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Un sentiment de déjà vu

Le Paris Saint-Germain qui s'est largement imposé hier après-midi contre Bordeaux (3-0) avait des airs du PSG qui l'année dernière étrillait de la même manière tous ceux qui osaient le défier au Parc des Princes.


Laurent Blanc n'est pas l'entraineur le plus expansif de Ligue 1, très loin de là. Mais quand il est vraiment satisfait, il sait le montrer par des larges sourires et une attitude joyeuse montrée en conférence de presse. Hier, en fin d'après-midi, c'est ce Laurent Blanc qui prenait place dans les travées du Parc des Princes pour répondre aux questions suivant la victoire des siens contre les Girondins de Bordeaux (3-0) acquise quelques instants auparavant. En même temps, l'ancien sélectionneur de l'équipe de France avait des raisons de laisser échapper un sourire sincère.

Premièrement, il a dû être ravi de retrouver son équipe à son niveau de la saison dernière. Pour ceux qui ne s'en rappelleraient pas précisément, le PSG de 2013-2014 avait l'heureuse habitude (bien plus malheureuse pour ses adversaires bien évidemment) de congédier plutôt violemment n'importe quelle équipe qui venait au Parc des Princes. A la clef, c'était bien souvent des 5-0,4-0 ou 3-0 pour le club de la capitale. Mais plus que le score qui des fois ne veut pas forcément dire grand chose, c'est surtout la manière avec laquelle les Parisiens contrôlaient la rencontre de long en large qui forçait l'admiration de tous les observateurs. Force est de constater qu'un tel niveau de maîtrise et de domination semblait avoir échapper aux joueurs de Laurent Blanc depuis début août et le début de ce championnat. Mais que ce dernier ne s'en fasse plus. Son équipe est en train de le retrouver au fur et à mesure que la saison avance. Ce retour en force part tout d'abord de son milieu de terrain qui, il faut bien l'admettre, explique en grande partie l'avance qu'il semblait avoir sur ses concurrents avec un Thiago Motta plus sobre mais efficace, un Marco Verratti plus offensif et hargneux à la perte de balle mais surtout avec le Blaise Matuidi qu'on aime tant, celui qui court partout, qui ne compte pas ses efforts pour reprendre le ballon et qui, une fois que c'était fait, se projète généreusement sur les moindres espaces laissés par la défense adverse. "Il faut bien reconnaître que le milieu dans son ensemble a fait un très gros match. C'est plus facile pour nous quand le milieu exerce une pression intense sur le porteur de balle et qu'il s'implique dans les phases offensives" se satisfaisait Laurent Blanc.


Trois buts sans ibrahimovic et cavani

Deuxièmement, il peut sourire parce que son équipe a su répondre avec fermeté aux critiques entendues dans le cours de la semaine qui doutaient sérieusement de la capacité du Paris Saint-Germain à endiguer les absences conjuguées de Zlatan Ibrahimovic, blessé au talon, et Edinson Cavani, suspendu pour son carton rouge reçu contre Lens. Au départ de la rencontre, Blanc avait opter pour Bahebeck et Lucas devant soutenu par Pastore dans un rôle de meneur de jeu. Un système qui fut bouleversé après l'expulsion de Gerg Van der Wiel pour un tacle sur le talon de Kazhri quand Bahebeck fut remplacé par Aurier pour palier le poste laissé vacant à droite. Mais hier ne fut pas la victoire d'un système mais celle plutôt d'un état d'esprit résolument tourné vers la gagne même quand ils évoluèrent en infériorité numérique bien que ça ne dura qu'une dizaine de minutes jusqu'à ce que Poko reçoive à son tour un carton rouge pour un tacle maladroit et dangereux sur Verratti. Les deux armes offensives du PSG sont sa vitesse et sa capacité à utiliser les espaces pour jouer en profondeur. Bordeaux eut toutes les peines du monde à contenir la vitesse des assauts du PSG qui arrivaient très facilement dans les vingts derniers mètres des Girondins. Les premières alertes vinrent d'un tir de Verratti contré puis d'un coup franc flottant de David Luiz qui tapait poteau sortant et surtout d'un centre de Lucas mal repris par Verratti surpris que le ballon lui arrive dessus. Mais ce dernier se rattrappait rapidement en provoquant la faute du jeune Yambaré qui permettait à Lucas d'ouvrir le score sur penalty. En début de deuxième mi-temps, c'est le Brésilien lui-même qui se chargeait de provoquer le second penalty, plus discutable, qui lui permettait d'inscire son premier doublé avec le PSG. Le troisième but fut inscrit par le revenant Ezequiel Lavezzi qui reprenait brillamment un centre de Matuidi.


Blanc rassuré à deux semaines du clasico

Enfin, Laurent Blanc pouvait se réjouir des ressorts psychologiques qu'ont eu ses joueurs pour gérer une situation qui semblait bien mal engagée après le carton rouge reçu par Van der Wiel des mains de Tony Chapron. Et même si ce ne fut que de courte durée, les dix minutes qui séparèrent les deux exclusions montrèrent un Paris Saint-Germain solidaire, continuant à donner du jeu, à créer du mouvement qui plus est orphelin de ses deux attaquants stars Ibrahimovic et Cavani. "C'était important de montrer qu'on pouvait être au niveau malgré des absences de poids et malgré le fait de jouer à dix. Je suis heureux de voir que si le physique revient vraiment bien, le côté psychologique va bien également" se réjouissant Laurent Blanc. Autre bonne nouvelle à mettre dans la besace des Parisiens, il s'agit des excellentes apparitions de Yohan Cabaye et de Serge Aurier qui eux devront assurer l'intérim pendant que Van der Wiel et Thiago Motta (suspendu pour avoir pris un troisième carton jaune en dix journées) purgeront leur sanction avec dans deux semaines la réception de l'OM.

En se réveillant ce matin, Laurent Blanc se sait bien accrocher à sa deuxième place de Ligue 1 mais surtout il sait qu'il revient à seulement quatre points de l'Olympique de Marseille qui ira ce soir à Gerland pour y affronter l'Olympique Lyonnais. Son coeur penchera sans aucun doute pour les Rhodaniens. Mais malgré cela, le plus important est que Paris a bouclé une semaine réussie qui l'a vu remporté trois matches dont deux à l'extérieur, une première cette saison et surtout que son niveau de jeu semble suivre la même trajectoire. Mais est-ce que cela suffira à battre Marseille dans deux semaines ? On verra mais surtout on a hâte d'y être...
L'auteur : Fruitier Manu
29 ans, Paris (France).
Publié le 04 novembre 2014
Modifié le 02 novembre 2014
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