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Une claque bien méritée

Dès son premier match du Tournoi des Six Nations en Italie, les hommes de Philippe Saint-André se sont inclinés et ne sont pas parvenus à confirmer les quatre dernières victoires en Argentine et lors de la tournée d'Automne.


Durant la semaine, Philippe Saint-André et son staff avaient prévenu tout le monde que ce déplacement du côté de Rome n'était pas gagné d'avance. Evidemment, on ne prenait pas ce match à la légère mais on pouvait difficilement ne pas se dire, vu la dernière tournée de novembre derbier qui s'était ponctuée par trois victoires dont une 22-14 contre les Samoa après une bien piètre performance, qu'on ne s'imposeraient guère sur le sol italien. On pensait que ce tournoi des Six Nations se jouerait sur la confrontation contre l'Angleterre à Twickenham mais malheureusement pour l'équipe de France, ce tournoi et ce rêve de dixième Grand Chelem s'évaporaient bien plus tôt que prévu au bout d'un match et pas contre l'adversaire que l'on pensait.
Il y a deux ans, la défaite était bien plus dure à avaler car jamais auparavant la France ne s'était pas imposée contre les transalpins. Aussi, la tournure du match était différente. Les bleus avaient eu un arbitrage complètement défavorable dans les cinq dernières minutes du match alors qu'une pénalité auraient pu leur donner la victoire. Les italiens n'avaient pas fait un match énorme et avaient avant tout profité des erreurs d'un XV de France encore choqué par sa défaite une semaine plus tôt contre l'Angleterre. La rencontre d'hier après-midi fut tout autre. La pelouse n'était pas la même. Adieu le Stade Flaminio et bienvenue au Stade Olympique que la Squaddra Azzura du rugby inaugurait de la meilleure des manières.


L'italie en pleine progression

L'Italie est en pleine progression. Encore plus depuis la mise en place de Jacques Brunel en tant que selectionneur. On l'avait déjà remarqué en novembre lorsque les transalpins avaient tenu la dragée haute à la Nouvelle-Zélande près d'une heure avant de s'écrouler lourdelent en fin de match. Parisse l'annonçait avant le match. L'Italie n'a plus peur de personne et compte enfin gagner deux matches dans un même tournoi. Si elle joue tous ses matches de la même manière, il ne fait aucun doute que les italiens y arriveront sur cette édition. Les hommes de Jacques Brunel n'avaient pas envie de subir et le montraient rapidement. Sur les attaques placées, ils savent qu'ils ont le plus grand mal à marquer. Ils en ont enfin tenu compte et jouent dorénavant les contres à fond et c'est d'ailleurs de cette manière que vinrent les deux essais italiens de la partie. Au bout de cinq minutes, après un coup de pied offensif de Frédéric Michalak, Luciano Orquera, ancien bayonnais qui évolue aujourd'hui à Zebre, transperçait la défense française mettant Pascal Papé et Florian Fritz dans la vue avant de refiler le ballon à son capitaine Sergio Parisse qui allait dans l'en-but pour ouvrir le score.
L'Italie profitait de toutes les occasions possible pour ajouter trois points. Alors, c'est vrai, les vingts dernières minutes de la première mi-temps furent bien plus compliquées pour les transalpins et perdaient leur avantage en rentrant aux vestiaires. Et la seconde période commença comme avait finie la première. Ils faisaient trop de fautes et voyaient Frédéric Michalak donner un écart de cinq points en faveur des siens. Sûrement que les années précédentes, en voyant son adversaire prendre l'avantage, les italiens auraient lâchés le match et finis loin des bleus. Seulement, Jacques Delmas a insufflé une autre mentalité dans la maison transalpine. Ils étaient proches de ce prendre un essai qui aurait bien pu enterriner la rencontre mais sur le ballon de relance qui suivit, ils profitèrent des largesses laissées par la défense française et Castrogiovanni plongeait derrière la ligne. Ensuite, vingts minutes à défendre parfaitement et deux coups de pied, une pénalité et un drop, qui leur donnaient la victoire. Un succès que Jacques Delmas tentait de maitriser tant bien que mal "mon objectif est qu'une victoire italienne ne soit pas qu'un simple exploit. On doit apprendre à gagner et à avoir plus de régularité".


Mauvais dans tous les domaines

Côté français, les visages étaient fermés. Terminé les accolades après un succès contre les Wallanies. Maintenant, place aux têtes d'enterrement doublées d'une dose de frustration. Frustration car le match aurait pu tourner à l'avantage des bleus qui avaient complètement manqué leur entame de match et ce après quelques secondes. Fait de jeu sans gravité mais image du match des bleus, ce coup d'envoi envoyé par la botte de Frédéric Michalak directement derrière la ligne de touche. S'en suit de longues minutes sans voir le ballon. Et un essai pris au boit de cinq minutes à la suite d'un mauvais coup de pied de son buteur toulonnais.
L'affaire semblait bien mal engagée mais il restait encore du temps pour réagir et le XV de France ne mit pas longtemps à se débarasser du rideau italien gráce à Louis Picamoles. La défense retrouvait son vrai visage à l'image de Thierry Dusautoir, de retour après dix mois sans porter la tunique bleue, auteur d'un 100% au plaquages. Et à quelques instants de la mi-temps, Benjamin Fall donnait l'avantage. En deuxième mi-temps, on pensait qu'ils allaient nous faire la même chose qu'en novembre face aux Samoa. Ils poussaient et Maxime Machenaud était à quelques mètres de mettre son équipes définitivement totalement à l'abri. Mais sans soutien, il commettait un en-avant et sur la relance, les italiens prenaient la main. Les dernières vingts minutes furent d'un niveau si faible qu'une victoire française serait apparue comme un hold-up. Un manque de punsh cuisant, des fautes après contact et des en-avant aussi fréquent qu'aucune attaque n'était possible. A la faveur d'une ultime mêlée dans les vingt-deux métres des transalpins, les hommes de Philippe Saint-André auraient bien pu arracher la victoire mais Benjamin Fall recevait un ballon le long de la ligne de touche qu'il franchissait après un plaquage italien.
La France ne méritait pas de gagner ce match tant ses joueurs n'ont pas fait le boulot. Un jeu au pied perfectible avec Yoann Huget qui trouvait rarement de bonnes touches et dont les relances n'étaient que trop rarement efficaces. Frédéric Michalak parut également un ton en-dessous que son niveau automnale avec trop de points laissés sur pénalités. Trop de perte de balle en touche où les lancers millimétrés de William Servat commencent à manquer vu ce que nous font Dimitri Szarzewski et Benjamin Kayser. Une mêlée rarement souveraine où Yannick Forestier décut et devrait être logiquelent remplacé cont le Pays de Galles. Il s'agit ici de la première défaite de Maxime Machenaud sous le maillot national "c'est sûr que la défaite ne me manquait pas. Je n'ai pas l'impression de faire un mauvais match mais l'Italie a fait un bon match et ils nous ont beaucoup gênés. Ce soir, c'est la déception qui prime".
Dans ce flot de tristesse et de contre-performance, il est tout de même bon de souligner l'excellente prestation de Thierry Dusautoir qui avait été laissé au repos en juin lors de la tournée en Argentine et qui était blessé au genou pour la tournée d'automne "ça fait du bien de rejouer en équipe de France mais la défaite prime. J'ai le sentiment de faire un bon match mais ce devait être pas si blen que ça parce qu'on aurait gagné. On a eu un adversaire qui progresse de jour en jour. On est déçu mais il va falloir rebondir"
Le selectionneur national assure que la victoire est encore possible. C'est qu'il a confiance en ses joueurs mais il est difficile de croire qu'ils pourraient s'imposer en Irlande et en Angleterre, un match à Twickenham qui pourrait sauver le deuxième tournoi de Philippe Saint-André à la tête du XV de France...
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L'auteur : Fruitier Manu
29 ans, Paris (France).
Publié le 14 février 2013
Modifié le 10 février 2013
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