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Un Paris en demi-teinte

Le Paris Saint-Germain a remporté hier après-midi sur sa pelouse un neuvième succès consécutif toutes compétitions confondues. Mais sa deuxième mi-temps mitigée durant laquelle il fit preuve d'une fébrilité inquiétante n'a pas plu à son public...


L'image est rare. Du moins, suffisamment rare pour avoir étonné. Il s'agit d'ailleurs davantage d'un son que d'une image. Celui d'un public du Parc des Princes qui s'est mis à siffler ses propres joueurs dans le dernier quart d'heure de la rencontre. Une séquence étonnante sachant que le PSG menait alors 1-0 sans vraiment craindre un retour niçois. Mais le public d'Auteuil n'est pas simple à contenter et une victoire accompagnée d'un jeu aussi pauvre, du moins depuis le retour des vestiaires, ne lui suffit pas. Bien évidemment, il y a quelques années, à l'époque où il devait se battre jusqu'au dernier match de la saison pour se sauver dans l'élite, il aurait apprécié mener au score contre l'OGC Nice. Seulement, des Qatariens sont arrivés depuis avec leur mallette remplie de billets verts. Le PSG a changé de visage alors forcément les attentes en terme de jeu ont légèrement augmentées.

Celui qui n'aurait vu que la première mi-temps pourrait être étonné à la lecture de ce qui vient de précéder. En toute honnêteté, il faut bien rendre à César ce qui appartient à César et le PSG fut auteur d'une première demi-heure séduisante, une de leurs meilleures cette saison en Championnat. Avec à la clé, un but sur penalty de Zlatan Ibrahimovic qui débloquait par la même occasion son compteur en championnat lui qui avait déjà marqué un peu plus tôt dans le semaine en Ligue des Champions (victoire 3-1 du PSG contre l'Ajax Amsterdam). Un but qui ravissait tout le monde. De Laurent Blanc "je suis content que Zlatan ait marqué ce but. Ce n'est jamais facile de revenir de blessure et de retrouver son meilleur niveau. Zlatan monte en puissance donc forcément, tout le monde est content. Même si personne n'en doutait dans l'équipe" à Blaise Matuidi qui allait dans le sens de son entraîneur "c'est un leader. C'est très important qu'il soit à son meilleur niveau. Il aime marquer des buts donc on est tous très content".


Plus le même visage après la pause

Trente premières minutes de très bonne facture pendant lesquelles le duo Ibrahimovic-Cavani est apparu complice comme jamais on en l'avait vu auparavant. Il ne fut pas rare de les voir se faire des passes et se comprendre dans les appels. "Je sais que c'est ce qui vous intéresse. Vous ne parlez que de ça tout le temps. Pas un match où j'en entends pas parler. Je sais que ce sont deux joueurs très forts qui attirent les médias. Je suis tout de même heureux que vous pensiez qu'ils commencent à s'entendre mais moi je préfère regarder l'équipe dans son ensemble" reprenait Laurent Blanc. Le compteur aurait pu se débloquer un peu plus tôt sur un enchaînement contrôle et frappe de Ibrahimovic qui frappait le poteau gauche. Peu de temps avant la mi-temps, c'est Edinson Cavani qui fut très proche de doubler la mise.

Et puis vint la pause et les Parisiens revinrent sur la pelouse en ayant oublier toutes les bonnes intentions vues en première période. D'un seul coup, on pensa que ce n'était pas la même équipe qui avait commencé le match. Dans le jeu sans ballon, ils oublièrent toute idée de pressing préférant laisser Nice avancer sur le terrain. Et ce n'était guère mieux avec la possession tant il n'y avait plus de mouvements, tant ils semblaient attendre la fin du match sans même penser marquer un deuxième but qui pourtant aurait tranquiliser un public qui se remémorait les réceptions de Monaco et Lyon qui s'étaient toutes deux ponctuées par des matchs nuls 1-1 alors que le PSG avait ouvert le score. Depuis ces deux matchs du début d'automne, Paris a tout de même progressé et maintenant, il sait gérer son avance. Mais il se fit peur à plusieurs reprises. Une première fois sur une déconcentration de la défense parisienne qui laissait Pléa libre de tirer. Heureusement, Sirigu s'interposa farouchement. Une seconde fois sur une tête de Jordan Amavi qui loupait le cadre de quelques centimètres.


Paris reste à un point de marseille

Il n'y eut pas beaucoup plus d'occasions à mettre au profit de l'OGC Nice mais c'est cette fragilité, ce manque de maîtrise qui peut agacer tant le PSG devrait avoir la capcité de plier ce match avant la mi-temps. On parle souvent de l'absence de jeu collectif du Paris Saint-Germain mais force est de constater que c'est quand il perd ses individualités que le PSG peut vaciller. Hier après-midi, il a souffert parce que Thiago Motta n'était pas à son meilleur niveau au point qu'il rentra directement aux vestiaires quand Laurent Blanc décida de le remplacer vers l'heure de jeu. Blaise Matuidi, qui n'a toujours pas pleinement récupéré de son opération de la main droite, ne fut pas non plus à la hauteur avec un déchet technique important et une couverture de jeu moins vaste quà l'accoutumée. Quand on sait à quel point le milieu de terrain est primordial dans le jeu du PSG alors on comprend plus facilement le visage montré en seconde période. Laurent Balnc en est conscient "si vous me dîtes que le PSG joue moins bien que la saison dernière, je vous réponds oui. C'est vrai que l'on a plus de difficultés dans le jeu. On n'est moins dans la maîtrise. J'aime que mon équipe joue bien mais mon objectif, c'est de gagner et pour l'instant on le remplit".

Il ne faudrait pas oublier qu'avec cette victoire sur Nice, les Parisiens ont remporté leur neuvième victoire d'affillée toutes compétitions confondues, leur sixième en Ligue 1. Une série qui a commencé contre Lens au Stade de France (3-1). Les statistiques sont pourtant tellement positives. Alors que le mois de décembre va débuter, le club de la capitale est toujours invaincu, ce que seuls Chelsea et Porto ont été capables de faire en Europe. Sa situation en Ligue des Champions est plus qu'avantageuse. Paris s'est qualifié pour les huitièmes de finale au bout de la quatrième journée. Il a brillamment battu le FC Barcelone au Parc des Princes (3-2) au début du mois d'octobre et il se rendra dans dix jours au Camp Nou pour garder la place de leader de sa poule qu'il occupe en ce moment. Mais en Championnat aussi, la situation du PSG est très bonne. Il ne se trouve qu'à un point de l'Olympique de Marseille qu'il a d'ailleurs logiquement battu il y a peu de temps (2-0). Preuve que tout ne va pas mal au PSG qui vit un automne doré. Pas mal pour celui qui était bien souvent habitué à sa célèbre crise automnale. Forcément, en regardant cet effectif si riche de talent, on attend plus que des résultats. On veut du jeu. C'est également le cas du public du Parc qui maintenant n'hésite plus à s'exprimer quand il n'est pas satisfait...
L'auteur : Fruitier Manu
29 ans, Paris (France).
Publié le 09 décembre 2014
Modifié le 07 décembre 2014
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