| Une soirée à LondresUne soirée sur Londres, murge payée par la compagnie : dommage que ce soit AVEC la compagnie.Hier soir, c'était la soirée du groupe. Le patron de la compagnie avait réservé un bâtiment pour les trois restaurants qu'il possède. Bon point de la soirée : bar gratuit et a volonté... Malheureusement, même tout compris, cela reste une fête de trouducs organisée par des trouducs.
La soirée a donc commencé par un léchage de bottes en règles avec les discours des chefs en train de se congratuler les uns les autres...
Il était d'ailleurs assez savoureux de voir avec quelle assurance ils racontaient des conneries plus grosses les unes que les autres, cependant on devinait dans leurs regards malicieux le double sens de leurs propos :
"Notre équipe a avancé très fort l'année dernière : les chiffres d'affaires sont bien supérieurs à l'année précédente. Mes amis nous pouvons être fiers de nous et j'espère que notre équipe continuera comme cela cette année" (eh ben, mon Bébert, t'as assuré ! T'as tapé dans la caisse et non seulement ils n'ont rien dit, mais en plus ça les a motivé... Cette année je vais prendre Vaseline comme mécénat !)
"Un grand bravo à Tim le manager de la cuisine qui a su gérer d'une main de maître les forts flux des périodes de fin d'année" ("Bebert t'es con ! C'est pas parce qu'ils sont bourrés qu'ils ont oublié que tout les clients gueulaient").
"Un grand bravo à Arnaud le chef pâtissier qui donne du tonus à la cuisine " (Bebert, t'abuses ! Il est là depuis deux mois et il sait pas faire un soufflé.)
À mesure que l'énormité des conneries grandissait les chefs commençaient à s'inquiéter sur la crédibilité de leurs propos. Il était temps de passer à la remise des prix des employés de l'année.
Il m'a été difficile de comprendre les critères d'évaluations utilisés pour déterminer les nominés et à en juger par les rires du public à l'annonce de la plupart des nominés, je n'étais pas le seul.
Certains en ont même conclu que leurs critères étaient absents. Je refuse d'y croire. Je pense, en effet, avoir finalement trouvé quelles méthodes ont été utilisées pour sélectionner les nominés. Le premier critère de sélection : "pile ou face" a été appliqué par souci d'équité à chacun des salariés. Le second a été le classique mais efficace "plouf plouf". Enfin, le choix final a été déterminé grâce à une technique mise au point par le manager général (celle-ci lui a quand même valu un bonus d'un mois de salaire) technique qui consiste à écrire la liste des nominés sur une feuille de papier puis, les yeux fermés, de piquer à l'aide d'un stylo un nom au hasard...
Après deux incidents mineurs (notre cher ami s'étant malencontreusement perforé le genou et l'œil gauche avant de toucher la feuille) nous avions notre employé de l'année.
Parmi les sélectionnés qui ont le plus fait rire nous avons trouvé, un serveur slovaque qui bouscule tout le monde et fait tomber trois verres par service, une chef de rang française dont le niveau d'anglais se limite à "my taylor is rich" ainsi qu'un serveur espagnol de 50 ans en panique dès 3 tables et dont l'activité principale est de manger en cachette.
Mais bien que l'adoration, légitime, que je me porte ai été brutalement bousculée par cet affront, il ne faut pas croire que j'ai passé une mauvaise soirée... En fait beaucoup de choses m'ont réjouit.
Tout d'abord j'ai pu contempler mon chef, encore moins bien habillé que d'habitude, danser comme un ours de Sibérie en rut accompagné de deux superbes éléphantes, tous sous tranquillisants.
J'ai aussi rencontré le manager de la cuisine réduit par l'alcool à l'état de loque humaine déguisée pour le carnaval de Rio.
Mais le principal a été l'arrivée du grand patron dans la salle : d'un pas incertain il s'est dirigé vers son "ami" le chef, seule personne qui semblait lui prêter attention. Heureusement, il glissa maladroitement sur une frite qui se trouvait sur son passage (maman rappelle moi de penser à brûler un cierge)... Il n'est malheureusement pas tombé. Qu'à cela ne tienne, rétablissant son équilibre mon patron adoré a artistiquement répandu son cocktail rouge sur sa délicate veste Armani jaune, ce qui m'a permis d'admirer sur son visage un sentiment de honte suivit d'une expression d'amertume.
Mais ce n'est pas tout. Ce matin, de retour au boulot, j'ai eu la joie de contempler la gueule de bois collective de la plupart de mes collègues. Tandis que j'admirais ce festival d'yeux rouges et de teins exténués, les éructations et gémissements de mes supérieurs hiérarchiques rythmaient l'ode à la misanthropie qui résonnait dans ma tête. Quoi de plus doux, en arrivant au travail, que de lire la détresse nauséeuse dans les yeux de son manager ? Cependant je n'étais pas au bout de mes surprises.
En effet vers midi, une joyeuse nouvelle est venue illuminer ma journée pour de bon. Le téléphone sonna, c'était le manager de la cuisine qui appelait : il venait de se réveiller sur un banc de la station Waterloo (terminus de l'Eurostar)...
Nous noterons deux amusants détails : Premièrement, le fait que Waterloo soit une des stations les plus bruyantes de Londres nous aide à mesurer la profondeur du coma (du sommeil pardon), et par extension l'intensité mal de crâne que mon supérieur hiérarchique devait subir. Deuxièmement je me plait à imaginer les regards curieux que les étrangers devaient jeter sur lui et son déguisement de "chico do brazil" à 11 heures et demie du mat'... Ils s'habillent vraiment n'importe comment les Anglais... | | |
| . Voir tous les commentaires et/ou en poster un (6) | | Re: Une soirée à Londres Posté par elodelu le 07/05/2005 02:08:52 | Moins marrant que les trois autres, mais bien fandart quand même!
It was pas aussi funny than the trois other, but it was quand même assez funny, buddy! | | Re: Une soirée à Londres Posté par séléna0 le 29/04/2005 15:28:40 | assez sympa, j'ai bien aimé!!!
je ne travaille pas encore donc je ne connait pas ce sentiment jubilatoire de penser à l'humiliation de ses supérieurs mais je crois comprendre en les remplaçant par mes profs... (surtout ceuxw que j'aime le moins...)
en tout cas chapeau!! | | Une soirée à Londres Posté par chaminou le 25/04/2005 19:36:36 | Une soirée à londres
Moi, j’ai bien aimé ! Et je dirais même plus : j’avais vraiment l’impression d’y être !!! | | Re: Une soirée à Londres Posté par chandlermbiing le 21/04/2005 22:58:58 | ah oui et au fait... tout les smileys présent dans cet article et dans mon post sont le résultat d'un disfonctionnement du site qui interprète mal les fermetures de parenthèses. | | Re: Une soirée à Londres Posté par chandlermbiing le 21/04/2005 22:54:16 | ---->RAZ:totalement compris comment ça marche. Je ne peux pas t'en vouloir de manquer de goût (lorsque tu dis que tes textes sont mieux écris) c'est une réaction naturelle conséquente à ton égo démesuré.
Saches cependant une chose: l'estime que tu te portes ne rivalisera jamais avec l'amour éperdu (et justifié) que je porte à l'excellence de ma personne. | | . Voir tous les commentaires et/ou en poster un (6) |
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