| une nuit blanchevoici une petite histoire ou bien un recit imaginaire que j'ai ecrit il y a je ne me rappelle combien de temps. Ca décrit d'une façon plus ou moins implicite un sentiment vague que je ressentais. J'espère qu'il vous plaira.Un calme "assourdissant" régnait, le soleil se couchait déjà ou plutôt ses quelques rayons qui avaient pu, antérieurement, cet après-midi, se glisser à travers les épais nuages. C’était pourtant NEW YORK, la ville active, mais les pas rapides et les Klaxons forts ne semblaient plus pour elle que des chants d’oiseaux et des souffles de vent qui ne pouvaient d’aucune façon interrompre sa profonde méditation. Elle s’immobilisa longtemps devant sa fenêtre, observant les feuilles se détacher de leurs branches, chuter au sol et crier sous la pression des pieds. Tout lui semblait habituel ; le ciel triste, l’embouteillage, les viols, les assassinats, les sirènes des automobiles de police… tout, sauf elle. Elle se sentait étrangère, même dans sa peau, son cœur était morne et ses pensées songeaient d’espoir. Sans s’en apercevoir, les minutes coulaient à travers ses doigts, les heures, les jours, les semaines, les mois, et les années de même.
Elle était belle, si belle que l’aurore reculait devant son charme. Elle avait des yeux d’émeraude, deux perles brillantes, des fils aurifères longs jusqu’au bas de son dos, une peau blanche et douce comme la neige, un vrai ange sur terre. Elle se nommait ANGELICA, mais on l’appelait ANGEL, comme l’ange en anglais. Quand elle souriait la lune rougissait et se cachait derrière les nuages. Elle avait un sourire prodigieux et souriait tout le temps, depuis toujours, pour toujours.
Cependant, elle n’était pas heureuse comme elle le faisait voir aux gens. Très bonne actrice d’un talent inné, qui aurait pu illuminer BROADWAY, elle savait bien dissimuler ses émotions derrière ses éclats de sourires misérables. Au fond, elle se sentait crevasse, menant une vie creuse, prétendant toujours être ce qu’elle n’etait pas, essayant de se surmener pour être à la hauteur de ce qu’on lui exigeait d’être.
Mais cette nuit là, elle s’était persuadée que sa vie n’avait jamais été qu’un mensonge, et qu' elle, la fille modèle aux yeux de tous, n’était rien que l’ombre d’une âme qui n’existe même pas. A ce moment là elle eu horreur d’elle-même, se détesta au fur et à mesure qu’elle pensait à son existence. Au même moment, son âme se déchira de son corps et s’envola au loin, tandis que son cadavre se pétrifia en l’observant se distancer.
Durant cette nuit qui sembla être plus longue que l’éternité, l’âme d’ANGELICA erra pendant des temps indéfinis, puis, s' immobilisa au sommet d’une tour et franchit de son regard perçant tous les murs, épia les esprits volants sur les ailes du rêve et succombant aux désirs de l’inconscience. Tantôt elle revenait dans le temps, regardait pendant des siècles le petit enfant pleurnichant qu’elle voyait toujours dans son miroir quand elle était gamine - c’était le seul être qui, quand elle le regardait, la voyait la regarder de retour droit au fond de l’œil, tantôt elle avançait dans le temps et regardait une vieille femme prendre ses dernières respirations, seule entre les griffes de l’oubli et mourir dans un lit tout froid tout dur. Et quand elle joignait les deux temps, elle revenait là où elle appartenait et lui s’avérait l’image de peut-être l’esprit peut-être le fantôme d’une jeune demoiselle saignante et des milliers de couteaux qui la poignardaient dans le dos. Elle portait un cœur battant dans sa main droite et une larme brillante dans sa main gauche et criait si fort que ses cris muets inachevés à jamais brisaient les murs qui l’entouraient. Et un moment l’âme d’ANGEL fut frappée par la conscience que cette fille n’était, dans son illusion, personne d'autre qu' elle-même.
. Elle demeura des secondes qui semblaient être des heures, des nuits, des mois, des années et qui avaient l’air éternelles, essayant de comprendre ce qui venait de se passer juste devant ses propres yeux, sans y parvenir. En fin de compte son âme si brisée et si malheureuse s’enfonça de retour dans son corps épuisé, et pour la toute première fois elle entendit les bruits assourdissants de la ville de NEW YORK, juste pour une dernière fois. Puis elle se dirigea vers son lit et s’y allongea, si fascinante dans son déshabillé, Oh ce lit pur comme sa propriétaire que jamais un homme n’a eu la chance d’y dormir. Pourtant elle n’aurait pas refusé de se lever un matin à côté de quelqu’un et de s’avoir qu’il était là pendant toute la nuit juste tout prêt d’elle comme son ange gardien protégeant ses rêves et s’assurant qu'ils se réaliseront un jour. Mais sa solitude n’était par manque d’hommes mais par manque d’un homme !
Quelques rayons pâles commençaient à briser le sombre de la nuit mais elle s’ endormit, cette fois sans espérer que la nuit serait plus longue si ce n’est infinie parce que, peut être grâce au petit oiseau, elle avait su qu’après cette nuit là le soleil ne se lèverait plus jamais, au moins pour elle. . . . | | |
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