| Une petite fille...L'histoire d'une petite fille qui parle à sa mère... Une petite fille enfermée dans un corps d'adulte... Une petite fille qui n'a pas réellement vécu, mais qui est toujours là quand même...Une petite fille vit... Elle vit maintenant parce qu'elle n'en a pas eu l'occasion auparavant... Elle n'a jamais parlé, n'a jamais dit ce qu'elle aurait aimé dire... Elle est maintenant abîmée par la vie, alors qu'elle devrait être l'innocence même, symbole de l'enfance. Mais elle en a trop vu, en a trop vécu. Alors maintenant, elle se sent vieille... Mais elle est toujours une petite fille...
Qui est cette petite fille ?
À l'intérieur de moi habite une toute petite fille, torturée par le froid, rongée par la faim. Une fillette abîmée par les remords et assaillie d'inquiétudes effrayantes. Elle a peur du noir, et pourtant, elle s'y cache sans cesse. Ses yeux sont froids comme la glace qui ravage son coeur blessé. La petite fille est nue, sous un peignoir blanc comme la neige sur laquelle elle dort. Son corps décharné, meurtri par le froid et de nombreuses cicatrices, quémande silencieusement une délivrance. L'âme affligée de la fillette fait peine à voir. Lorsqu'on la regarde, on croirait voir une vieille femme fanée. Pourtant, ce n'était encore qu'une enfant, une fillette à qui la vie avait été arrachée avant même qu'elle n'eut le temps d'y goûter. C'était une fleur qui ne s'était pas épanouie, qui n'avait guère grandit, et qui s'étiolait.
Une fleur, comme c'est beau... Mais comme c'est fragile !
Enfant du silence, elle se terre dans un mutisme total pour s'empêcher de souffrir. Elle a vite appris que les cris, les pleurs et les hurlements ne menaient à rien d'autre qu'à une souffrance souvent bien pire. Alors, tapie en boule dans un coin de sa chambre, les mains sur les oreilles, elle s'oblige à ne rien entendre, et fait de son mieux pour se taire, pour s'empêcher de hurler. Troublée, elle ferme les yeux pour ne rien voir de l'horrible spectacle qui s'offre à elle. Mais elle sait que ce sera bientôt son tour. Elle aura beau fermer les yeux et se boucher les oreilles, rien ne l'empêchera de sentir sa chair déjà tuméfiée se faire labourer de coups. Peut-être ne connaît-elle pas grand chose à la mort, mais elle l'espère déjà, songeant que c'était la seule délivrance possible et immédiate.
Ce qu'elle veut dire à sa maman...
Jamais je n'ai espéré te décevoir, jamais je n'ai voulu ressembler à autre chose qu'à l'image que tu te faisais de moi. J'étais ton ombre, tu disais que j'étais ta lumière. Je ne vivais que lorsque tu me le permettais. Tu voulais être seule, tu désirais que je partes, que je disparaisse littéralement de ta vue afin d'être seule avec toi-même. J'aquiesçais sans dire mot. De toute manière, je savais à quel point il aurait parfois été dangereux de te tenir tête. Les fois ou j'ai osé le faire, c'est que j'étais dépassée, vraiment dépassée. Et tu as purement réussi à me faire regretter toutes ces fois ou j'ai tenté de te convaincre que tu avais tort. Depuis, je ne t'ai plus jamais défiée. Je me contentais de fixer le sol, longtemps, jusqu'à ce que la crise passe. Puis, je reprenais la direction de ma chambre sans broncher. J'apprenais à occupper mon temps seule, en m'abstenant de te faire la moindre demande qui aurait malencontreusement te choquer. Malgré tout, je t'aime encore, et tu continues de me manquer. Je mène une vie heureuse avec l'homme que j'aime, certes, mais on ne peut remplacer une mère perdue, volée par je ne sais quoi... Enfin si, je sais... Volée par l'alcool.
Ce qu'elle pense en silence, quand l'amour fait place à la rage...
Telle une rose empoisonnée dont les épines venimeuses meurtriraient mon corps, tes paroles ont sur moi un effet de venin. Elles me glacent le sang et font couler mes larmes.
Mais tu es loin d'être comme une rose, car la délicate rose ets symbole d'amour, de compassion. Ce sont des choses que tu ne semble pas connaître et vouloir mettre en pratique.
Bien à toi, Maman
Un petit fantôme en peine...
Une âme déchirée, un coeur trahi, un fantôme en peine, un esprit tourmenté se glisse dans la nuit, sans l'ombre d'un bruit
Il est libre, mais toujours prisonnier. Malgré ses ailes, il ne peut voler, car de ses liens il est encore enchaîné. Il cherche à reprendre, ce qu'on lui a volé. Sans savoir pourquoi, il erre toujours.
Petit fantôme sombre, quand trouveras-tu la paix ?
-Quand j'aurai trouvé, ce qu'on m'a volé.
Et la petite fille...
Seule dans la pénombre, encore une fois, elle tente de voir la lumière au bout du tunnel. Elle voit des ombres se déplacer lentement, se rapprocher d'elle. Des êtres vêtus de capes noires avec des capuchons qui recouvrent leurs visages. Plus ils se rapprochent, plus ils semblent grands. Alors elle se recroqueville dans un coin, priant le ciel que ce ne soit qu'un autre de ses horrible cauchemard, et qu'elle se réveillera bientôt. Mais elle sent que cette fois, c'est différent. Elle voit leurs mains, munies de longs doigts osseux qui tatônnent à la recherche de son corps. Elle se demande ce qu'elle fait là, adossée à ce mur de brique qu'elle n'a jamais vu auparavant. Elle sait que c'est sans issue. Les ombres se rapprochent, forment un cercle autour d'elle. Elle ferme les yeux, espérant que la douleur sera moins forte ainsi. Elle sent leurs doigts glacés parcourir son cou, caresser ses cheveux. Des bras glacés l'entourent, elle ne sent plus son corps. Son âme finit par succomber au froid des ombres, et elle s'abandonne à eux. | | |
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