les Guingampais se voyaient déjà retourner dans leur belle Bretagne avec un point dans les valises. Mais on serait pas loin de l'oublier mais ce serait une grave erreur. Dans deux ou plutôt trois semaines, Jeremy Ménez fera son retour sur les terrains et pourrait tenter Laurent Blanc de revenir dans son 4-4-2 initial où l'ancien romain occuperait un des deux couloirs. Quoi qu'il en soit, Javier Pastore pourrait voir son nom effacé de la liste des titulaires en Championnat... Car en Ligue des Champions, El Flaco semble retrouver des couleurs... | | |
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