| Toulours près de toi (4)L'histoire continue. Petit à petit, tout rentre dans l'ordre, ou presque. Une nouvelle vie commence pour Maïla, ou plutôt une ancienne...Résumé des chapitres précédants : La princesse Lenaï est portée disparue alors qu'elle se rendait au royaume de Cyen pour se marier. Peu après, Maïla est engagée comme servante au château et tombe amoureuse du prince Willan, qui n'est pas, lui non plus, indifférent à la jeune fille. Nari, qui a receuilli Maïla, s'interroge de plus en plus sur le passé oublié de cette dernière et découvre qu'elle pourrait bien être la princesse Lenaï. Elle demande aux souverain d'Azura, royaume d'origine de la princesse, d'envoyer un homme qui pourrait reconnaitre la princesse...
Chapitre 6
Les semaines passèrent. Chaque jour était plus difficile à vivre pour Maïla. Vésina la forçait à faire toute les corvées en plus de la charge de l'habiller et de la coiffer tous les jours. Elle devait aussi l'accompagner partout et malheureusement, la princesse avait prit l'habitude de visiter tous ses amis chaque jour, obligeant Maïla à marcher des kilomètres chaque jour. Elle n'avait jamais droit au repos. Aussi fut-elle plus qu'heureuse quand un matin, la princesse Vésina lui donna un jour de congé. Alors qu'elle franchissait la porte, Vésina lui demanda d'aller voir Willan, prétextant un besoin d'avoir de ses nouvelles. Obéissante, Maïla se dirigea lentement vers les appartements où elle aimait tant aller autrefois. Là où il l'attendait chaque jour. Là où le bonheur semblait si réel. Mais cette fois là, ce n'était pas le cœur en joie qu'elle parcourait les longs couloirs. Elle l'avait senti dès qu'elle avait tourné l'angle. Silencieux, l'espion la suivait pas à pas. Maïla finit par arriver devant les portes qu'elle avait ouvertes tant de fois. Elle frappa. Qui allait lui ouvrir ? Avant, c'était Adrian qui l'accueillait. Adrian, elle irait le voir plus tard. A sa grande surprise, Willan lui dit d'entrer. Personne ne lui ouvrirai. Elle poussa la porte et le vit, accoudé à la fenêtre, regardant l'extérieur.
- Qu'y a-t-il ? Demanda t-il sans se retourner
- Prince Willan...
Reconnaissant la voix de Maïla, Willan se retourna d'un bloc. Elle était là, devant lui, silencieuse. Toujours aussi belle. Il voulut la prendre dans ses bras mais d'un mouvement des yeux, elle lui fit comprendre qu'elle n'était pas seule. Un espion...
- Bonjour, Maïla. Je suis ravi de voir que tu te portes bien.
- En effet. Je viens vous voir car votre sœur s'inquiète de n'avoir point de nouvelles de vous. Je vois que vous allez bien. Je lui rapporterais que vous êtes en bonne santé demain matin, lorsque je reprendrai mon service. Son altesse royale m'a accordé un jour de repos. Je comptais en profiter pour aller voir Adrian. Il me manque tellement...
- Oui je comprend. Malheureusement, moi-même, je n'ai pas le droit de lui rendre visite. Reviens me donner de ses nouvelles aussi vite que tu le peux et dit lui que je vais bien, même si son absence est lourde à mon cœur.
- Je lui dirais.
Maïla, tournant le dos à la porte, profita que l'homme qui la suivait ne voyait pas son visage et du bout des lèvres, envoya un "je t'aime" silencieux à Willan. Puis elle s'en fut, comme elle était entrée, sans un bruit ni même un regard en arrière. Quand le reverrait-elle, la prochaine fois. Elle ne se doutait pas que son destin allait changer le jour même.
Quand elle arriva aux écuries, la première chose qu'elle vit fut une grande jument bai placée à l'entrée. Méfiante, elle s'approcha doucement de la bête et lui tendit une pomme qu'elle avait dans sa poche, reste de son repas du soir précédant. Le cheval s'approcha d'elle et curieusement, ne regarda pas la pomme mais la jeune fille. Tous deux se regardèrent dans les yeux, se reconnaissant mutuellement. Maïla connaissait cette jument, elle en était sûre. Elle lui semblait revenir de loin, loin, dans son esprit. Il lui semblait se rappeler de longues promenades avec elle...
- Maïla ? Qu'est-ce que tu fais là ? Fait attention, cette jument à un caractère de cochon... Ben ça alors, tu es bien la seule qu'elle laisse approcher.
- Normal, elle m'a reconnue. Répondit Maïla avec un air évasif.
- J'en doute fort, elle vient d'Azuria. Son maitre est venu voir Nari. Je me demande bien pourquoi d'ailleurs.
- Si tu le dit. J'ai du la voir dans mes rêves alors...
- C'est plus probable. Bon tu n'as pas répondu à ma première question. Qu'est-ce que tu fais ici ?
Maïla retrouva ces esprits à ce moment là.
- Adrian ? C'est toi ? Je ne t'avais pas entendu venir. Je contente de te voir.
- Hein ??? Me dit pas que tu viens juste de te rendre compte que j'était là.
- Si pourquoi ?
- Laisse tomber. Tu vas bien visiblement. Mais, tu ne devrai pas être avec la princesse ?
- Elle m'a donné un jour de congé. Du coup, j'ai décidé de venir te voir. J'oubliais, Willan te fait dire qu'il va bien et que tu lui manque.
- Parce que tu l'as vu, lui aussi ?
- Oui, Vésina me l'avait ordonné. Ne prend pas cet air ahuri, elle voulait nous piéger. Un espion me suivait. Enfin, comment vas-tu ? Le travail n'est pas trop dur ?
- Non, rassures toi. Je vais très bien. Ce serait plutôt de toi qu'il faudrait s'inquiéter.
- Pourquoi ? Vésina est très gentille, elle ne me demande jamais rien. Répondit Maïla avec un grand sourire.
- Menteuse.
Tous les deux éclatèrent de rire, effaçant le temps qu'ils avaient passé loin l'un de l'autre. Mais très vite, ils pensèrent à Willan, qui n'était pas là.
-Il me manque, notre prince. Dit Adrian. Sans lui, on ne s'amuse pas autant qu'avant.
- C'est vrai. Mais si il avait pu venir, je suis sure qu'il aurait rit, lui aussi.
- Tu as raison. Oh, je ne sais pas pour toi mais moi j'ai très faim. Et la pomme que tu as donné à ce cheval n'as fait que me creuser davantage l'estomac. Viens, allons aux cuisines, Nari sera heureuse de te voir et je suis sur qu'elle nous fera d'aussi bons petits plats qu'avant.
- Je te suis.
Et ils coururent ensemble aux cuisines. Comme l'avait dit Adrian, Nari fut enchanté de la voir et leur donna des petits pains tout droit sortis du four. Cependant, Maïla ne put s'empêcher de remarquer l'homme qui mangeait seul dans un coin de la cuisine. Nari vit sa protégée regarder l'homme.
-Maïla, je voudrais te présenter quelqu'un. Dit-elle d'un ton sérieux. Cet homme est venu à ma demande jusqu'ici. Pour toi.
-Pour moi ? Qu'est-ce que vous voulez dire ?
- Suis-moi.
Nari alla vers l'homme et lui toucha l'épaule. Il leva la tête et d'un signe de tête, Nari lui désigna la jeune fille. L'homme se leva et s'approcha lentement. Lorsqu'il fut arrivé devant elle, il écarquilla les yeux et s'agenouilla.
- Majesté, enfin je vous retrouve. Tenez, j'ai trouvé ça sur la route, ça vous appartient, je crois.
Il mit une main dans sa poche et en ressorti une bague que Maïla reconnu immédiatement.
- Ma bague ! Merci de l'avoir retrouvée. Mais pourquoi vous inclinez-vous devant moi ? Je ne suis qu'une servante.
- Non, Altesse. Vous vous trompez. Vous n'êtes pas une servante. Vous êtes la princesse Lenaï. Je n'ai aucun doute là-dessus.
- Montrez-moi votre visage. Je vous en prie.
L'homme leva la tête et tout à coup, des images défilèrent dans sa tête. Elle le connaissait. Comment s'appelait-il ? Soudain elle se souvint.
- Maitre. C'est bien vous ? Vous avez pu vous échapper ? Levez-vous par pitié.
- Je suis ravi de voir que vous vous souvenez au moins de votre vieux précepteur. Je vais bien, ne vous en faites pas. Comme vous pouvez le constater, j'ai pu rentrer au palais. Quand je me suis réveillé dans cette forêt, vous aviez disparu. J'étais mort d'inquiétude. Mais vous êtes là, c'est le principal.
- Heu ce n'est pas que je suis perdu là, mais je ne comprends rien. Qu'est-ce qui ce passe ? Maïla, qui est cet homme ? Expliques-moi.
- Jeune homme, comment osez vous parler ainsi à notre princesse ?
- Calmez-vous Coyten. Il ne sait pas. Adrian, mon ami, cet homme est mon précepteur. Du moins il l'était avant notre séparation. Je ne suis pas Maïla. Ma véritable identité est celle que tout le monde avait deviné. Tout le monde sauf nous deux. Willan a du te dire plus d'une fois que je n'avais rien d'une servante. Il avait raison. Je suis la princesse Lenaï d'Azuria. Lorsque nous sommes venus ici, nous avons été attaqués dans la forêt. C'est là que j'ai perdu la mémoire.
- Mais alors... Toi et Willan...
- Sommes fiancés. C'est exact.
- Décidément, le destin fait bien les choses. Qui aurait cru que Willan tomberai amoureux de sa propre fiancée. Tout s'arrange finalement. Tu dois aller le voir, lui expliquer. Plus rien ne pourra s'opposer à votre amour.
- Pardon Adrian. C'est impossible. Je... Je dois rentrer chez moi. Maintenant, les négociations doivent reprendre à zéro et je doute que le roi Meldar accepte que le mariage ai lieu après un tel retard de ma part.
- Alors tu vas partir ?
- Pourras-tu me pardonner un jour ?
- Bien sur. Et puis tu vas revenir, j'en suis sur. Mais avant ton départ, va le voir, s'il te plait. Il faut qu'il sache.
- Tu as raison. Mais je n'ai pas le courage d'aller le voir seule. Viens avec moi. Vous aussi Maitre Coyten, je vous en prie.
- Bien sur, Princesse. Nous partirons quand vous serez prête.
- Merci. Allons-y.
Ils partirent tous les trois, guidés par la princesse. Elle s'apprêta à frapper à la porte de Willan mais Adrian l'arrêta et frappa à sa place.
- Entrez.
Lenaï prit une profonde inspiration et parla.
- Willan, je viens te dire au revoir.
Il se retourna.
- Tu pars ?
- Oui. Je ne suis pas celle que tu crois. J'ai retrouvé mon passé. Je dois rentrer chez moi maintenant.
- Je comprends. Tes parents te manquent, Princesse Lenaï.
- Tu le savais, n'est-ce-pas ?
- Je l'ai su au moment même où nos regards se sont croisés. Quand tu m'as regardé au marché, le regard de reproche que tu m'as adressé avait toute la prestance que celui d'une princesse. Je ne t'ai rien dit parce que je sais que tu ne m'aurais pas écouté. Pardonnes-moi, Lenaï.
- Tu n'as rien à te faire pardonner. Tu as essayé de me le dire mais je n'ai pas voulu t'écouter. C'est à moi de te demander pardon pour t'abandonner ainsi.
Willan couru vers elle et la prit dans ses bras.
- Non ma princesse. Tu n'as rien à te faire pardonner. Tu as endurée tellement de choses sans te plaindre. Mais je veux que tu me promettes de revenir. Et emmène Adrian avec toi. Je serais plus tranquille de savoir qu'il veille sur toi.
- Je te le promets.
- Alors je suis heureux comme ça.
Ils s'étreignirent longuement et dans un dernier baiser d'adieux, se séparèrent.
- Je reviendrai, Willan. Je te le jure.
- Je t'attendrai...
Elle le regarda une dernière fois et les yeux embués de larmes, quitta la pièce et son prince.
- Lenaï, tu es sure que ça va aller ? S'inquiéta Adrian.
- Bien sur. Mon devoir passe avant mes sentiments personnels.
- Arrête de jouer la comédie. Toi aussi tu as le droit de pleurer quand c'est trop dur.
Elle se jeta sur lui et fondit en larmes.
- Tu vois, même ton maitre ne te dit rien. Pleure, Lenaï, pleure. Tu iras mieux après.
- Merci Adrian. Tu es vraiment le meilleur des amis. Dit-elle entre deux sanglots. Elle sécha ses larmes puis se redressa de toute sa hauteur, avec la dignité que doit avoir ne princesse. Partons maintenant.
Ils se rendirent aux écuries. Lenaï monta sa jument, Coyten, le cheval gris qui était sa monture et Adrian prit un cheval alezan dans un des boxes. Lorsqu'ils sortirent de l'enceinte du château, Lenaï se retourna une dernière fois avant de lancer son cheval au galop, suivie par Coyten et Adrian.
Chapitre 7
Le voyage fut pour Lenaï une occasion de remercier tous ceux qui l'avaient aidée. Ainsi, lorsqu'elle vit la ferme où vivait cette famille qui lui avait donné le gite et le couvert avant de l'amener au Château, elle demanda une halte. Elle descendit de cheval et courut vers la maison.
- Altesse ! Vous allez vous blesser ! S'écria Coyten
- Ne vous en faites pas. Elle a appris a courir pendant son séjour en tant que servante. Répondit Adrian avec un grand sourire.
- Comment osez-vous ? Parler ainsi de la Princesse ! C'est insultant.
Adrian éclata de rire et à son tour, courut rejoindre Lenaï en n'oubliant pas de demander à Coyten de s'occuper des chevaux, le laissant seul et indigné.
Lorsque Lenaï frappa à la porte, celle-ci s'ouvrit sur le plus jeune enfant de la famille. Lorsqu'il la vit, son visage inquiet se transforma pour montrer un sourire. Il sauta au coup de la jeune fille en lançant un grand "Maïla".
- Tu es revenue, Maïla ? C'est bien toi ? Tu n'es pas au château ? C'est là que tu voulais aller, non ?
- Oui, c'est moi. Mais je m'appelle Lenaï, j'ai retrouvé mes souvenirs.
- Chin, qui est-ce ? Demanda une faible voix du fond de la maison.
- Maman, c'est Maïla. Heu, je veux dire Lenaï. Elle est revenue.
- Lenaï ?
La jeune princesse vit la femme s'approcher en courant, éloigner son fils de la porte et s'agenouiller devant elle.
- Majesté. Que nous vaut l'honneur de votre visite ? Nous ne sommes que de simples paysans et nous vous demandons pardon si nous vous avons offensée de quelque manière que ce soit.
- Non, relevez-vous, par pitié. Allez vous recoucher, vous avez l'air malade.
Voyant qu'elle refusait de ce lever, Lenaï s'agenouilla à son tour devant la femme.
- Merci d'avoir prit soin de moi alors que vous ne me connaissiez pas. Et merci aussi de m'avoir donné un nom quand j'ignorais le mien. Comme vous pouvez le constater, j'ai retrouvé mon passé mais je n'ai pas pour autant oublié la vie que je menais pendant mon amnésie. Je sais combien votre vie est dure. Je vous en prie, relevez-vous.
Coyten arriva à ce moment là et vit la princesse à genoux.
- M-Majesté, relevez-vous je vous prie. Il est indigne de vous prosterner ainsi devant une simple paysanne. Dit-il en tentant de relever Lenaï.
- Suffit, Maitre Coyten. Cette femme est aussi honorable que n'importe lequel des seigneurs de ce pays. Je vous interdis formellement de lui manquer de respect. Et c'est valable pour tout les membres de sa famille. Rugit Lenaï. Adrian, reprit elle d'un ton plus doux, aide cette femme à ce relever et reconduit là à son lit s'il te plait.
- Bien sur, Lenaï. Je m'en occupe.
Il prit la femme par le bras et alla la recoucher. Lenaï s'approcha du lit et vit que la mère de Chin avait de la fièvre. Elle s'assit au bord du lit et demanda à Adrian d'aller lui chercher de l'eau chaude et une compresse. Adrian s'exécuta et partit. Lorsqu'il revint, Lenaï était entrain de cuisiner une soupe.
- Finalement, ton petit séjour au château t'auras été utile. Dit-il.
- Tu as raison. Qui aurais cru qu'un jour une princesse cuisinerai une soupe pour une paysanne.
- Moi je l'aurais cru si on m'avait dit que cette princesse, c'était toi. Tu es vraiment gentille. A voir la tête de ton précepteur, il n'approuve pas ton geste. J'ai raison ?
- En effet. Répondit-elle avec un petit rire. Tu peux prendre ma place s'il te plait ? Il te suffit de remuer pour que ça n'accroche pas.
- A vos ordres, Princesse.
- Si tu m'appelle comme ça encore une fois, je te renvoie direct au château.
- Ah non, pitié. Si tu fait ça, Willan va me tuer !
Lenaï prit la bassine d'eau chaude des mains de son ami et alla éponger le front de la femme malade.
- Chin, dit-elle, où sont ton frère et ta sœur ? J'aurais besoin que l'un d'entre eux aille chercher un médecin au village.
- Grand frère est parti aider papa au champ et grande sœur est déjà partie chercher le docteur. Elle m'a dit qu'elle allait revenir le plus vite possible.
- Très bien, merci. Ne t'inquiète pas, ta maman va bientôt guérir, c'est une promesse.
- Et les princesse tiennent toujours leurs promesses. Intervint Adrian avec un bol entre les mains. Tiens Lenaï, la soupe est prête.
- Merci Adrian, qu'est-ce-que je ferai sans toi ?
- Rien. Je suis in-dis-pen-sable.
- Maman ! J'ai trouvé le médecin. Cria une voix de l'extérieur.
Lenaï se leva d'un bond et couru au devant de la jeune femme qui arrivait.
- Maïla ? Qu'est ce que tu fais là ? Peu importe, comment va ma mère ?
- Bien, ne t'en fais pas. Ca fait longtemps que tu es partie ?
- Depuis ce matin. J'ai ramené le médecin pour qu'il la soigne.
- C'est très bien. Docteur, allez la voir tout de suite. J'ai fait tout ce que je pouvait.
- Oui. Répondit le médecin.
Ils entrèrent tous les trois dans la maison. Le médecin examina la femme et s'adressa à Lenaï.
- Tout va bien, elle va guérir très vite grâce à vos soins. Vous avez fait la meilleure chose à faire. Le pire est passé. Il se tourne ensuite vers l'autre jeune femme. Mademoiselle, votre mère est tombée malade à cause de la fatigue. Il lui faut juste se reposer maintenant. Veillez à ce qu'elle ne se lève sous aucun prétexte avant d'être totalement rétablie.
- Oui docteur. Merci beaucoup.
Le médecin repartit vers la ville, laissant derrière lui deux jeunes femmes soulagées.
- Merci de t'être occupée de mère, Maïla.
- Ne t'en fait pas, je lui devais bien ça.
- Enfin c'est bizarre de te voir ici tout de même. Père ne t'avais pas emmenée à la capitale ?
- Si. En fait, je rentre chez moi. J'ai fini par retrouvé mon passé.
- Tu m'en vois heureuse. Il fait presque nuit. Père et Tepen ne vont pas tarder à rentrer. J'aimerai que vous restiez ici cette nuit, toi et tes compagnons. Je sais que ce n'est pas le grand luxe mais c'est ma façon de te remercier. Et puis, j'aimerai que tu me racontes tout ce qu'il s'est passé depuis ton départ et surtout, j'aimerai savoir qui tu es, maintenant que tu le sais.
- J'accepte avec joie ton hospitalité. Coyten, vous n'avez pas voix au chapitre, j'en ai décidé ainsi.
- M-mais...
- Coyten... Fit Lenaï avec un air menaçant.
- Très bien. Mais j'en réfèrerais à vos parents.
- Faites ce que bon vous semble, je suis sure qu'ils m'approuveront quand ils le sauront.
- Maïla, raconte moi s'il te plait, je comprends rien moi. Qui sont tes parents ? Et pourquoi il te vouvoie le vieux ?
- Le vieux ? Prin...
- Coyten ça suffit. Miren, je veux bien tout te raconter mais avant, tu dois me promettre que quoi que je dise, tu me traiteras pareillement que maintenant.
- Je te le promets, Maïla.
- Dans ce cas, tu dois savoir que mon nom est Lenaï.
- Lenaï ? Comme la prin... Ne me dit pas que tu, que vous... ?
- Tu as promis, Miren. Comme tu l'as deviné, je suis la princesse Lenaï d'Azura. Ce vieux bougon que tu vois là-bas est mon précepteur, Maitre Coyten. Mon autre compagnon s'appelle Adrian. C'est mon meilleur ami et aussi celui du prince Willan. Nous rentrons à Azura. Pour le reste...
Lenaï récita à Miren tout ce qui c'était passé au château pendant qu'elle y séjournait. Miren et Chin l'écoutaient attentivement, posant des questions sur tel ou tel évènement. Bientôt, ils furent rejoins par le reste de la famille. Quand elle eut finit son récit, ce fut Miren qui prit la parole et raconta ce qu'il leur était arrivés pendant tout ce temps. Ainsi, Lenaï apprit que l'autre enfant qu'elle avait vue la dernière fois était partit vivre en ville avec sa tante dans le but d'apprendre le métier de couturière et qu'elle était très douée. La soirée passa ainsi, chacun échangeant des anecdotes avec les autres. A la grande surprise de Lenaï et d'Adrian, même Coyten se dérida et se mit à raconter des histoires et à rire avec les autres. Ce soir-là, tout le monde était égal. Il n'y avait plus de princesse, plus de précepteur, plus de paysans. Il n'y avait que Lenaï, Coyten, Adrian, Miren, Tepen, Chin, et leurs parents. Un groupe d'amis tout à la joie de se retrouver. Cette nuit-là, Lenaï s'endormit le sourire aux lèvres, paisible, heureuse. Comme si Willan était avec eux à ce moment là. Comme si ils ne s'étaient jamais séparés.
Le soleil se leva sur la ferme avec un éclat magnifique. Tout le monde déjeuna dans la plus grande pièce où on avait déplacé la malade pour le petit-déjeuner. Lenaï s'était portée volontaire pour l'aider à manger. Comme l'avait dit le docteur, elle se sentait déjà mieux. Le moment de se séparer finit par arriver. Trop vite aux yeux de tous. Cependant, tout le monde se dit au revoir avec le sentiment qu'ils se reverraient bientôt. Tous avaient le sourire aux lèvres, malgré les gorges qui se serraient. Seul Chin pleurait vraiment. Lenaï le prit dans ses bras et lui déposa un baiser sur le front en lui faisant la promesse de revenir. "Et une princesse tient toujours ses promesses" lui rappela-t-elle avant de monter sur son cheval et de repartir vers Azura. En chemin, elle s'arrêta saluer le vieux couple qui vivait près de la forêt. Dans la forêt, ils passèrent à côté des restes du carrosse. En voyant le relief de la bataille, Lenaï se sentit mal.
- Lenaï, ça va aller ? Tu veux qu'on s'arrête ? S'inquiéta Adrian.
- Non, ça ira, merci.
- Comme tu veux, mais tu devrais manger ça, tu es toute pâle. Dit-il en lui tendant une pomme.
Lenaï prit le fruit et mangea sous les yeux bienveillants de son ami.
- Je te dis que ça va, Adrian. Arrête de me regarder comme si j'allais m'évanouir.
- Si tu le dit... Mais je préfère être sûr, imagine ce que tu sais qui me fera si tu venais à tomber dans les pommes.
Naturellement, il ne voulait pas avouer qu'il s'inquiétait sincèrement pour elle. Il l'aimait tellement, lui aussi. Finalement, ils sortirent de la forêt sans encombres et arrivèrent en vue du palais royal d'Azura. Le voyage avait duré dix jours en tout et Lenaï poussa un soupir de soulagement en le voyant. Ils s'arrêtèrent dans une auberge près des remparts de la ville et Coyten sorti une robe d'une sacoche qu'il avait sur sa selle.
- Vous ne pouvez pas entrer au palais dans votre état actuel. Prenez un bain et mettez cette robe. Nous irons au palais quand vous serez présentable. Il est temps pour vous de reprendre votre rang.
- Bien, Maitre.
Lenaï prit un bain, revêtit la robe, se brosse les cheveux et sortit de la chambre. Coyten lui tendit le diadème marquant son rang de princesse royale et Adrian le lui arracha des mains avant de le poser délicatement sur la tête de la princesse.
- Bienvenue chez vous, Princesse Lenaï. Dit-il solennellement
- Merci, Adrian. Vous êtes bien aimable.
Ils se sourirent mutuellement, se prouvant ainsi que même si elle était redevenue une princesse à part entière et qu'elle tiendrai son rôle jusqu'au bout, leur amitié, elle, restait intacte.
Coyten sorti de l'auberge et revint avec une litière. Adrian aida Lenaï à s'y installer et monta à cheval, restant à hauteur de la litière. C'est ainsi qu'ils passèrent les portes du palais. Coyten et Adrian descendirent tous deux de cheval dans la cour. Adrian s'inclina alors devant l'ouverture de la litière et tendit son bras à Lenaï.
- Princesse.
Lenaï accepta son bras et sorti de la litière. Bras dessus, bras dessous, ils s'avancèrent à la suite de Coyten vers l'entrée principale où les attendaient les souverains du royaume. | | |
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