| UtopaniqueEt s'il existait un pays où rien n'était jamais de travers ? Enfin, jusqu'à ce qu'il y ait une tache sur le tableau. Vous voyez où je veux en venir...Juste un petit exercice d'écriture en vue d'un examen. J'ai dû l'écrire en une heure, alors c'est assez court- mais bon, vous aurez bien d'autres occasions de perdre du temps ailleurs !
Utopanique
Et s'il existait un pays où il n'y avait rien de travers, jamais de conflit ? Ses habitants cohabitaient avec respect et sagesse. Cet endroit s'appelait Utopia et, en bon paradis, engendrait nombre de génies et de grandes travailleuses.
Toutefois, la réputation d'Utopia fut chamboulée lorsque naquit Ti-Jo, un farceur à l'esprit détraqué.
"Mais que va-t-on faire de lui ?", soupira un homme costaud à la voix grave, un trémolo de désespoir dans la voix.
Une femme qui semblait tout aussi déçue répliqua :
"Je ne sais pas, c'est le premier dans son genre, le premier qui ne répond pas à nos critères."
Un moment de silence s'installa dans la pièce que le duo occupait, sans toutefois être trop désagréable. Deux cerveaux travaillaient afin de trouver une solution à ce troublant problème.
"On pourrait le détruire", hésita l'homme en se mordillant la lèvre inférieure. La suggestion choqua profondément sa compagne, qui ne se gêna pas pour lui faire savoir.
"Voyons, Georges ! Tu n'y penses tout de même pas sérieusement ! Après tous les efforts mis pour lui donner le jour... "
Son regard dévia vers la baie vitrée donnant sur la cause de leurs ennuis. Ti-Jo s'adonnait à son passe-temps préféré : tout saccager autour de lui.
"Mon bébé", murmura la femme qui, déjà, commençait à perdre la solide conviction qui l'habitait.
Son mari se leva pour la rejoindre et lui frotta le dos gentiment.
"Diane, on ne peut pas laisser ce petit être détruire tout ce qu'on a bâti ensemble."
Diane secoua la tête et se leva. Avançant de quelques pas, elle se tourna vers Georges.
"Tu as tort, on pourrait l'éduquer, notre Ti-Jo."
Malheureusement, son mari le voyait d'un autre œil et s'impatientait de la résistance de sa femme.
"Arrêtes ! Tu sais bien que ce n'est pas comme ça que ça marche, à Utopia. C'est toujours plus simple de l'oublier dans un placard et d'en faire un autre."
Nerveuse, Diane passa la main dans sa chevelure parfaite. Elle l'avait voulu, son Ti-Jo, elle avait passé plusieurs années à en rêver... Et elle avait échoué dans sa tâche de lui donner vie convenablement.
"Il va le ressentir", argumenta-t-elle. "On lui a quand même donné de belles émotions."
L'homme acquiesça mais ne parut pas considérer pleinement la remarque.
"Le prochain en aura de meilleurs, plus nobles et plus respectables."
Malgré elle, la promesse fit sourire Diane.
"D'accord", fit-elle enfin. "Je m'en occupe."
Sa descente dans les escaliers lui sembla durer des heures. Quand elle atteignit enfin Ti-Jo, elle le prit dans ses bras pour qu'il ne se sauve pas.
"Maman est désolée", lui chuchota-t-elle à l'oreille. "Mais tu verras, on va te donner une nouvelle vie."
Agile comme tout, sa main glissa sur le dos de Ti-Jo et trouva ce qu'elle cherchait.
"C'est pour le bien de l'usine. Imagine la réaction de nos clients s'ils apprenaient que nous construisons des produits imparfaits... "
Elle abaissa l'interrupteur du robot défectueux, reprenant par ce geste la vie qu'elle lui avait donné.
Ne laissant couler qu'une seule larme, elle releva ses manches avec détermination.
Le prochain serait mieux. | | |
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