Qui suis-je ? >>

Une ombre par mis tant d’autre. J’observe, toise, jauge en silence. Poupée muette dans l’obscurité mensongère. Ils entrevoient un bref sourire. Simulacre de vie. Mais oui, je vie belle et bien dans leur monde. Ce que l’on appelle communément, une Société. >>

Fantôme, paria, c’est ainsi que parfois je me vois. Obsédée par ce qui n’est pas, l’illogisme, le fatalisme, les questions qui n’auront jamais une unique réponse. >>

Je fantasme sur ces Autres, mes semblables. Je les jalouse maladivement, les envie un peu plus chaque jour, autant que je les hais davantage. Ils me font peur, ils me font rire. Je les consume dans mes mots, les dévore du regard. Analyse parfaite que j’esquisse dans les plis sournois d’une feuille papier. Œillade simpliste dans le sombre d’une chevelure. Les stigmates persistent toujours un peu plus. Pourtant ils demeurent secrets, comme je sais le rester. Et je murmure à certaines oreilles qui se sont égarées à mes côtés… « N’allez jamais demander la vérité à une menteuse. » Paradoxe mystique… Quelle est la vérité ? Où est le mensonge… Qui est la menteuse ? Est-ce la vérité, ou celle qui la dicte. Je ne suis que la ligne instable qui stagne entre les deux. Mi ombre mi lumière…Mi vrai, mi fausse.>>

Je leur ai parfois susurré ne m’aimait jamais, car je n’aime pas. Pourquoi une telle phrase ? La réponse est toujours en suspens. Je n’en détiens pas encore la réponse, je ne désire la divulguer.

Mais comme toute médaille, il y’a le revers. Le mystique n’est plus, il s’est perdu dans l’abîme d’un délire naissant. Nouvelle vie à l’orée d’un jeu qui se dessine. Sourire éclatant, les paroles fusent en tout sens. J’exulte dans le faux. Je mime l’innocence la plus total. Je ne sais pas, je sais parfois… Mais dites m’en toujours plus. Je simule. Où je le suis vraiment ?
Et le silence surgit.. Le mutisme renaît.. Elle se moque des autres. Elle n’a que faire de leur ressentiment. Pourquoi s’y attarder, puisqu ‘à leur tour, ils viendront blesser.>>

Vaste danse, vague constance.>>

Qui suis-je ?>>

Une note de musique, un mot, une lettre, un reflet dans l’eau, un caillou qui se noie dans une flaque, un sourire, une haine, parfois une joie. >>

Je suis humaine, simplement. Rien de plus, rien de moins. Je suis ce que l’on a fait de moi, un peu d’eux, un trop de moi. >>

Je peux être le vent, le feu, tout les éléments. On me brûle, me glace souvent, les larmes coulent et vont se perdre face contre terre. Non-sens de l’écrit. Non-sens de ma personne.>>

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Qui suis-je ?>>